En ce moment

    06/03/2024

    Trois anciens détenus racontent le quartier disciplinaire

    En prison, l’enfer du mitard : « Le risque de suicide est 15 fois plus élevé qu’en détention »

    Par Matthieu Bidan , Samuel Alerte , Sara Carraud

    Trois anciens détenus racontent l’enfer du mitard, la cellule où les détenus sont enfermés quand ils sont sanctionnés en prison. Insalubrité, suicide, séquelles psychologiques et physiques, une association réclame sa suppression.

    « Le mitard, c’est une prison dans la prison. Mentalement, ça te tue. » À 34 ans, Pourceu, originaire de Maurepas dans les Yvelines (78), se souvient devant la caméra de StreetPress de ses journées passées au trou. Le QD plus précisément, pour « quartier disciplinaire ». Une cellule de 9m2, souvent insalubre, sans aucun loisir. Les détenus y sont enfermés quand ils sont sanctionnés pour des mauvais comportements en détention. 23 heures sur 24. Avec une heure de sortie, isolé, dans une cour de promenade où se promener relève du défi tant elles sont petites :

    « La première fois que j’y ai été, j’ai pris 30 jours. C’était à cause d’une bagarre et de plusieurs rapports que j’avais eu. Ça m’a laissé des séquelles, je suis traumatisé. Encore aujourd’hui, je fais des cauchemars où je suis au mitard. »

    Supprimer le mitard

    Début février, l’Observatoire international des prisons (OIP) publie un rapport sur la discipline derrière les barreaux. Après un an d’enquête auprès de détenus et de spécialistes de l’univers carcéral, ils font une demande sans appel : supprimer le quartier disciplinaire. Prune Missoffe, responsable analyses et plaidoyer pour l’ONG s’explique :

    « Au quartier disciplinaire, on a 15 fois plus de risque de mettre fin à ses jours. Sachant qu’en prison, c’est déjà huit fois plus élevé qu’à l’extérieur. Et c’est juste le symptôme des conditions dramatiques dans lesquelles les détenus sont enfermés quand ils sont condamnés au quartier disciplinaire. »

    Pour comprendre ces conditions de vie, StreetPress a réuni dans cette vidéo trois anciens détenus passés entre les quatre murs du mitard. Pourceu, Djilali Belhaouas et Adama Camara dénoncent des conditions de vie inhumaines et témoignent du traumatisme que cette sanction leur a laissé.

    À LIRE AUSSI : En prison, on se suicide dans l’indifférence

    Pour continuer le combat contre l’extrême droite, on a besoin de vous

    Face au péril, nous nous sommes levés. Entre le soir de la dissolution et le second tour des législatives, StreetPress a publié plus de 60 enquêtes. Nos révélations ont été reprises par la quasi-totalité des médias français et notre travail cité dans plusieurs grands journaux étrangers. Nous avons aussi été à l’initiative des deux grands rassemblements contre l’extrême droite, réunissant plus de 90.000 personnes sur la place de la République.

    StreetPress, parce qu'il est rigoureux dans son travail et sur de ses valeurs, est un média utile. D’autres batailles nous attendent. Car le 7 juillet n’a pas été une victoire, simplement un sursis. Marine Le Pen et ses 142 députés préparent déjà le coup d’après. Nous aussi nous devons construire l’avenir.

    Nous avons besoin de renforcer StreetPress et garantir son indépendance. Faites aujourd’hui un don mensuel, même modeste. Grâce à ces dons récurrents, nous pouvons nous projeter. C’est la condition pour avoir un impact démultiplié dans les mois à venir.

    Ni l’adversité, ni les menaces ne nous feront reculer. Nous avons besoin de votre soutien pour avancer, anticiper, et nous préparer aux batailles à venir.

    Je fais un don mensuel à StreetPress  
    mode payements

    NE MANQUEZ RIEN DE STREETPRESS,
    ABONNEZ-VOUS À NOTRE NEWSLETTER