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    15/06/2010

    Le groupe en tête du Top iTunes électro sort son 2ème album

    Minitel Rose: « Notre son fait penser à de la musique d'il y a une trentaine d'années »

    Par Céline Maréchal

    Sur StreetPress, Quentin et Émile du groupe Minitel Rose expliquent comment ils sont passés de la clarinette aux synthétiseurs. Même s'ils n'écoutent pas d'électro leur inconscient a été façonné pour: la faute aux années 1980.

    C’est bizarre, avec votre dégaine j’ai plus l’impression d’être face à des rockeurs qu’à des mecs qui font de l’electro …

    Quentin: En fait, c’est pas nous, les vrais ils ne sont pas là.
    Émile : Nous, comme on est assez beaux, on les remplace pour les interviews.

    Pourquoi ce nom Minitel Rose ?

    Romain: Ça sonnait bien, c’est un truc qui nous ressemble. Il pourrait y avoir dix milles raisons.
    Quentin: En fait c’était un soir, on était complétement défoncés. On a trouvé le nom avant même de commencer à faire de la musique. On s’est dit « vas-y on va faire un groupe » et on a trouvé un nom marrant.

    J’ai appris que vous avez failli vous appeler Planche à voile: c’était trop bateau comme nom ? Ou trop sportif comme Housse de Racket ?

    Romain: Oui, ou Patin à roulettes.
    Quentin: Dans le brainstorming pour trouver un nom, il faut passer par des conneries. Je pense que si on avait gardé ce nom là on aurait pu faire une tournée avec Housse de Racket. Ça aurait été sympa.
    Émile: Un peu à la Roland Garros…

    Minitel Rose Bio Express

    Ils aiment les pixels, Ghostbusters et les couleurs flashys. Le groupe Minitel Rose a de quoi séduire avec ses pistes à la Gorgio Moroder période Scarface. Derrière leurs airs de faux rockers barbus, Romain Lemé, Quentin Gauvin, Raphaël D’Hervez et Émile le batteur font souffler un vent 1980’s sur l’électro français. Ces quatre jeunes de 23 ans de moyenne d’âge surfent sur les traces de leurs modèles MGMT, Sébastien Tellier et autres Boyz Noize. Ils ont déjà sorti deux albums, The French Machine (2008) et Atlantique le 14 juin 2010, pour lequel ils se préparent activement au live.

    Et si je vous dis 3615 Ulla, ça vous fait penser à quoi ?

    Emile: Dimanche soir, soirée érotique, carré rouge.
    Romain: Hollywood night.
    Quentin: C’était pas plutôt carré blanc ?

    Et vous faites payer combien la minute ?

    Romain: Nous on fonctionne par heure…
    Quentin: Moi ça dépend, ça peut faire une minute…
    Emile: En fait c’est le manager qui gère ça ! (rires)

    Vous vous définissez comme un groupe d’électro pop futuriste. Concrètement, ça veut dire quoi ?

    Romain: Rien ! (rires) L’album c’est un mix de styles qui se mélangent par rapport à nos influences. A cause du matériel utilisé notre son fait plus penser à de la musique d’il y a une trentaine d’années. Il y a quand même une base super pop. A un moment donné en mettant bout à bout, ça donne quelque chose de ce style là.
    Quentin: Je pense que c’est un qualitatif qu’on peut utiliser pour toute musique électronique qui a une structure pop.

    Votre musique elle est un peu vintage, rétro. Vous faites du neuf avec du vieux ?

    Romain: Pas vraiment, on voit pas ça comme ça.
    Quentin: On nous présente souvent comme ça. Forcément quand tu utilises des synthés ça rappelle l’âge d’or des années 80 mais c’est pas la musique qu’on écoute le plus. C’est un style de musique qu’on aime parmi tant d’autres. On écoute aussi du rock des 1970’s, du hip hop des 1990’s. Après visuellement c’est clair qu’on utilise des vieilles images style années 70 un peu psychées. Ouais y a un côté rétro mais bon on essaie d’aller de l’avant, de faire des trucs assez neufs.

    J’ai appris qu’avant vous étiez dans le free jazz ?

    Romain: Oui avec Raphaël on a tenté des trucs. A l’époque je faisais de la clarinette, j’en fais toujours d’ailleurs mais c’est des trucs qui ne sont pas sortis de notre chambre.
    Emile: Même si je les connaissais pas à l’époque, d’après ce que j’ai écouté, c’était déjà de la musique par ordinateur avec des machines, c’est ça le lien entre les deux périodes.
    Quentin: Ça a toujours été de la musique produite avec un système de boucle, des synthés etc.

    « Que tu sois en Angleterre, aux États-unis, à Nantes ou à Quimper, t’as vu la même chose à la télé »

    « Quand tu utilises des synthés ça rappelle l’âge d’or des années 80 »

    « On a trouvé le nom avant même de commencer à faire de la musique »

    Justement, comment vous avez basculé dans l’électronique ?

    Quentin: A un moment donné on en a eu marre de tourner en rond avec notre musique.
    Romain: Ce qu’on faisait ça commençait à devenir obsolète, on faisait beaucoup de hip hop mais c’était à la période où ça commençait à se perdre un peu. Ça ne nous intéressait plus. On a voulu partir dans une direction qu’on ne connaissait pas. On voulait faire danser les gens.
    Quentin: Raphaël avait un synthé depuis un an. C’était l’instrument qu’on avait dans les mains donc naturellement quand t’as un synthé et un ordinateur tu t’orientes vers ce style de musique. On l’a pris comme un challenge car on n’écoute pas beaucoup ce style de musique.

    Minitel Rose, en mode couvertures chauffantes

    J’ai l’impression que c’est la mode en ce moment de surfer sur la mode des années 80. Il y a pas mal de groupes qui font ça, comme les Pony Pony Run Run, les Fluokids etc…

    Quentin: Pony Pony Run Run, La Roux, tout ça ce sont des gens qui sont de la même génération que nous. Et de façon consciente ou non, y a des choses qui ressortent, qui t’ont nourri quand t’étais enfant ou ado. Que tu sois en Angleterre, aux États-unis, à Nantes ou à Quimper, t’as vu la même chose à la télé…
    Emile: Non, pas à Quimper, ils n’ont pas la télé…

    En ce moment vous avez des projets en cours ?

    Quentin: Oui, je vais peut-être partir en vacances cet été. (rires). En ce moment avec Minitel Rose on travaille beaucoup le live. On va faire une tournée en septembre/octobre pour défendre notre disque. Cet été on va beaucoup travailler la scène pour arriver à la rentrée avec un live super carré. Sinon en parallèle de Minitel Rose on a créé un label qui s’appelle Futur qui nous a permis de sortir nos deux albums mais également un disque de College. Le 21 juin on va sortir un single en digital de Rhum for Pauline qui est un autre groupe d’Emile avec des remix des gens du label de Romain, de moi, de Raphaël à Minitel Rose. Il y a un EP de sept titres qui va sortir à la fin du mois de septembre et un album qui sortira peut-être un peu plus tard.

    Minitel Rose – Magic Powder

    Source: Céline Maréchal | StreetPress
    Crédits photos: Believe Digital

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