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    08/10/2025

    Accusée d’avoir agressé des néonazis

    Cette députée a vécu un calvaire de quinze mois dans une prison en Hongrie | TÉMOIGNAGE

    Par Thomas Porlon

    En février 2023, Ilaria Salis est arrêtée et accusée d’avoir agressé des militants néonazis à Budapest en Hongrie. Elle raconte à StreetPress sa détention dans « des conditions inhumaines » et son élection au Parlement européen.

    En partenariat avec @SpheraNetwork

    L’Italienne Ilaria Salis a toujours été engagée dans les luttes antifascistes, aussi bien dans des mouvements pour le droit au logement en Italie ou contre le TAV (train à grande vitesse). Participer en 2023 à une contre-manifestation au « Jour de l’honneur » — un rassemblement néonazi honorant les soldats de la Waffen-SS qui se tient depuis 1997 à Budapest — était la suite logique de son engagement antifasciste. L’ancienne enseignante est accusée d’avoir participé à deux agressions contre des néonazis, selon le gouvernement d’extrême droite de Viktor Orban. Arrêtée sur place puis jugée enchaînée, elle passe quinze mois emprisonnée dans une geôle hongroise. « J’étais accusée de crimes passibles de vingt-quatre ans de prison en Hongrie », ajoute-t-elle dans la vidéo de StreetPress.

    Emprisonnée, son affaire se médiatise : elle se présente aux élections européennes 2024 sous l’alliance des Verts et de la gauche. Assignée à domicile à Budapest au printemps 2024, elle est élue eurodéputée en juin 2024, ce qui a entraîné la suspension de son procès. Plus tard, en octobre 2024, le gouvernement hongrois a demandé la levée de son immunité parlementaire — un vote s’en est suivi ce 7 octobre au Parlement européen. L’eurodéputée y a appris qu’elle gardait son immunité parlementaire, empêchant ainsi les autorités hongroises d’intenter un nouveau procès contre elle.

    « Ce vote est une victoire pour la démocratie, l’État de droit et l’antifascisme », estime-t-elle, bien que ce vote s’inscrive dans une campagne répressive visant les mouvements antifascistes. Donald Trump a officiellement classé ce mouvement comme étant une « organisation terroriste », après l’assassinat de Charlie Kirk ; quelques jours plus tard, c’est au tour du gouvernement hongrois de classer « l’idéologie antifa » comme organisation terroriste.

    À VOIR AUSSI : Antifas, chasse à l’homme et néonazis : on vous dit tout sur l’affaire de Budapest

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