Samedi 25 mai, se déroulera la nuit de soutien à John McTiernan au cinéma Max Linder, dans le 9e arrondissement. Une nouvelle nuit blanche organisée par la communauté Freepod. Les geek-podcasteurs avaient déjà diffusé en nocturne les trilogies : Retour vers le futur, Terminator et Evil Dead. Les accrocs au grand écran remettent le couvert, cette fois-ci en soutien du réalisateur américain, incarcéré à la prison fédérale de Yankton dans le Dakota du Sud. Trois films seront diffusés et des débats animés par le collectif Free John McTiernan viendront éclairer les spectateurs sur l’affaire.
ZE STORY Emprisonné depuis le 3 avril, John purge une peine d’un an de prison ferme. A sa sortie, trois ans de liberté surveillée et 100.000 dollars d’amende l’attendent pour parjure et mensonge au FBI. Les faits remontent au tournage du flop commercial Rollerball, en 2000. John soupçonne son producteur Charles Roven de vouloir saccager son « Spartacus moderne » pour en faire une daube.
Pour en être certain, le réalisateur engage un détective privé connu dans le milieu hollywoodien, Anthony Pellicano. Il mettra sur écoute Roven pendant le tournage de Rollerball. Les bandes d’enregistrement seront saisies par le FBI lors d’une perquisition à son domicile. Le réalisateur avait déjà employé cette méthode pour son divorce, en 1998, avec Donna Dubrow. En 2006, McTiernan reçoit un coup de fil du FBI lui demandant si depuis son divorce, il n’a pas fait appel aux services du détective. Selon sa famille, il aurait répondu « Yep » alors qu’il était en train de dîner. Sa réponse lui vaudra de passer devant la justice pour faux témoignage. Bill Clinton en sait quelque chose, les ricains ne déconnent pas avec le parjure.
La bande-annonce de Rollerblade, le “chef d’oeuvre” de John
Culte « Contrairement aux Etats-Unis, la France reconnait John McTiernan comme le plus grand réalisateur de films d’action », assure David Oghia, l’organisateur des nuits au Max. Malgré une filmographie bien remplie (Predator, Last Action Hero, A la poursuite d’Octobre Rouge, Piège de Cristal, Le 13ème guerrier…), pas le moindre prix n’est venu couronner la carrière du réal’. Il est bien nominé en 1994, aux Razzie Awards, mais dans la catégorie « pire réalisateur de l’année ».
De ce côté de l’Atlantique, John McTiernan dispose pourtant d’une grosse fanbase. Pour Théodore, rédacteur en chef du webzine barré Tryangle, McTiernan est carrément culte : « un avant-gardiste paranoïaque. (…) Je suis extrêmement frustré de le savoir en taule, d’autant plus que c’est quelqu’un qui s’est battu pour faire des grands films. » Et si le savoir derrière les barreaux attriste ses fans hexagonaux, ça renforce sa street-credibility :
« C’est comme s’il incarnait le personnage d’un de ses propres films à se défendre, à espionner… et à finir en taule. »
Mobilisation Pour David comme pour de nombreux fans, la sentence est « injuste et injustifiée » :
« C’est un pur montage judiciaire à l’américaine ! La juge a voulu se faire un grand ponte du cinéma américain en le mettant derrière les barreaux » assure l’organisateur.
Impossible donc de rester impassible face à l’embastillement de leur artiste préféré. Une dizaine de journalistes et techniciens français lancent en mars le collectif « Free John McTiernan ». A force d’activisme 2.0, ils obtiennent même le soutien de pointures américaines du 7e art. Les acteurs Sam Neill (Jurassic Park) ou Samuel L. Jackson relayent leurs appels sur les réseaux sociaux et Jeremy Irons, le méchant d’Une journée en enfer leur a carrément envoyé un message de soutien :

« Sa persécution à la fois humaine et financière est au-delà de ce qu’on peut imaginer. En plus de lui souhaiter la force de continuer, je prie pour que cette campagne réussisse à attirer l’attention sur ce qui semble être une grave erreur judiciaire. »
Samedi, une fois convaincu du talent – et peut être de l’innocence – de John Mc Tiernan vous pourrez laisser quelques mots à l’attention du réalisateur. « Les lettres seront envoyées à la prison de Yankton », promet l’organisateur de l’event. Courage John, la France est avec toi !
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