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    08/05/2015

    Télé, rap, biture : l'ex-Svinkels revient sur sa carrière

    Gérard Baste, le pouët-pouët maudit du rap français

    Par Tomas Statius , Michela Cuccagna

    10 ans de Svinkels, 10 années de télé, sa rencontre avec Booba, ses meilleurs blagues sur Chatroulette, sa pire cuite… Gérard Baste, le rappeur le plus moustachu de l’Hexagone ouvre la malle aux souvenirs.

    Conflans-Fin-d’Oise (78) – Gégé, il faut quand même se le coltiner. « C’est le Champollion de la clochardise », balance Fancie, sa femme et manageuse depuis 8 ans. La semaine dernière, l’ex-frontman des Svinkels, le groupe de rap le plus populaire chez les fans de Motörhead, s’est fait une bonne grosse semaine de célib’ : jeux vidéo, pizzas, bières et écriture de son premier album solo Le Prince de la Vigne. « Sa créativité se mesure à son odeur », décrypte Fancie.

    Assis sur le canapé bleu de leur charmante bicoque au bord de l’Oise, la femme de Baste détaille les faits d’armes les plus mémorables du rappeur le plus crado mais aussi le plus sympa de l’Hexagone. Comme ce concert à la Java en 2011, où Gérard, trop saoul, n’arrive pas à articuler. L’audience est médusée. Gérard sort de scène, dépité. « Arrivé à Montparnasse, près de chez nous, il s’est mis à poil et a couru dans la rue. Tout nu ! » continue Fancie. Lui ne se souvient de rien. « Le lendemain je n’avais même pas la gueule de bois. » Gérard Baste nous a ouvert les portes de sa vie de rock-star pleine de sexe, de drogue et de rock’n’roll. Et on n’a pas été déçu.

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    L'amour est dans le pré / Crédits : Michela Cuccagna

    On ne connait rien sur ton enfance. Est-ce que tu peux nous en parler ?

    J’ai grandi dans le 1er arrondissement. Gamin j’étais un fan de Renaud, c’était mon chanteur préféré. J’avais le sweatshirt et le bandana rouge. Puis j’ai découvert le hip-hop. Eté 1986, j’étais en Espagne, je tombe sur un graff sur un mur. J’allais le voir tous les jours. Le même été cette fois en Tunisie, j’ai acheté deux cassettes pirates de Run DMC et des Beastie Boys. A la rentrée je suis allé à la Samaritaine choper des disques, genre Public Enemy, Eric B, Rakim et LL Cool J. En quelques semaines, j’étais devenu un ouf de rap. Je me suis mis à tagger Baste. J’avais 14 ans.

    T’allais à Stalingrad ?

    Mais pour tout te dire, je n’osais pas trop ! Il y avait beaucoup de dépouille à l’époque. Quand t’as 14-15 ans et que t’es taillé comme une allumette, tu rases souvent les murs. Mais bon j’allais voir les tags dans le métro. Très vite je n’allais plus à l’école. Je gagnais des thunes en peignant des devantures de magasins et en faisant des déco’ de chambre.

    Comment s’est formé Svinkels ?

    Nikus et moi, on était dans deux bahuts du 4e. Moi j’étais à Charlemagne, lui à Sophie Germain. Quand on s’est rencontré, il commençait à écrire du rap, moi ça me tentait un peu. Faut savoir qu’à cette époque, tout ça était très à la mode pour les ados. C’était normal d’avoir un tag, de rapper et de faire du break. Xanax nous a rejoint, on avait plein d’amis en commun. On a commencé le groupe à 18 ans, on devait être en 1ere. On s’est tout de suite appelé Svinkels. Deux mois après la création du groupe, on avait déjà des plans pour faire des concerts à Paris.

    Assez vite on a commencé à faire des maquettes. Les premiers qui nous ont fait bosser, c’était Faster Jay et Guts, DJ et producteur d’Alliance Ethnik. C’est après ce maxi, « Juste Fais Le », qu’on a signé chez Delabel où il y’avait Les Rita Mitsouko, IAM, Nuttea, Oxmo…. C’était Emmanuel de Buretel, le fondateur de Because, qui nous a repéré. Il aimait beaucoup notre musique, il trouvait que c’était original pour l’époque. J’étais en prépa dessin à l’IPAG Penninghen. J’y suis resté trois mois. On a tout lâché pour se mettre au rap.

