Avec Salt, Angelina Jolie livre une prestation mégalomaniaque et javellisée, propre mais sans saveur. Autrement dit, ça manque de poivre...
Des ruskovs à l’ancienne
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Si vous n’avez pas connu la guerre froide, alors ce film est fait pour vous! Accent slave à gogo, conflit nucléaire old school : on n’avait pas vu autant de méchants de russes depuis Rocky IV (1985) et de geôles nord-coréennes aussi infectes depuis l’épisode de James Bond ‘Meurs un autre jour’ (2002). Pourtant, dans la tempête de films consacrés au conflit en Irak et en Afghanistan, ce parti pris scénaristique audacieux sonne presque faux. J’imagine que les plus jeunes auront sans doute un peu plus de plaisir que ceux, comme moi, qui ont été gavés de milliers d’histoires identiques de ruskovs diaboliques. En tous cas, être né après la chute du mur de Berlin semble être une condition importante pour espérer apprécier pleinement Salt.
Fiche technique
Réalisé par Phillip Noyce avec Angelina Jolie, Liev Schreiber Durée: 1h41 Vu au: Gaumont Disney Village jeudi 26 août séance de 20h05 Affluence: Salle 1 ¾ pleine J’y vais avec: mon club de self defense Glace ou Pop-Corn: à jeun Note: 2/5
Boum boum bof
Mais le film lui-même alors ? Est-ce que ça vaut le coup de voir Angelina enchaîner galipettes, saltos arrière, et triple axel en dégainant son gun à tire-larigot boum boum pow ? Comme dirait Arlette Chabot, à vous de juger. On constatera quand même que le film baigne dans une ambiance too much comme dans une sauce trop épaisse. Trop d’accent russe, rebondissements trop téléphonés, trop peu d’empathie pour des personnages fadasses et presque trop de botox pour Angelina dont la palette d’émotions se réduit, comme ses rides, de film en film. Reste au final un film d’action basique à déguster comme un verre de vodka bon marché : cul sec. Prosit !
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