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    24/09/2012

    Photos et live report : We Love Green Festival

    Par Etienne Gin

    Sur StreetPress, les 3 jours du festival We Love Green comme si vous y etiez.

    We Love Green ! Non, ce n’est pas un rassemblement de babas cool fumant du maïs transgénique. Plutôt un festival jeune (2e édition) qui se met au « greenwashing » pendant 3 jours, pour une quinzaine de concerts. Pas vraiment tendance bobo écolo non plus, malgré le prix élevé de l’entrée et la concurrence déloyale de la traditionnelle Fête de l’Huma, voir de la Techno Parade de samedi. Mais un public urbain et relativement jeune qui a bien répondu présent pour se mettre au vert dans le somptueux parc de Bagatelle.

    Bionade Vendredi 14, c’est parti ! Après que Kindness, qui ouvre dignement les festivités, en gigotant comme Mick Jagger dans le public, je découvre le village écolo du festival. A l’entrée, première curiosité : « Avant, il y avait les temples pour les dieux. Avant, il y avait des palais pour les rois. Aujourd’hui, il y a le pavillon de l’homme aux pieds nus. », proclame une green attraction. Pour l’avoir testée en toute humilité, pied nu donc, on peut parler d’amour et de violence. On passe de la terre aux galets, de la sciure de bois au sable fin. Après cette expérience enrichissante, on retrouve les cosmiques Django Django, qui offrent une prestation maitrisée de haute qualité, mais bien trop courte. Pour s’en remettre, de nombreuses filles se font mettre de jolies couronnes de fleurs dans les cheveux. C’est avec une bionade à la main (comprenez limonade bio) que l’on retrouve l’ensorcelante Norah Jones. Une prestation vivante qui confirme le virage pop réussi de la chanteuse, passant de la guitare au piano, et n’oubliant pas d’interpréter son inoubliable « Come away with me ». Ce sera à James Blake de conclure la soirée, avec son dubstep soul à la voix auto-tunée. Une représentation à demi-teinte, noyée dans les effets de basse saturée, qui peine à convaincre véritablement le public.

    Vive la semence libre Samedi 15, il fait beau et la scène s’ouvre avec La Femme. La pop surf déjantée du groupe vise juste avec un set barjo et dynamique. Parfait pour déguster une planche 100% locale comme on en trouve sur un stand bio ! Place à la curiosité de la journée avec l’excellente prestation également bien barrée de Micachu & The Shapes. Un groupe qui allie dissonance et expérimentation à merveille. Après ces réjouissances, on retrouve sur scène une porte parole écolo qui ne mâche pas ses mots avec les multinationales, ayant pour emblème « Vive la semence libre ! ». Le public écoute attentivement, mais attend surtout impatiemment la prestation de la généreuse Camille. Toujours aussi loufoque, elle alterne entre chant, beat-box et danse guinguette. Elle fait ainsi participer toute son équipe et se donne à cœur joie de jouer tous les temps forts de son répertoire. Le ciel s’assombrit, l’occasion d’aller se régaler au bar à tomates du Prince Jardinier et de finir avec un carotte cake sans gluten. Pendant ce temps là, des filles attendent à un stand pour se faire coiffer avec une feuille. Le globe-trotter Beirut fait alors son entrée sur scène, accompagné de tous ses musiciens. Cette joviale petite bande de trompettes et d’hélicons fait rayonner le public, qui rêve en passant de « Santa Fe » à « Nantes ». Place alors aux éclatants Klaxons qui font pleinement vibrer le public qui reprend en cœur les « ouhouhou ah » de leur hymne « Golden skans » et se secoue dans tous les sens. L’occasion pour eux de tester également de nouveaux morceaux épatants.

    Hommage à MCA Nous sommes dimanche 16 et c’est Herman Dune qui ouvre les festivités vertes du dernier jour avec un folk aimable et familial en jouant la bande son du long métrage d’Edouard Deluc « Mariage à Mendoza » qui sortira le 23 janvier prochain. Sympathique, un peu comme l’annonce du stand SFR qui te propose de « balancer ton portable » ! Puis c’est au tour de la voix de velours de Cody ChesnuTT de faire vibrer le public avec sa néo-soul contagieuse. Mais l’ambiance s’intensifie avec l’arrivée du duo pop de L.A. Electric Guest. La foule se ramène et se déchaine sur leur tube « This head I hold ». Sandwich bio à la main, je m’arrête un peu au stand Arte où des conférences vertes sont organisées. Nous en sommes à se demander si le modèle urbain est durable et  nous apprenons que l’oiseau martin-pêcheur aurait inspiré la forme du TGV japonais ! Incroyable non ? Un peu comme le live clubbing de Breakbot qui démarre lorsque l’obscurité vient de tomber. Caché derrière une bouche rouge pulpeuse qui scintille, il réalise un très bon Dj Set électro avant de tester ses propres chansons en live. On reconnait la griffe Ed Banger et c’est parfait pour lui vu que son album sort le lendemain ! Un petit tour aux toilettes sèches (oui, toilettes et urinoirs secs !) pour évacuer les bionades gingembre. Et c’est le clou de la soirée : le collectif phénoménal C2C, qui remplace Charlotte Gainsbourg et Connan Mockasin. On y retrouve des scratchs de haute volée pour conclure ce Green festival sur une bonne note. Ils séparent le public en deux entre leurs entités, Hocus Pocus & Beat Torrent. Puis, rendent hommage à MCA (aka Adam Yauch des Beastie Boys) en reprenant « Intergalactic ». Une prestation qui met la foule de jeunes écolos en transe. Car oui, nous aimons le vert et aussi la bonne musique ! Rendez-vous à la prochaine édition.

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