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    06/04/2012

    Le manuel pour que Pôle emploi fasse faillite

    10 vrais réseaux pour trouver un boulot

    Par Elodie Font

    StreetPress vous explique quels amis vous devez choyer, comment harceler vos anciens collègues sans les saouler et pourquoi les réseaux sociaux ne sont pas la panacée. Si après ça, vous ne trouvez pas d'emploi, tentez plutôt les Francs-Maçons.

    15% ? 45% ? 60% ? D’une étude à l’autre, les chiffres varient du tout au tout : combien d’emplois se trouvent aujourd’hui par relation ? Une chose est certaine : vous pouvez avoir un CV long comme le bras (ou pas), c’est surtout votre carnet d’adresses qui compte – dans le langage propre aux ressources humaines, appelez-ça le « marché caché de l’emploi. » Celui-là même que vous sollicitez à chaque nouvel an, en mode « mes meilleurs vœux pour toi/vous, ta/votre famille et puis une très bonne santé, y’a-que-ça-de-vrai-la-santé. » 

    À ce stade, deux catégories de chercheurs d’emploi apparaissent : si vous êtes plutôt du genre à ne pas hésiter à inviter un mec croisé une fois par hasard dans les couloirs de la fac (il y a environ 100 ans) pour prendre une bière et que vous avez plus de 10.000 contacts Viadeo, alors tapez 1 et allez plutôt lire les autres articles du dossier. En revanche, si rien qu’appeler votre maître de stage vous donne la nausée tellement vous flippez et que vous ne voyez pas ce que signifie Viadeo, tapez 2. Bravo, vous gagnez le droit de prendre des notes sur ce top 10 des réseaux qu’il faut choyer – et pas forcément par intérêt.

    1 Mes amis, mes amours, mes parents

    L’avis du pro Laurent Rodriguez : « Le premier cercle est primordial. Ce sont des gens qui penseront naturellement à vous quand ils entendront parler d’un boulot intéressant. N’importe qui peut écrire sur un papier le nom de 10 personnes qui lui sont proches : ce réseau-là, chacun l’a. »

    Le plus : Normalement, vous n’aurez pas trop à vous forcer (si vous vous dites que si, honnêtement, changez d’amis et/ou de parents).

    Le moins : Le regard des gens quand tu entres dans ta nouvelle boîte si c’est ta mère qui t’a dégoté un job pour lequel tu n’es pas du tout qualifié. Tu vas en baver jusqu’à ce que tu démissionnes. Retour à la case départ.

    div(border). h4>Big upMerci à “Laurent Rodriguez”:http://recruteuretcandidat.blog.rhonealpesjob.com/ responsable des ressources humaines chez Groupama-gan et bloggeur/recruteur, à “Christian Marcon”:http://blogs.univ-poitiers.fr/c-marcon/category/blog/ directeur de l’Icomptec, le pôle Information-Communication de l’université de Poitiers et auteur de Développez et activez vos réseaux relationnels (Dunod) et “Anthony Babkine”:http://www.anthonybabkine.com/ co-auteur de Bien gérer sa réputation sur Internet (Dunod) et spécialiste de l’e-réputation.

    2 Mes maîtres de stages et mes anciens patrons

    L’avis du pro Christian Marcon : « À la fin de leurs études, un tiers de mes étudiants choisissent un stage pouvant déboucher sur une embauche. C’est l’idéal : sur votre lieu de travail, vous pouvez montrer vos compétences et vos maîtres de stages et/ou patrons se rappelleront de vous. Ce sont des liens qu’il faut vraiment entretenir : ils sont une réelle porte d’entrée dans le milieu qui vous intéresse. Et puis c’est finalement la définition même de l’effet réseau : que ceux qui vous croisent se souviennent de vous le jour où vous chercherez un emploi et qu’ils en auront un à proposer

    Le plus : Ça fonctionne mais à une condition (facilement réalisable) : être sympa, motivé, cool, créatif, sentir bon, aimer la bière et les clopes – mais pas trop, trop de pauses tue la pause. Easy. (Quoi, t’as mal dormi et t’es particulièrement irritable ?)

    Le moins : C’est si t’as mal dormi. Et que tu n’as pas mis de déo pour le quatrième jour d’affilé.

    Que ceux qui vous croisent se souviennent de vous le jour où vous chercherez un emploi

    3 Mes anciens camarades, mes ex-collègues, mes profs adorés

    L’avis du pro Christian Marco : « Ce sont des liens d’ouverture : ils sont à même de vous transmettre des infos dans votre domaine en avant-première. Sachez que la plupart des emplois sont d’abord diffusés en interne avant d’être publiés au vu et au su du grand public. Un réseau repose sur un triangle de la confiance : vous, celui qui vous recommande et qui a confiance en vous et celui qui peut éventuellement vous recruter et qui a confiance dans votre interlocuteur. Entretenir vos contacts avec vos anciens collègues me semble primordial. »

    Le plus : Au moins, ça aura servi à quelque chose de fayoter au premier rang du cours d’éco pendant quatre ans. Oui, même à 8h du mat’ le vendredi matin.

