1 Les faits
L’association Touche pas à ma constitution organisait lundi 11 avril à 11h, une manifestation sur le parvis de la cathédrale Notre-Dame de Paris pour protester contre l’entrée en vigueur de la loi interdisant le port du voile intégral. La police a immédiatement procédé à des interpellations, notamment de femmes voilées, en insistant sur le fait qu’elles étaient dues, non pas à la nouvelle loi, mais au fait que la manifestation n’avait pas été déclarée aux autorités. Parmi elles se trouvait Kenza Drider, 32 ans, militante pro-voile très médiatisée, vêtue d’un niqab brun et beige. Elle était arrivée ce matin d’Avignon par TGV suivie de près par de nombreux journalistes. Affirmant ne pas faire de provocation, la jeune femme a déclaré à la presse que « cette loi est une atteinte à [ses] droits européens. Je ne fais que les défendre: c’est à dire ma liberté d’aller et venir, ma liberté religieuse »
2 Le contexte
La loi interdisant le port du voile intégral, votée le 11 octobre 2010, est entrée en vigueur aujourd’hui. Cette loi, qui interdit « la dissimulation du visage dans l’espace public », n’est vraisemblablement destinée qu’à moins de 3.000 femmes en France, selon les statistiques du ministère de l’intérieur. Les hors-la-loi sont passibles d’une amende de 150 euros et/ou d’un stage de citoyenneté. Le secrétaire général adjoint du syndicat des commissaires de police, Manuel Roux, a déclaré sur France Inter que « la loi va être infiniment difficile à appliquer et sera infiniment peu appliquée », estimant que ce n’était pas « aux policiers de faire du zèle »
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