    Avant de signer, vous trainiez dans le milieu rap ?

    Non pas trop. On venait du centre de Paris et il y a toujours eu ce petit clivage entre les mecs du centre et les autres. Tout le monde se connaissait. Les gens s’invitaient les uns les autres sur les projets. Mais nous, personne nous invitait.

    En fait on n’a jamais vraiment fréquenté le milieu rap. On a quand même fait la compil’ Police (1997). En 2000, il y a eu une compil’ du rap français hommage à Renaud et on nous a même pas invités ! Les mecs nous ont dit qu’on n’était pas assez hip-hop.

    Le « rap alternatif », qu’est-ce que c’est l’histoire de ce truc-là ?

    Ce qui est rigolo, c’est qu’à l’époque on répétait tous la même chose : « mais non, on ne fait pas du rap alternatif ! » Libé’ avait dit de nous dans un papier qu’on était des Biz’ Markie version camembert… Tout le monde nous surnommait les Beastie Boys français. Ça nous rendait ouf. Alors qu’avec le recul, c’était non seulement vrai mais en plus hyper flatteur. Les Beastie Boys, c’était mon groupe préféré, pourquoi ne pas m’en revendiquer ? C’était fou de croire qu’on était comme les autres. On avait l’impression d’être vraiment hip-hop alors qu’on ne l’était pas du tout ! D’un autre côté, je pense que ça a été la force du mouvement. Musicalement on était différent et puis on n’écrivait pas sur les mêmes sujets que les autres. Nous nos inspirations, c’était plutôt la teuf, la défonce, la picole, les conneries. Par exemple, ça me paraissait normal dans mes textes de faire des références à la fumette, à des icônes populaires, alors qu’à la fin des années 1990, quand tu sortais une punchline avec un héros de dessins animés, t’étais forcément « wack » [« faux », ndlr]. Je pense aussi qu’on était assez imprégné de l’ambiance politique qui régnait à Paris à l’époque : les concerts des Béruriers Noir, les bandes, l’anti-racisme, les manifs’, c’était hyper présent. Je me souviens avoir marché contre Devaquet ou contre Jospin. D’ailleurs tu sais que son fils faisait du rap ? Il tagguait Duel. C’était un gros collectionneur de disques.

    Vous n’étiez pas si pote que ça dans le rap alternatif, non ?


    Klub des 7 – L’école est finie

    Notre histoire c’est celle d’un mouvement qui a essayé de se fédérer sans y parvenir. Et c’est vrai qu’aujourd’hui ce rap alternatif est un peu mort même si sans nous des mecs comme Nekfeu ou Orelsan ne seraient pas là.

    Par contre, on était pote. James [Delleck, ndlr] je l’ai connu sur la compil’ Police… Les TTC j’ai mis du temps mais on s’est ensuite très bien entendu. Triptik pareil. Fuzati ça a été quelqu’un dont j’ai été proche même si je ne l’ai pas connu dès le début. J’ai limite vu sa bite, c’est te dire. C’est un mec avec qui j’ai adoré travaillé mais il est misanthrope. Se mettre dans un projet de groupe, c’est trop compliqué pour lui, c’était d’ailleurs ce qui coinçait avec le Klub des 7. Il n’aime pas ça. Il préfère travailler tout seul pour tout maitriser. Teki et Fuzati, ils ont été très potes par exemple. Ils faisaient une émission de freestyle avec Greg Frite. A l’époque, moi je connaissais bien Mouloud Achour qui s’occupait de La Caution et de Kerozene [le label qui a sorti les compilations « Un Jour Peut Etre » et « L’antre de la folie », ndlr]. Y’avait quand même une émulation, un mouvement. On a fait la compil’ QHUIT Gran Bang (2004) avec TTC, Triptik, Svink’, Pone, Jérôme de QHUIT. À notre niveau c’était quand même un évènement. Y’a eu aussi les albums du Klub des 7 (2006 et 2009) et celui de l’Atelier (2003). Ce n’était pas rien.

    Avec Svink’, t’as connu l’industrie du disque à la belle époque. Alors ça buvait du champagne ?


