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    17/12/2009

    Wali Mohammadi "Eric Besson voulait devenir footballeur. Il a raté et est devenu un mauvais politicien"

    Par StreetPress

    Un charter d'Afghans a bien décollé mardi soir en toute discrétion avec 9 exilés à son bord. Wali Mohammadi, 23 ans, exilé et orphelin, juge la politique de Eric Besson. Et montre que l'intégration peut résoudre le problême des réfugiés.

    Exilé à 15 ans

    A 15 ans, Wali a perdu toute sa famille dans la guerre. Son père est assassiné par les Talibans et sa mère soufflée par une explosion. Puis 3 de ses 6 frères et sœurs décèdent sous des tirs de roquette… Il décide donc de partir rejoindre sa sœur aînée à Londres et raconte son histoire dans un livre, De Kaboul à Calais, écrit avec le journaliste Geoffroy Deffrennes. « C’était un périple de 3 mois et demi. J’ai fait cette traversée à pied, à dos de cheval, en bateau, en camion dans la neige ou dans le désert ». Plus de 10 000 km à travers l’Iran, la Turquie, la Grèce, l’Italie, puis Lyon et Calais. « A ce moment là le centre de Sangatte était fermé. J’étais amené à me débrouiller seul. » C’est alors qu’en janvier 2003 un couple de français, Geneviève et Joël Loeuilleux, trouvent le jeune garçon frigorifié sur un chemin. Ils deviendront ses parents adoptifs. Ils font venir ensuite, en mars 2006, sont petit frère Moustafa resté en Afghanistan. .

    C’est inhumain

    Au final Wali, n’a jamais réussi à traversé la Manche. « J’ai fais plusieurs tentatives pour entrer en Angleterre mais à chaque fois je me faisais attraper par la police. Je suis revenu. Car ce que nous subissons en Afghanistan, dans notre vie quotidienne ce n’est pas pire que ce que nous vivons ici ». La politique représsive de la France est inéfficace pour l’ex-clandestin. Et surtout met en danger la vie d’autrui « Je ne comprend pas, ce n’est pas logique. C’est inhumain ce que fait Eric Besson. Il renvoie des pauvre gens dont la vie est en danger alors qu’on sait bien que ce pays est très dangereux »

    L’exemple de l’intégration

    Naturalisé français depuis novembre 2008, Wali Mohammadi a un diplôme de boulanger. Mais il veut suivre des études universitaires pour pouvoir intégrer Sciences-po Lille. A travers son exemple, il montre que l’asile en France est parfaitement compactible avec l’intégration. La politique de l’accueil, plutôt que de reporter les problèmes, permet de les affronter. Et de trouver une solution

    De Kaboul à Calais, de Wali Mohammadi et Geoffroy Deffrenes, éditions Robert-Laffont, 252 pages, 19 euros.

    Sorti le 5 novembre, 70% des recettes de son livre seront reversées à des orphelinats à Kaboul.

    Source: StreetPress

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