    Le moins : Hélas, vous pouvez mal choisir vos potes de promo : ne désespérez pas, ils sont peut-être au chômage aujourd’hui mais ils finiront bien par ouvrir un bar et vous payer des coups quand vous serez au chômage. Et puis s’ils sont eux-mêmes au chômage, voyez-y l’opportunité de créer un réseau de chômeurs (bel esprit d’initiative).

    4 Mes réseaux sociaux pro

    L’avis du pro Anthony Babkine : « C’est un fait : beaucoup de recruteurs « googlisent » les candidats. Internet peut avoir un effet levier, mais aussi l’effet inverse : une e-reputation mal orchestrée peut desservir. Je conseille à tous ceux qui cherchent un emploi de se créer un profil sur des réseaux comme Viadeo ou LinkedIn, cela vous permettra de ne pas rater les opportunités qui se chuchotent sur la toile. D’autant plus si vous avez un bac + 4 /+ 5, parce que vos concurrents sont très nombreux sur ces réseaux sociaux. »

    Le plus : Ça coûte pas cher (si on oublie que le temps c’est de l’argent) et vous pouvez produire votre petit effet en citant Yupeek.

    Le moins : Pour la plupart des métiers « traditionnels », même si ça te fait plaisir que le monde entier puise découvrir ta photo, les réseaux sociaux pro t’offriront assez peu de perspectives. C’est un peu comme le bac : il faut avoir un compte, mais une fois que tu l’as, c’est pas suffisant pour trouver un boulot.

    5 Facebook et Twitter

    L’avis du pro Anthony Babkine : « Pour moi, Facebook est un réseau proche du cercle de vos amis proches. Il faut toujours vous demander ce que vous cherchez sur un réseau social. Personnellement, je conseille de fermer au public son profil Facebook. Éviter de laisser à la vue de tous vos photos de vacances, ça n’apporte rien à votre réseau professionnel. »

    Le plus : Si vous êtes stagiaire et que vous vous ennuyez, Facebook est LE site chronophage par excellence. Bravo.

    Le moins : Si tu veux être boucher, oublie : ce n’est pas sur Twitter que tu trouveras un job. Parce que c’est surtout un réseau où des offres d’emploi circulent pour les communicants, les journalistes et les webdesigners. Pas que, hein, mais beaucoup.

    C’est un fait : beaucoup de recruteurs « googlisent » les candidats

    6 Ma région d’origine

    L’avis du pro Christian Marcon : « C’est une vraie force. Certains employeurs cherchent des gens « du coin » et ils vous adoreront si vous connaissez la région. Je fais le parallèle avec l’esprit qui règne dans les grandes écoles : un certain esprit de corps. Entre anciens de la même école, vous vous tutoyez facilement, comme si vous aviez vécu une expérience similaire. C’est la même chose avec votre région. »

    Le plus : Ça te rappelle ta jeunesse et te permet de discuter boulot avec des gens qui ont arpenté les mêmes boîtes de nuit que toi.  

    Le moins : Ça te rappelle ta jeunesse et ça te fait quand même bizarre de discuter de cette boîte pourrie avec ton futur employeur.

    Je fais le parallèle avec l’esprit qui règne dans les grandes écoles : un certain esprit de corps

    7 Mon équipe de foot

    L’avis du pro Laurent Rodriguez : « Tous les gens qui gravitent autour de vous, de la boulangère à vos coéquipiers du dimanche, constituent un réseau. Il faut leur laisser une empreinte mémorielle, qu’ils sachent assez de vous pour que votre profil apparaisse dans leur esprit le moment venu. »

    Le plus : Si tu rêves de bosser chez Decat, les confidences sous la douche pourraient te profiter.

    Le moins : Oublie la course à pied, seul, le dimanche matin, ça ne sert absolument à rien.

    Tous les gens qui gravitent autour de vous, de la boulangère à vos coéquipiers du dimanche, constituent un réseau

    8 Mes assos préférés et mes cartes politiques

    L’avis du pro Christian Marcon : « Je conseille à mes étudiants de consacrer du temps aux associations professionnelles, surtout quand ils n’en ont pas encore besoin. La base d’un réseau, c’est de donner du temps, de donner de soi pour qu’ensuite vous restiez dans les mémoires. Et, surtout, d’être aimable et fréquentable. Cela peut paraître facile, mais c’est la base. »

    Le plus : Être encarté Europe écologie les Verts et chercher un boulot dans une coopérative.

    Le moins : Être au Front de gauche peut nuire si vous cherchez un boulot dans la finance.

    Être aimable et fréquentable. Cela peut paraître facile, mais c’est la base

    9 Mes dîners au Medef, le Rotary et les franc-mac’

    L’avis des entreprises : « Si tu veux rencontrer trois fois plus d’entrepreneurs en une soirée » précise le Medef sur son site, c’est l’idéal. Citons également l’association « Un parrain, un emploi », qui met en lien des demandeurs d’emploi avec des professionnels de leur secteur, Market Cadres ou encore Cadr’action .

    Le plus : Dans ce genre de dîner, tu manges et tu bois bien. Et puis à StreetPress nous sommes heureux d’avoir réussi à parler des franc-mac’.

    Le moins : L’obligation d’y aller méché

    10 le train, le métro, l’avion

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