L’international Records, rue Moret, Paris 11e – Il est midi et quart et le disquaire vient d’ouvrir. Les cheveux ébouriffés et le manteau encore sur le dos, Dave, bouteille de Coca de 2 litres et pile de CD sur le bureau a déjà le nez dans ses bacs de vinyles. Derrière le comptoir sont punaisés des clichés en noir et blanc :
« J’expose un truc tous les trois mois, toujours en relation avec des gars du quartier. »
La Story
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Dave et ses vinyles. / Crédits : Vassili Feodoroff
En 2012, Dave, alors journaliste du magazine Dodb, soit “Des oreilles dans Babylone”, s’associe avec les boss du café-concert L’International pour ouvrir une boutique de Vinyles. C’est grâce à ces associés aux épaules solides financièrement qu’il a pu être crédible auprès de la banque :
« Difficile d’arriver là-bas avec un projet aussi casse-gueule qu’une boutique de musique. »
Mais 4 ans plus tard, les deux boîtes partagent toujours un nom et une rue, mais plus vraiment la même philosophie musicale, même si les deux spots organisent encore quelques events ensemble (1) :
« Je me suis progressivement éloigné de la salle. Les premières années j’ai pu bénéficier de la notoriété du nom, ça a apporté plusieurs centaines de like sur la page Facebook. Aujourd’hui, je leur rembourse un prêt. »
Le concept
Dans les bacs de L’international records, un large choix de disques généralistes, chose rare à Paris car la majorité des disquaires ont leur spécialité :
« J’ai même du Dalida ! »
Ça, c’est pour remplir la caisse. Ce qui permet à Dave de proposer des sous-genres musicaux un peu plus dark et quasi introuvables sur la capitale, comme L’edit disco, le post punk, l’ambiant ou le baléaric. Côté prix, comptez de 50 centimes à 200 euros, pour les disques plus rares. Au milieu de la quinzaine de bacs remplis de vinyles, un petit coin CD et cassettes. Coin qui commence à se faire rare chez les disquaires.
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Edit disco, post punk, ambiant ou baléaric, Dave a aussi pas mal de sous-genres confidentiels en rayon. / Crédits : Vassili Feodoroff
Pour remplir ses rayonnages, Dave jongle entre un réseau de labels indés et pas mal de brocantes, vides-greniers et ventes aux enchères, « pour trouver des trucs sympas ».
Les clients
Dans la boutique, les doigts des clients courent les bacs à la recherche de belles pièces. Gautier, barbe de trois jours, écoute au tourne disque les albums que lui conseille Dave. Le trentenaire un peu gringalet repart avec ses nouvelles découvertes sous le bras, lui qui était venu, au départ, vendre quelques vinyles.
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Certains maniaques du disque passent des heures le dimanche assis sur le canapé à écouter de vieux vinyles. / Crédits : Vassili Feodoroff
Dave peut compter sur une clientèle fidèle. Certains maniaques du disque passent des heures le samedi assis sur le canapé à écouter de vieux vinyles, d’autres passent jusqu’à 3 fois par semaine :
« C’est plus qu’un magasin. Les gens viennent se retrouver, des projets naissent ici ! »
Edit : le 04/02/2016 – (1)
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