Mathilde – 25 ans – commerciale
Ton truc fétiche des années 90 ? Les années 90, c’est les Spice Girls, direct ! Avec les enfants des amis de mes parents, on se déguisait et on faisait des spectacles avec des choré sur leurs chansons devant eux. On se prenait vraiment pas au sérieux…
Et toi, t’étais qui la plupart du temps ? Emma, aka Baby Spice. J’étais blonde aux yeux bleus, une bouille de bébé avec une mini-jupe, des couettes, des bijoux enfantins et des sucettes. Mais ma préférée, c’était Mel B., c’était une grande gueule avec un bon tempérament libéré et groovy…
Et pourquoi les Spice Girls justement? Ces filles étaient des modèles pour nous : bien dans leur peau, affirmées, revendiquant des valeurs féministes. C’était le girl power ! Fallait pas se laisser manipuler par les hommes, être fière de soi… Toutes différentes, mais toutes solidaires. C’était beau.
T’avais tous les objets ? Avec ma sœur, on collectionnait les magazines, les posters, les albums, la cassette VHS du concert à Istanbul… On achetait les photos collector au bureau de tabac, c’était 10 francs, je m’en souviens et on se les échangeait entre copines. Un vrai deal ! Une fois, j’avais fait des faux autographes pour leur donner plus de valeur, j’avais fait un carton !
Et t’es jamais allée à un de leurs concerts ? Non, les parents voulaient pas… on était trop petites avec ma sœur. Pourtant, j’ai des copines qui y sont allées…les boules.
Ce discours féministe aujourd’hui, on en aurait toujours besoin ? Carrément. Les Spice Girls, c’était l’affirmation de la femme dans ses envies, ses coups de gueule. Elles prônaient la dignité, le respect de soi, elle parlaient d’amour réel. Aujourd’hui, quand on voit la musique que les petites filles écoutent genre Rihanna ou Nicki Minaj et comme elles se sapent, ça fait peur ! On est à fond dans la sexualisation, la débauche et le vulgaire. Les Spice Girls avaient un message positif pour les jeunes filles, anti femme-objet… Bref, c’était pas les Pussycat Dolls !
Les Spice Girls, c’était l’affirmation de la femme dans ses envies, ses coups de gueule. Elles prônaient la dignité, le respect de soi, elle parlaient d’amour réel.
Avoue que tu le rechantes parfois bourré
BAKARI – ALIAS BACKONE – 35 ans – DANSEUR/PROFESSEUR DE DANSE HIP-HOP ET COLLECTIONNEUR DE SNEAKERS
Ton truc fétiche des années 90 ? Une paire de baskets de la marque Troop. Ça a été porté à partir de 1988 et pendant les années 90 par les participants du mouvement Hip-Hop, un mouvement popularisé par des rappeurs comme LL Cool J. Elles faisaient partie de la tenue vestimentaire pour les fans de culture hip-hop. Les jeunes d’aujourd’hui ne connaissent pas la marque, mais ceux de l’époque savent ce que ça représente. On se rappelle de la plaque qu’on peut porter à l’arrière ou, généralement, à l’avant de la chaussure.
Comment tu les as eues ? Les grands de chez moi avaient ces baskets au pied, moi j’avais pas les moyens de me les offrir. Mes parents ne m’auraient jamais acheté des baskets à 700 francs, même avec des bonnes notes ! J’ai pu les acheter en 2001 dans un magasin de Châtelet qui vendait des articles de l’époque, elles datent de 1988.
Elles ont tenu 24 ans ? Je suis collectionneur, j’ai une réserve de 200-300 paires de baskets chez moi, et celles-là sont en vitrine. Je les nettoie avec des lingettes pour bébé. Aujourd’hui elles sont introuvables, sauf peut-être dans certains magasins de New York !
