Il est 14h, devant l’Institut de France. Simone Veil doit être intronisée à l’Académie française. A bonne distance, de l’autre côté de la Seine, 80 militants anti-avortement manifestent. Même moyenne d’âge que chez les Académiciens, environ 70 ans.
« Pas d’avortueuse à l’Académie »
Parmi les manifestants, un homme très en colère crie sa haine de la « maléfique » Simone Veil, qui « n’est même pas un grand écrivain ». Une banderole proclame : « Pas d’avortueuse à l’Académie ».
C’est l’arrière ban des catholiques intégristes qui a répondu présent à l’appel de SOS Tout Petits, Renaissance catholique ou Laissez les vivre.
Les journalistes, pas forcément bienvenus non plus
Déjà très marqués par l’intronisation sous la Coupole de la ministre de la Santé qui a autorisé l’avortement en France, en 1975, les militants anti-IVG s’en prennent aux journalistes présents. Au mieux, on refuse de nous parler, « de peur de se salir ». Sinon, on nous insulte, nous les « vauriens, les laquais à la solde du pouvoir ».
« Excessivement rare qu’un viol aboutisse à une grossesse »
Pour les manifestants anti-IVG, même un viol ne peut justifier un avortement : Aussi, en cas de viol ou d’inceste, on ne saurait non plus « légiférer sur des exceptions, ajouter un crime à un crime. » Et puis, il est « excessivement rare qu’un viol aboutisse à une grossesse », nous affirme une militante (sans regarder la caméra, comme si elle était impure).
La ferveur et la foi sans limite de ces manifestants n’y changeront rien : Simone Veil est désormais une « immortelle ».
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Source: François Nazon, Maxime Jacquet | StreetPress
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