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    07/06/2013

    Bientôt dans vos pharmacies

    Le gouvernement autorise les médicaments à base de cannabis

    Par Robin D'Angelo

    Ce pourrait être « la première pierre » vers une réglementation de l'usage thérapeutique du cannabis. Vendredi 7 juin au Journal Officiel, un décret gouvernemental autorise la mise sur le marché de « médicaments contenant du cannabis ».

    C’est une avancée pour tous ceux qui militent pour la dépénalisation du cannabis à usage thérapeutique: Vendredi 7 juin est paru au Journal Officiel un décret qui autorise la mise sur le marché de médicaments à base de dérivés cannabitiques. Dans toutes les bonnes pharmacies, des médicaments contenant du cannabis devraient donc débarquer d’ici peu. Ce que confirme, jointe par StreetPress, l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) :

    « Dorénavant nous allons pouvoir étudier les dossiers des laboratoires qui souhaiteraient commercialiser en France des médicaments avec des dérivés cannabitiques. »

    Sativex Le décret n°2013-473 modifie le code de la santé publique pour « permettre la délivrance d’une autorisation de mise sur le marché à des médicaments contenant du cannabis. » Signé du Premier ministre Jean-Marc Ayrault himself et de la ministre de la santé Marisol Tourraine, il entre en vigueur « le lendemain de sa publication. »

    En fait, cela fait plusieurs mois que le ministère de la santé étudie la possibilité d’autoriser la commercialisation de médicaments contenant du cannabis. En mars dernier , Marisol Tourraine s’était déclarée favorable à ce que l’ANSM – qui délivre les autorisations de mise sur le marché – puisse étudier le dossier du Sativex. Ce spray buccal à base d’alcool de cannabis permet de diminuer les douleurs et les contractures sévères pour les malades atteint de la sclérose en plaque. Mais il ne pouvait pas être mis en vente en France à cause de la législation, contrairement à la majorité des pays européens.

    Usage thérapeutique Le Sativex devrait être le premier médicament à base de cannabis à être vendu en France. Le dossier est prêt puisque le spray, commercialisé par le laboratoire Bayer, « est déjà en vente sans encombre en Espagne ou en Allemagne » rappelle Laurent Appel , cadre de l’association d’usagers de drogues Asud,

    Mais pour ce spécialiste, le décret est « plus qu’un simple feu vert pour le Sativex ». Laurent Appel pointe « les énormes possibilités » qu’offre le texte en employant les termes « médicaments contenant du cannabis »:

    « C’est forcément la première pierre vers une réglementation de l’usage thérapeutique du cannabis. D’autres médicaments pourraient suivre comme le Bedrocan. »

    Le décret pourrait aussi permettre aux médecins de ne plus se sentir «freinés» pour lancer des études sur les effets du cannabis sur des maladies, comme la myopathie. « Avant, quand on leur parlait de ça, ils regardaient ailleurs. Ça va les soulager. »

    C’est forcément la première pierre vers une réglementation de l’usage thérapeutique du cannabis

    Bémol Attention toutefois : Interdiction de fumer un quatre feuilles même si c’est votre médecin qui vous l’a conseillé. Le décret limite l’autorisation aux « spécialités thérapeutiques ». C’est d’ailleurs « le point névralgique » du décret pour Laurent Appel qui met un bémol :

    « Tout va dépendre de ce qu’entend l’ANSM par “spécialités thérapeutiques” Ils devront choisir entre une politique restrictive ou prospective quant à leurs autorisations. »

    Fabienne Lopez, 57 ans et membre de l’association Principes actifs , n’a, elle, « absolument pas confiance » en l’institution qui donne les autorisations de mise sur le marché pour les médicaments. Atteinte d’un cancer depuis 4 ans qu’elle soulage en utilisant de la marijuana, elle « ne croit pas que tous les médicaments seront acceptés » et regrette de toujours avoir à se cacher pour consommer son palliatif :

    « Accepter un peu d’autoproduction, ça aurait été cool. Et ça couterait moins cher à la sécu que le Savitex : le flacon coûte 80 euros ! »

    bqhidden. Ils devront choisir entre une politique restrictive ou prospective quant à leurs autorisations

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