Elles ont un inconvénient ? Un seul : en portant ça à l’époque, tu risquais de te faire dépouiller très vite !
j’ai une réserve de 200-300 paires de baskets chez moi
Gaëlle – 25 ans – secrétaire
Ton objet fétiche des années 90 ? Le walkman et les K7 sur lesquelles j’enregistrais ce qui passait à la radio. J’attendais l’annonce des chansons programmées et puis je courais appuyer sur rec quand c’était celle que je voulais. J’emmenais mes cassettes partout. Dans la voiture, on avait chacun nos cassettes : mes parents, c’était plutôt C.Jérôme ou Renaud.
T’écoutais quoi comme radio pour enregistrer tes K7 audio ? Fun Radio, NRJ, Skyrock… ils passaient mes chanteurs préférés : Menelik, Destiny’s Child, 2be3, Aaliyah, Sisqo, Puff Daddy, Boyz 2 Men, B2K, Tupac, Paradisio, Ophélie Winter, Larusso, Ricky Martin… C’était aussi l’époque de Difool sur Sky et Max sur Fun avec le « Star System » de 21h à minuit en scred’ dans mon lit, le volume tout doux…
Ton TOP 5 des années 90 ?
1. Los Del Rio – Macarena
2. 2be3 – Partir un jour
3. Spice Girls – Wannabe
4. Mariah Carey – The #‘1 album
5. Poetic Lovers – Fier d’avoir ton love
Ton look dans les années 90 ? Des pieds à la tête, j’avais la totale : les Buffalo avec les flammes bleu marine, un jean baggy ou pattes d’eph’, le t shirt Famous ! Niveau gueule, j’ai les cheveux frisés sauf que je ne savais pas me coiffer donc ils étaient brossés et attachés en arrière… ma mère me traitait de mamie ! Pour finir, le collier ras du cou avec le grain de riz à ton prénom. Venu le temps du maquillage, je mettais du crayon bleu ou argent métallisé aux yeux… je pensais que c’était classe !
Los Del Rio – Macarena par djoik
Nafa – 35 ans – Chef de projet en logistique
L’objet qui a marqué tes années 90 ? Pour moi, c’est la Game Boy, ma première console. Ça peut paraître étonnant en la voyant aujourd’hui, mais j’ai passé des heures sur cette machine en noir et blanc, et seulement en 2D.
Tu l’as eu comment ? Au fil d’échanges entre potes, grâce à un ami qui passait à la génération suivante de consoles, j’ai pu me la procurer. Je devais avoir 13 ans en 1990, et jusqu’à mes vingt ans, j’ai passé un bon nombre d’heures sur ces consoles, à côté de l’école. Ma génération est très marquée par la Game Boy ou la Super Nintendo…
Tu connais un équivalent aujourd’hui ? Si on peut comparer les époques, on peut dire que la Game Boy, c’était l’iPhone d’aujourd’hui, l’objet à avoir. C’était génial, la première console portable digne de ce nom avec un jeu culte : Tetris.
Attention, musique très relou
Yazid – 31 ans – en formation de cuisine collective
Ton objet fétiche des années 90 ? Le maillot de l’équipe de France 98 floqué Zinedine Zidane. J’ai pu suivre la coupe du monde en tant qu’étudiant à Paris, et voir l’équipe de France de Zidane remporter la compétition, c’était fou ! A l’époque j’avais gardé les points sur tous les pots de Nutella pendant 3 mois. A la fin, j’ai pu recevoir le maillot que j’ai floqué. Bon, par contre, je ne le retrouve plus malheureusement, mais j’en ai racheté une contrefaçon identique.
Pourquoi ce maillot-là ? C’est le maillot qui s’est le plus vendu cette année-là. Zidane c’était le meilleur joueur, il a fait gagner la France. Il était en plus d’origine kabyle comme moi, c’était important on en était tous fiers. Je jouais de temps en temps au foot avec et j’ai pu voir un match au Stade de France en portant le maillot.
Quel maillot t’achèterais aujourd’hui ? Depuis 2006, j’ai beaucoup moins suivi l’équipe de France. En tant qu’ancien milieu défensif en club, je m’intéresse surtout à la défense, les seuls joueurs qui m’auraient intéressé sont Thuram ou Sagnol. Sinon ce serait Mamadou Sakho du PSG.
Quand l’équipe de France gagnait… émotion
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