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« Les paysans de France donnent 3 centimes du litre à l’interprofession pour les représenter. Or seule la FNSEA est présente à l’intérieur, et elle peut ainsi décider seule! C’est un immense scandale! » s’agace le faucheur multi-mis en examen. C’est pour cette intégration des syndicats dits « minoritaires » (45 % des agriculteurs français) qu’ils se battent, et qu’ils risquent l’expulsion (vraisemblablement imminente) par les forces de l’ordre depuis vendredi 8 octobre .
L’envie d’en débattre
Et il y a urgence, car la politique laitière actuelle et notamment les prix payés aux producteurs sont loin de les satisfaire, et ça, ils auraient bien envie d’en débattre. Problème : ça n’arrange pas la Fédération nationale des coopératives laitières (FNCL), une branche spécialisée de la FNSEA. Dans ce conflit, c’est le système de « co-gestion » entre le premier syndicat agricole, et le ministre de l’Agriculture, Bruno Le Maire (dont les décisions seraient influencées par la FNSEA et son président Jean-Michel Lemétayer ) qui est dénoncé. Mais aussi la lenteur du processus.
« Beaucoup de choses se sont dites depuis le début de la grève. Il est impensable que nous quittions ce mouvement sans une date d’entrée concrète au sein de l’interprofession ! » avertit André Bouchut, secrétaire national du syndicat minoritaire. Et de prévenir, que même expulsés, ils poursuivront leur combat au 42 rue de Châteaudun, juste en face de la Maison du lait, « dans des camping-cars ». Voici un dossier qu’il est devenu urgent de régler pour Jean-Michel Lemétayer, qui doit voir son successeur entrer en course début 2011.
Source: Rudy Gossin et Alice Palussiere | StreetPress