Critique: Night & Day avec Tom Cruise

Ce qui est pénible avec un film de Tom Cruise, c’est cette impression désagréable qu’on va donner une pièce à l’église de scientologie. En tous cas, si Tom veut nous faire passer un message, c’est que sa secte fait rajeunir. Car Cruise a 48 ans (déjà), mais dans Night and Day, il en paraît 25. On a envie de lui dire et pourquoi pas 15 pour jouer dans le prochain Harry Potter ?

Changement de registre

On ne va pas se mentir : ça ne sent pas très bon pour Tom Cruise. Après avoir été éjecté manu militari de la Paramount suite à un pétage de plombs mémorable, le scientologue boy d’Hollywood cherche dans son trousseau la clé du succès. Depuis la Guerre des Mondes (2005), et ses 600 millions de dollars au box office mondial, c’est la pente douce du déclin que descend super Cruise. En gros, ça sent le pâté, d’autant plus que ses derniers films n’ont pas obtenu les cartons escomptés. Dans les films où il occupe le premier rôle, il a du mal à faire vibrer le box office au niveau de ses glorieuses années : Mission Impossible III (2006) et ses 395 millions de dollars, Lions et Agneaux (2007) seulement 15 millions de dollars, et Valkyrie (2008), 200 millions. Avec Night & Day, il tente de se renouveler dans un genre efficace : la comédie d’action. Mais on le sait tous: le changement de registre est une étape très classique dans le déclin d’une carrière d’acteur. Stallone a voulu jouer les drôles dans Oscar (1991), Schwarzy pareil avec Junior (1994), De Niro a eu plus de chance avec Mafia Blues (1999). Alors Night and Day va-t-il permettre à Tommy de rebondir sur le trampoline du succès ?

Mister 6 milliards

Dans une scène du film, on aperçoit une photo de la bonne bouille de Tom adolescent. Et c’est bien ce petit bonhomme qui en 30 ans de carrière va générer plus de 6 milliards de dollars de recettes. Malheureusement, Night & Day ne fera pas partie de la liste de ses plus grands succès. Avec seulement 74 millions de dollars au box office US, cette comédie d’action ne remplit ses objectifs : restaurer l’aura commerciale de la star et contribuer à sa renaissance « artistique ». Le spectateur connaît la recette de ces comédies vitaminées. Aussi, il faut se lever tôt et cent fois sur le métier remettre son scénario pour espérer surprendre le public avec un genre vu et revu. Ce n’est pas désagréable à suivre, ni vraiment emballant. C’est un pop corn movie sans prétention mais aussi sans intérêt. Alors bon 74 millions, c’est une paille mais c’est sans doute l’une des dernières de Magic Tom. Prochaine cartouche de sa stratégie de reconquête : Mission Impossible IV en 2011, un titre plein de promesse.

Source: Benjamin Gans | StreetPress