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    16/03/2011

    Joint par StreetPress le cyber-activiste de Benghazi Mohammed Nabbous implore les médias de ne pas oublier la Libye

    A Benghazi: « Ce qui compte c'est d'être vivant ou mort »

    Par Robin D'Angelo

    Mohammed Nabbous, contact de StreetPress à Benghazi (Libye), a redonné signe de vie après des jours de silence. « Profondément déprimé » il craint pour sa vie même s'il se réjouit de la fin du bombardement d'Ijdabia.

    Alors que nous cherchions à joindre l’internaute-militant Mohammed Nabbous à Benghazi hier, StreetPress a reçu dans la nuit – 2h du matin – un email avec un fichier texte intitulé « Les médias ont abandonné la Libye » en provenance de l’équipe qui anime le live stream Libya Alhura (la Libye libre).

    Accès satellite Un des modérateurs « Oldmomma » y explique que le cyber-activiste Mohammed Nabbous « change de position depuis que les chances que Benghazi soit attaquée se sont multipliées ». Celui qui semble être ingénieur de profession « cherche un accès satellite pour pouvoir émettre un nouveau flux en live-stream, comme ce qu’il a fait tout le mois dernier. »

    Attirer l’attention des médias Le modérateur qui a pu chater mardi 15 mars avec le militant anti-Kadhafi nous a aussi envoyé la retranscription de leur dernière discussion. Le correspondant improvisé de CNN (voir la vidéo ci-contre) à Benghazi se dit « vraiment déprimé » et fait état d’une situation catastrophique:

    « Écoutez les amis. Être fort ou faible ce n’est pas important aujourd’hui. Ce qui compte c’est d’être vivant ou mort, et on doit faire quelque chose maintenant ».

    Dans un appel à l’aide, il implore les médias occidentaux « d’attirer l’attention sur leur cas ». « C’est vraiment idiot, aucune info du tout ne sort de Benghazi », ajoute t-il avant de regretter le départ des agences de presse: « Elles sont toutes parties, je ne sais pas comment c’est arrivé mais c’est arrivé. »

    Edit du 16/03/11 à 16h30: Il s’agit bien de Mohammed Nabbous et non de Mohammed Bannous comme erronément indiqué dans le chapeau.

    (upper) “Tous ceux que je connais à Ijbadia sont morts” A propos des combats, Mohammed Nabbous fait état d’une situation confuse. S’il affirme qu’à « Ijdabia, les forces de Kadhafi bombardent et tuent tout le monde sur leur chemin » et que « tous ceux qu’il connait là-bas sont morts aujourd’hui », l’activiste anti-Kadhafi se réjouit en même temps de « l’arrêt du bombardement » de la ville, qualifiée par la presse de « verrou » avant Benghazi. 

    « 3 avions ont décollé de l’aéroport de Binina à Benghazi pour essayer de défendre Ijdabia(…)
    Les forces aériennes ont réussi à faire arrêter le bombardement d’Ijdabia. Allah est grand ! Que Dieu nous aide ! Ils viennent d’appeler. Ils l’ont repris. Les forces aériennes ont attaqué les bases navales et les bateaux qui nous bombardaient depuis les cotes. »

    Forces aériennes Le benghazien s’en remet aux forces aériennes qui ont rejoint les rebelles: « On espère que nos forces aériennes vont réussir à nous défendre autant que possible. Mais c’est vraiment dur pour eux. » Il note que « de nombreux pilotes sont morts ». Dans une dernière supplication: « Il faut que les médias en parlent. »

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