    Vidéo – Le clip le plus cher du Svink’

    Non. Mais c’est vrai qu’il y avait énormément de thunes dans les maisons de disques. Le clip de « Réveille le Punk », il a coûté 300.000 francs (60.000 euros), t’imagines ! Et ça, c’était le budget minimum. Enregistrer un disque, le sortir et faire des clips, c’était 1 million de francs. Quand on était en studio, la maison de disque nous filait des thunes tous les jours pour manger, picoler. Dès que tu prenais une décision, genre faire une vidéo promotionnelle, un déjeuner avec 8 personnes était organisé. Dans un resto du Marais, à 30/40 euros par tête. C’était vraiment l’opulence.

    Vous avez croqué un peu ?

    Tu rigoles ?! On ne vendait pas de disques. C’est le point commun qu’on a avec les Sex Pistols : on a gagné plus de thunes en indemnités de licenciement qu’en royalties ! Le mieux qu’on ait fait c’est 25.000 exemplaires pour Tapis Rouge (1999), notre premier album. À l’époque, les gros groupes de rap vendaient 100.000, 200.000. En 1999, le public de Svink’, c’était peut-être 10.000 personnes à tout casser. Donc 25.000, c’était déjà pas mal.

    Qu’est-ce qui explique l’absence de succès commercial des Svinkels ?

    Notre problème, c’est que la sauce n’a jamais pris ni médiatiquement, ni au niveau des ventes. Ça ne prenait que sur scène. Tu vois, on a fait les Vieilles Charrues, les Eurockéennes… On a joué sur la grande scène des Eurockéennes avec Korn et Slipknot. C’était fat, y’a pas 1.000 keums qui ont fait ça. En fait, on a eu un parcours de punk : pas de disques vendus, beaucoup de merch’, grosse tournée. On était le groupe de rap préféré des rockeurs. L’une des premières grosses tournées qu’on a faite, c’était avec Matmatah en 1999. Je me souviens, on n’avait pas de DJ. On mettait nous-même les sons avec un DAT et on engageait des mecs qui faisaient semblant de mettre les disques… Pendant longtemps ça été le roadie de Matmatah qui faisait ça. Il s’appelait Johnny. Un jour il a dépensé tout l’argent du merch du groupe pour acheter des revues cochonnes !

    Quel regard tu portes sur ces 10 ans de Svink’ ?

    Entre 20 et 30 ans, le moment où j’ai fait le plus gros de Svinkels, je me souviens pas de tout pour être honnête. On était dans une espèce de nébuleuse. On était payé à faire la teuf et à faire des disques, c’était inouï. C’est pour ça que je dis que j’ai un avenir brillant derrière moi. J’ai réalisé tous mes rêves.

    Quand on a commencé Svinkels, tous nos premiers concerts, c’était dans un réseau de bar rock où généralement t’as une piaule pour les musiciens. C’était dément. On dormait sur place ! Des fois on restait trois jours, pour faire trois concerts. Après la fermeture, je demandais au patron si je pouvais prendre un truc, il me disait de me servir. On se faisait les pires shooters. C’est des souvenirs incroyables. Toute notre énergie était dirigée vers ça : faire des concerts, faire de la musique. On était un peu punk dans l’esprit tu vois. Y’a quand même eu un moment où je n’avais pas de machine à laver et je mettais du Fébreze pour que mes fringues sentent bons. Les mecs ont du souffrir de mon odeur en tournée.

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    Ghetto-Baster / Crédits : Michela Cuccagna

    Au bout d’un moment c’est quand même devenu moins drôle.

    A un moment, on était devenu des animaux à force de sortir tout le temps, de boire du whisky dans des gamelles de chien à 4 pattes, en faisant le bruit du cochon. On faisait que des trucs comme ça. Après chaque concert, je partais en after avec des mecs du public, à prendre du LSD ou des champi’.

    D’où tes problèmes de santé…

    Ouais j’ai fait un infarctus en 2003, j’ai du ralentir. Et puis il faut dire que l’entente s’était détériorée entre nous. Le dernier album des Svinkels, Dirty Centres (2009), était un peu sur le versant de notre popularité. Les salles étaient moins remplies, l’ambiance pas bonne. À partir de ce moment là, j’ai préféré arrêter. J’aurais aimé que ça se finisse mieux.

    Après tout ça, tu as travaillé avec Michaël Youn. Comment tu l’as rencontré ?

    Youn, c’est une longue histoire. Je l’ai rencontré par Ludovic Bource, qui a longtemps été un producteur de Svink’. Il faut rappeler qu’avant de gagner un Oscar, un Golden Globes et un César pour la B.O de The Artist, ce mec a composé la musique de « Le Svink’ c’est chic », et de « Cereal Killer ».

