En ce moment

    06/07/2012

    Portrait de Karl Braun, aka Karlie Hase, jeune présentateur d'une émission allemande

    « Le milieu télévisuel, en France, c'est plein de cons »

    Par Ania Nussbaum

    Débordant d'énergie et de répartie, Karl présente depuis 2 ans une émission sur un site allemand. La fin du monde, le Québec et les "pizza décongelées", tout est prétexte à enchaîner les vannes : "je ne laisse de répit à personne."

    Karl Braun, alias « Karlie Hase », présente depuis deux ans « It’s Hasi Time », une émission sur Mypass.de, un site allemand. Quand on lui demande pourquoi Hase [Hase signifie lapin, ndlr], il répond : « parce que les lapins ont une grosse… » Plutôt lourd, l’humour à la Karl. Pourtant, à 20 ans, il est un brillant étudiant en sciences politiques. Ses notes et son français impeccable font pâlir ses camarades sur les bancs de Sciences Po Strasbourg, où il fait son année Erasmus. Cheveux blonds au rendu parfait, pantalon slim rouge criard, enthousiasme à tout épreuve, il part à l’assaut des passants aux côtés de son cameraman-monteur.

    Sa plus grande sortie ? « Je me suis fait passer pour le remplaçant d’un présentateur de ZDF, une grande chaîne allemande. La sécurité m’a cru. On a pu entrer dans les locaux de la chaîne, et embêter tout le monde avec nos blagues merveilleuses. » Sa cible ? Tout le monde :

    « Je suis un peu comme Justitia, la déesse (romaine) de la justice. Je ne laisse de répit à personne. »

    Même pas à lui-même. Bourreau de travail, il déborde d’énergie en permanence : « je ne mange presque que des pizza décongelées, c’est certainement pour ça », confie-t-il.

    Une fois par mois, dans son show web, il aborde des sujets aussi variés que la Gay-Pride, les manifestations au Québec, la fin du monde, ou encore l’énergie nucléaire.

    « C’est pour ça que j’ai fait Sciences Po. Je voulais acquérir une grosse culture générale, pour faire de meilleures blagues. »

    Est-ce donc là l’humour Sciences Po, ou juste à la Karl ? À la question de savoir s’il est connu, il répond, du tac au tac : « une fois, j’ai appelé le service technique d’Apple. Le gars connaissait mon nom. » Pour renforcer sa notoriété, il entend prochainement « envahir une émission française et dire que les Allemands déclarent la guerre à la France. Parce que c’est moins cher de les attaquer militairement que les acheter. » Karl entend ainsi désacraliser le média télévisuel, « un vieux truc », que la ménagère de moins de 50 ans prend trop au pied de la lettre. « Et puis ils sont tous pourris dans ce milieu, surtout en France, c’est plein de cons. »

    Mais il entend aussi réaliser son ambition : acheter la France avec l’argent qu’il va gagner comme présentateur. Karlie tient à ajouter qu’il ne fait pas ça pour que ça marche avec les filles. « J’ai déjà ce qu’il faut ici… » On change de sujet : « pourquoi as-tu choisi d’étudier en France ? » Karl persiste, flatteur : « les filles sont plus sexy. » Un peu porté sur la chose, le Grand Karl ?

    « C’est juste que la plupart des blagues n’est pas traduisible. »

    Pour continuer le combat contre l’extrême droite, on a besoin de vous

    Face au péril, nous nous sommes levés. Entre le soir de la dissolution et le second tour des législatives, StreetPress a publié plus de 60 enquêtes. Nos révélations ont été reprises par la quasi-totalité des médias français et notre travail cité dans plusieurs grands journaux étrangers. Nous avons aussi été à l’initiative des deux grands rassemblements contre l’extrême droite, réunissant plus de 90.000 personnes sur la place de la République.

    StreetPress, parce qu'il est rigoureux dans son travail et sur de ses valeurs, est un média utile. D’autres batailles nous attendent. Car le 7 juillet n’a pas été une victoire, simplement un sursis. Marine Le Pen et ses 142 députés préparent déjà le coup d’après. Nous aussi nous devons construire l’avenir.

    Nous avons besoin de renforcer StreetPress et garantir son indépendance. Faites aujourd’hui un don mensuel, même modeste. Grâce à ces dons récurrents, nous pouvons nous projeter. C’est la condition pour avoir un impact démultiplié dans les mois à venir.

    Ni l’adversité, ni les menaces ne nous feront reculer. Nous avons besoin de votre soutien pour avancer, anticiper, et nous préparer aux batailles à venir.

    Je fais un don mensuel à StreetPress  
    mode payements

    NE MANQUEZ RIEN DE STREETPRESS,
    ABONNEZ-VOUS À NOTRE NEWSLETTER