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    05/09/2012

    « Ah voilà le fils de notre président préféré. Il a minci non ? »

    Au café politique de Jean-François Copé, chez Sarkozy fils tout bronzé

    Par Delphine Tayac

    C'était the place to be hier soir : un café de Neuilly où Jean Sarkozy recevait Jean-François Copé, candidat à la présidence de l'UMP. Au menu : un Mojito à 11 € et des journalistes écrasant sous leurs caméras les militants pro-Copé.

    Où ? Au café Winston, à l’angle de la rue d’Orléans et de l’avenue du Roule, dans le 9-2. Soit à deux pas de la mairie de Neuilly, fief de l’ex-président de la République. Un bar-tabac-presse version rive gauche. En tête de gondole, installés dans une vitrine, des cigares. Et une pile du Figaro du jour, posée bien en vue sur le bar. Les autres journaux sont sur un présentoir… plus loin.

    Avec qui ? Jean Sarkozy, président de la fédération UMP des Hauts-de-Seine, accueillant Jean-François Copé. Lancé dans la course à la présidence de l’UMP, le maire de Meaux était invité pour un café politique avec les militants du département. Le fils Sarkozy a introduit son invité en louant son action parlementaire : « Jean-François Copé, c’est l’homme de la loi sur la burqa. » En guest star, Charles Pasqua, muet devant les caméras et qui s’est éclipsé avant la fin. Le couple Balkany était aussi de la partie. Le tout chapeauté par Roger Karoutchi, co-directeur de la campagne de Jean-François Copé pour la présidence de l’UMP.

    Ce qu’on a bu ? Nous, un Ice-tea à 3€50 – on aurait bien tenté le Mojito, mais il était à… 11 € et nous ne sommes que de simples journalistes, vous comprenez. Des prix qui n’avaient pas l’air de déranger une militante qui sirotait tranquillou un verre de champagne. La plupart des autres était à la bière.

    Ce qu’on a mangé ? Des chips, gratuits eux, mais pour ne pas se laisser corrompre par des pommes de terre salées, nous n’y avons pas touché.

    Pourquoi ce rassemblement ? Officiellement pour rencontrer les militants de « Sarkoland », dixit Roger Karoutchi. Officieusement, c’est un beau coup médiatique pour Jean-François Copé – d’autant plus important que François Fillon s’est assuré une belle prise le jour même avec le ralliement de Christian Estrosi sous sa candidature.

    L’ambiance Dans le bar, c’est la cohue. Prêts à t’écraser les pieds pour avoir les images de cette rentrée politique, les journalistes sont presque plus nombreux que les militants – ce qui a le don d’énerver les pro-Copé venus pour applaudir leur chouchou. Mais Copé sait leur redonner le sourire, surtout lorsqu’il rend un hommage appuyé à Nicolas Sarkozy pour qui il s’est investi à « 2000 %. »


    Copé ou Fillon ?

    La proposition de la soirée Puisque les caméras sont là, autant dévoiler ses propositions. Parmi elles, Jean-François Copé suggère, sauf cas d’urgence, de « supprimer l’aide médicale d’Etat qui profite aux immigrés clandestins ». Une proposition déjà formulée quelque part

    La phrase de la soirée La conclusion de Jean-François Copé philosophe, qui cite le Petit Prince de Saint-Exupéry : « Il faut être toujours à l’heure au rendez-vous de la vie. » C’est beau.

    Le nombre de parrainages recueillis 80, recueillis par les jeunes de la fédération des Hauts-de-Seine venus en renfort pour soutenir le maire de Meaux.

    Le vent de la soirée Une militante qui voulait faire la bise à Copé qui lui a répondu « ah non, pas de bisous. » D’ailleurs, Copé, assailli par les journalistes, a peu parlé avec les militants. Jean Sarkozy s’est un peu plus attardé.

    Le beau gosse de la soirée Jean Sarkozy. Enfin, en tout cas, c’est l’avis de deux militantes d’une soixantaine d’années : « Ah voilà le fils de notre président préféré. Il est tout beau et tout bronzé. Il a minci non ? »

    Alors Fillon ou Copé ? Dans la salle, y’a pas photo, Jean-François Copé est « génial ». Mais là où il a été « encore plus génial » c’était à Châteaurenard. Teint halé et cheveux blonds coiffés en queue de cheval, une militante de Paris est venue avec ses deux fils. Elle se targue d’être de tous les meetings et de collectionner les photos avec son idole : « On me dit souvent que je ressemble à Jeanne d’Arc quand je porte le drapeau français, sauf que moi j’entends pas des voix, je les amène. »

    Note finale 5/10 à moins que vous rêviez d’un bain de foule avec des journalistes. A moins que vous rêviez de participer à une conf de presse, en fait. Mais si vous voulez seulement discuter avec un homme politique, préférez un autre moyen que ces cafés politiques où on n’a même pas la place d’engloutir un petit noir.


    Copé ! Copé !

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