    Donc Ludo’ bossait sur le premier film de Michael, « La Beuze ». Le premier single, « Le Frunkp », a été écrit Faf La Rage et moi j’ai coaché Michael sur les placements. Quand il a décidé de faire l’album Fatal Bazooka, je l’ai aussi aidé sur 3/4 trucs. Michael c’est intéressant de bosser avec lui. On a fait coup sur coup « Fous ta cagoule » et « Mauvaise foi nocturne ». Les singles et les albums se sont bien vendus. J’ai pris pas mal en SACEM, ça a permis de sauver ma carrière. Là on est parti sur un nouvel album.

    Ça fait 6 ans que tu prépares ton album solo « Le Prince de la Vigne ». Qu’est-ce qui prend tant de temps ?

    Je n’arrive pas à faire de la musique si je ne m’y consacre pas à fond et aujourd’hui j’ai un taf qui ne me laisse pas beaucoup de temps. Tu vois, pour l’album « QHUIT Gran Bang », on est parti en Bretagne enregistrer. Nikus composait le jour et moi j’écrivais la nuit. Même chose avec Dr Vince quand on a fait la mixtape « Saveyourself ». Je ne peux pas faire ça un ou deux jours par semaine. Il faut que je switch en mode musique, que je me consacre qu’à ça.

    Outre le temps, de quoi as-tu besoin pour travailler ?

    D’alcool ! La semaine dernière, ma femme était en vacances. J’ai joué non stop aux jeux vidéo, je me nourrissais uniquement d’American Buns et de pizza. Et j’ai bu des dizaines de bouteilles de vin, de la bière, et du rhum. Quand je fais ça, j’écris, j’ai des idées, j’ai mon univers. L’écriture pour moi, ça s’est toujours passé comme ça : il faut que mon cerveau soit entier dédié à ma création artistique. Et moi, c’est en buvant du vin que j’y arrive. J’appelle ça faire mon petit bazar.

    Quand on a 40 ans, qu’est ce qu’on raconte dans un album de rap ?

    Une fois j’ai vu Jean d’Ormesson à la télé et il expliquait qu’à un moment, un écrivain fait tout le temps le même livre. Ce truc m’avait marqué et j’y ai repensé quand j’ai recommencé à faire des morceaux pour l’album. J’ai essayé de faire autre chose, d’aborder d’autres thèmes. J’ai fait un morceau sur la paternité mais il s’appelle « Papa au rhum » ! J’essaie d’aborder de nouveaux sujets mais c’est toujours par le spectre de la biture. Je pourrais faire un morceau sur ma jeunesse, tu vois, un bilan. Mais qu’est ce que je faisais dans ma jeunesse ? Je picolais, et je fumais.

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    Sa collection de casquette / Crédits : Michela Cuccagna

    Ta carrière, c’est aussi la télé et l’émission culte Level One, que tu as animé plusieurs saisons.

    J’ai été invité à l’émission et on s’était bien entendu avec Yohann. Après l’émission on était allé boire des coups au bar portugais juste à côté. On avait même fait quelques chorizos flambés ! La saison d’après, Yannick, son acolyte de l’époque, s’est barré sur Canal Plus pour présenter une émission de mangas. Du coup il y avait une place vacante et Yoyo cherchait un animateur. Il m’a proposé. Je n’avais jamais fait ça mais j’étais déjà fan de jeux vidéo. J’ai accepté tout de suite.

    Vous donniez l’impression de faire n’importe quoi sur le plateau. C’était le cas ?

    On tournait quand même 5 émissions en une journée, c’était un rythme assez intense. Mais on ne nous demandait aucun compte, c’était fou. Après un an d’émission on a lancé une nouvelle formule. Ce qu’on voulait, c’était sortir de la recette classique qui était juste de tester des jeux vidéo. On a commencé à faire des sketchs, avec un petit décor, un petit générique. On écrivait seulement les situations, c’était un peu fait à l’arrache. Cette expérience m’a permis d’être plus à l’aise sur scène. Et puis j’ai pu mélanger la télé et le rap : les vidéos les plus vues de l’émission, c’est des freestyles. Que ce soit le rap de Super Mario ou le rap du Capitaine, avec Booba en invité.

    C’était comment avec B2O en plateau ?

