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Promesse tenue, mais pas vraiment dans le sens attendu. Ce vendredi 29 janvier, Streetpress révélait que plusieurs familles étaient menacées d’expulsion. Dans l’après-midi, le maire socialiste de Rouen, Nicolas Mayer-Rossignol publiait un démenti :
« Il n’a jamais été question d’expulser les familles de l’aire d’accueil Rouen Petit-Quevilly. »
— Nicolas Mayer-Rossignol (@NicolasMayerNMR) January 29, 2021
Propos louables mais parfaitement mensongers, comme le démontre la requête (1) adressée par la Métropole au tribunal administratif de Rouen que StreetPress s’est procurée. Il y est écrit noir sur blanc « que la métropole Rouen Normandie demande au juge (…) d’ordonner (…) l’expulsion de » … suivi d’une liste de noms. Pire encore, la métropole insiste sur le caractère urgent de la démarche.

/ Crédits : StreetPress
Dans les coulisses de l’enquête
Autre détail piquant. Dans son communiqué, le maire de Rouen « déplore les allégations du média StreetPress, qui n’a pas attendu notre réponse avant de publier son article ». Drôle d’argument : notre journaliste a interrogé la Métropole la veille. À la demande de la collectivité, nous avons accepté de repousser de plusieurs heures la diffusion de l’article. Sans réponse sur le fond, nous avons finalement prévenu d’une publication à midi pile. Toujours pas de retour. C’est seulement quelques dizaines de minutes après la mise en ligne de l’enquête que la Métropole nous a fait parvenir sa réponse, qui a rapidement été intégrée à l’article.
Edit : lundi dans l’après-midi, nous apprenons par l’avocat des familles, Me Vincent Souty, que la Métropole Rouen Normandie se désistait « de l’ensemble des conclusions de la requête » et renonçait donc à sa demande d’expulsion.
(1) Il s’agit d’une « requête à fin de mesures utiles » rédigée par le cabinet EMO Avocats pour « la Métropole Rouen Normandie, agissant poursuites et diligences de son président en exercice, Monsieur Nicolas Mayer Rossignol », datée du 13 janvier 2021.
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