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    04/04/2013

    « Pour l'instant je ne suis pas cerné, je n'ai rien à avouer »

    Est-ce que vous avez quelque chose à avouer ?

    Par Thomas Chenel

    Après l'affaire Cahuzac, difficile de croire encore les déclarations de nos hommes politiques. Vols de chips à la buvette de l'Assemblée ou millions d'anciens francs détournés : Les députés passent au détecteur de mensonge.

    1 Les faits :

    Youpi, Jérôme Cahuzac a avoué ! Sur son blog le 2 avril, le ministre préféré d’Edwy Plenel a vidé son sac, alors qu’il ne faisait plus de doute pour les enquêteurs que le chirurgien avait un compte en Suisse. « J’ai été pris dans une spirale du mensonge et je m’y suis fourvoyé. Je suis dévasté par le remords », s’est expliqué l’ancien ministre.

    2 Le contexte :

    Cet aveu, il jette le discrédit sur la classe politique toute entière. Dans son édito, Paul-Henri du Limbert du Figaro a pointé « l’atmosphère de suspicion généralisée que provoquera inévitablement l’affaire Cahuzac ». La maire de Lille, Martine Aubry, considère quant à elle que le mensonge du ministre « salit l’ensemble de la classe politique française ». Et les Français embrayent. Interrogé par l’Express, Olivier Vanbelle, du groupe de sondeurs Délits d’Opinion, est sûr de lui :

    « Cela participe à une accumulation d’affaires qui renforcent cette idée que les politiques sont “tous pourris.” »

    Et si faire amende honorable tout de suite permettait aux hommes politiques de laver leurs pêchés avant qu’il ne soit trop tard ?

    3 La question de StreetPress :

    Avez-vous quelque chose à avouer ?

    4 La réponse des députés :

    Ceux qui n’ont rien à avouer :

    Eric Straumann – UMP – Haut-Rhin : « Pour l’instant je ne suis pas cerné, je n’ai rien à avouer […] Le mensonge politique c’est plutôt un mensonge par omission si vous voulez. Ou le mensonge peut être justifié pour faire passer des idées. »

    Danièle Hoffman-Rispal – PS – Paris : « J’étais au Smig vingt ans de ma vie. Non, il n’y a rien à déclarer. »

    Yves Jégo – UDI – Seine-et-Marne : « J’en ai plein d’aveux et aucun à titre public. »

    Valérie Boyer – UMP – Bouches-du-Rhône : « On a une activité qui est totalement cadrée et en plus aujourd’hui, il y a un déontologue, ce qui est une très bonne chose. »

    Ceux qui avouent :

    Philippe Folliot – UDI – Tarn : « Tellement de fautes à me faire pardonner, sur tous les plans »

    Jacques Myard – UMP – Yvelines : « Mais moi j’avoue tout ce que vous voulez même sous la torture. »

    Yann Galut – PS – Cher : « L’aveu que je peux vous faire moi, c’est que peut-être pour la première fois depuis que je suis élu, je n’ai pas envie d’aller voir mes électeurs sur le terrain ce week-end. Et ça c’est terrible, parce que j’ai peur de leurs réactions. »

    Gérard Terrier – PS – Moselle : « Le président de la République vient de dire quelque chose qui devrait inquiéter la classe politique, il veut faire toute la clarté sur les comptes en Suisse. Il pourrait y avoir des socialistes qui vont être… je dirais dévoiler, mais il n’y aura pas que des socialistes. Si c’est efficient pourquoi pas, je n’y suis pas opposé. »

    Les américanophiles :

    Georges Fenech – UMP- Rhône : « Un détecteur de mensonge, ça existe au Canada je crois, aux Etats-Unis. Chez nous ce n’est pas notre culture le détecteur de mensonges et ce n’est pas fiable à 100%. Mais vous savez que mentir ce n’est pas un délit. Tout prévenu, à la mise en examen, a le droit de mentir sans commettre d’infraction. Et là il faudrait peut-être une réflexion sur l’institution d’un nouveau délit, qui serait le délit de parjure comme aux Etats-Unis par exemple. »

    Elie Aboud – UMP – Hérault : « C’est une bonne idée tient. C’est une proposition de loi ça. Il faut voir les Américains, ils ont beaucoup avancé avec ça. »

    Jean-Yves Caullet – PS – Yonne : « Vous savez comme moi en regardant tous les bons films américains qu’on peut s’y entraîner. »

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