    Franchement c’est un très bon souvenir. On s’est bien marré. Après, je lui ai dit que je faisais du rap. Mais je ne pense pas qu’il m’ait considéré comme un rappeur… Il a du se dire « ouais c’est bien, il sait bien rapper ». Pour lui je suis une sorte de Jimmy Fallon, un amuseur qui sait rapper. Ce qui à l’époque était plutôt rare en France.

    Comment vous étiez vus par la scène plus « street » du rap français ?

    On n’a jamais vraiment su. Tu vois, y’a plein de gens de ce milieu que je côtoie encore souvent, comme Dany Dan [ex membre des Sages Poètes de la Rue, ndlr] mais on n’a jamais vraiment connecté. Et puis le monde du rap reste à deux vitesses. T’as quand même tout ce qui est très « street » et le reste. Quand on se retrouve sur des plateaux rap, c’est plutôt avec La Caution qu’avec la Brigade !

    Aujourd’hui le clivage est quand même moins fort qu’à l’époque. Y’a quelques années Seth Gueko m’a cité dans une interview, j’étais hyper fier. Je ne désespère pas de le croiser et qu’on fasse un truc ensemble.

    Comment s’est arrêté Level One ?

    Je me suis fait virer. Un nouveau producteur est arrivé, c’est d’ailleurs mon boss à MTV en ce moment. Il a décidé que ça coûtait trop cher. Cette année-là, à Game One, on est passé de 15 animateurs à 3.

    Après je suis parti sur la matinale sur D17 toujours avec Yohann. Lever 5h, après l’émission on préparait tous les sujets, toutes les vidéos, toutes les musiques, toutes les images pour l’émission du lendemain, ça a été 3 ans très chauds. On s’est aussi fait virer par manque de moyens. Après on a aussi eu une émission de jeux sur Gong, qui s’appelait « Gameology ». Aujourd’hui, j’ai une émission sur MTV qui s’appelle Sachez-le sur laquelle je travaille la semaine. Et après le week-end, en général, j’ai des dates. On part avec Fancie en famille, sur la route. Là on revient des Pyrénées, avant on était à Toulouse.

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    Machete n'a qu'à bien se tenir / Crédits : Michela Cuccagna

    Tu n’as pas perdu l’esprit des débuts au final ?

    Non, au contraire ! Il y a quelques années, avec Fancie on faisait un casting dans chaque ville où je jouais pour choisir les pom-pom de Gérard Baste. Les meufs nous envoyaient des vidéos d’elles et on les choisissait avec Fancie. C’était un peu nasty ! Après le concert, on faisait aussi des Chatroulette. Une fois on est tombé sur deux mecs qui étaient trop fiers de nous montrer leur petit oinj et leur pochon. Et là Doctor Vince [son Dj, ndlr] débarque avec un oinj de la taille d’une main, mon poto A2H avec un pochon de weed énorme, moi avec les thunes du merch’, soit 2.000 euros en cash, et style 2 ou 3 meufs qui montraient leurs nibards. Qu’est qu’on a pu se marrer !

    C’est où la ville où les gens font le plus la fête ?

    À Bordeaux, ils ont une volonté que je n’ai jamais vue ailleurs… Y’a qu’à Bordeaux où j’ai fait trois jours de ride : concert, after, bar de nuit, bar clandestin, restau à 6 heures du matin, marché, petit film vers 16 h puis apéro avec une bouteille d’alcool fort avant de sortir en boîte vers 2 heures. Tu te dis mais putain les mecs n’arrêtent jamais. Au bout du troisième jour de teuf, on était une quinzaine dans un restaurant, c’était l’anniversaire de Fanfan. 5 mecs dormaient dans le restaurant, raides. Sur les banquettes et même par terre. Il y en avait un autre qui chantait les chants girondins à tue-tête !

    Et ta dernière grosse biture ?

    Avec Fanfan, on est allé au vernissage de l’expo de son pote 2SHY. Y’avait plein de graffeurs et des potes polonais à lui nous ont sorti une vodka qui s’appelait la 95… Pour la simple et bonne raison qu’elle est à 95° ! J’en ai bu, je me suis mis dans un état pitoyable. Après ça, on est allés à une soirée où mon boss de MTV mixait. Je suis arrivé déglingué. Il y avait tous mes collègues de bureau… ils savent que j’ai une seconde vie, mais bon, là, il l’ont vu de leurs propres yeux.

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