En ce moment

    14/06/2010

    « La fête de l'art contemporain dans nos quartiers » passée au crash test

    Par Céline Maréchal

    De belles jeunes pousses artistiques, un beau soleil… Mais peu de public pour apprécier la « fête de l'art contemporain dans nos quartiers » organisée le week-end dernier dans le 19e arrondissement.

    Samedi 5 juin, Paris 19e - Malgré une volonté affichée de vouloir renouer le contact entre le public et les lieux dédiés à l’art contemporain, la manifestation culturelle « La fête de l’art contemporain dans nos quartiers » est boudée par le public. Partout on retrouve vide, attente et résignation.

    Le 104 vide de spectateurs, comme d’habitude…

    Le 104, l’ancien siège des pompes funèbres municipales transformé en centre de création, reste comme à son habitude très calme avec des projections de Gabriela Golder ou encore d’Emmanuelle Raynaut qui n’attirent, au maximum, qu’une dizaine de personnes.

    Mehdi Meddaci est venu parce qu’il tenait à être présent pour ce week end dédié à l’art : « Je comptais beaucoup sur ce parcours pour faire connaître à un plus large public “Tenir les murs”, mon projet vidéo », confie-t-il à StreetPress. « Les gens n’en ont rien à foutre », lâche de son coté Suzanne Tarasieve de la galerie Loft 19. Depuis le début de la matinée, elle n’a accueilli que huit personnes.

    A la galerie Balice Hertling, c’est l’étonnement qui prévaut. Daniele Belice, un des responsables de la galerie, ne se souvient  pas avoir été contacté par la mairie. Mais avec ou sans ce parcours d’art contemporain, son bilan reste le même : « le mois de mai a été très calme à cause des ponts et en général il y a plus de fréquentation le mercredi ».

    …mais rempli des jeunes pousses artistiques à découvrir

    Pour les plus motivés qui s’étaient déplacés, le parcours d’art contemporain était aussi l’occasion de redécouvrir le XIXème arrondissement. On peut citer l’exemple de la « Gare aux gorilles », une salle de concerts assez méconnue qui, pour l’occasion, est réinvestie par le travail d’Audrey Glaize, d’Alexandra Loewe et de Kai-Duc Luong. En utilisant le médium de la vidéo, ces trois jeunes artistes jouent sur la mise en abîme et retracent une correspondance entre le monde de l’éveil et celui du sommeil.

    Un effet « bonne surprise » que l’on ressent également à la galerie Loft 19 avec le travail de Zenita Komad, une ancienne élève des Beaux-Arts de Vienne. Elle choisit de s’exprimer sur les mots à travers une série de tableaux mêlant relief, typographie et un sens graphique indéniable. Dans un triptyque de couleurs noirs, blanc et rouge, cette exposition s’intègre parfaitement à la physionomie du lieu.

    Une stratégie de communication à revisiter

    Malgré une programmation intéressante bourrée de bonnes intentions, la mairie du XIXème n’a pas su déplacer les foules. La faute à la météo estivale pour certains, à un défaut de communication pour d’autres. La galerie Loft19 n’a par exemple reçu qu’une dizaine de flyers pour promouvoir l’évènement. Au 104, un des artistes résidant n’était, lui, même pas au courant que le parcours passait par là. Aucune affiche placardée sur les murs fantomatiques de ce centre de création. Les seules que l’on peut croiser ne sont visibles que dans des halls d’immeubles ou dans des ruelles sombres peu fréquentées. Avec une telle stratégie de communication, il est facile d’excuser un public qui préfèrent profiter du soleil sur les collines des Buttes Chaumont plutôt que  s’aventurer dans des galeries dont ils ignorent probablement qu’elles étaient en « fête ».

    L’album-photo du parcours d’art contemporain dans le XIXème arrondissement








    En partenariat avec 75019.streetpress

    Source et Crédits Photo: Céline Maréchal | StreetPress et 75019.streetpress.com

    Le journalisme de qualité coûte cher. Nous avons besoin de vous.

    Nous pensons que l’information doit être accessible à chacun, quel que soient ses moyens. C’est pourquoi StreetPress est et restera gratuit. Mais produire une information de qualité prend du temps et coûte cher. StreetPress, c'est une équipe de 13 journalistes permanents, auxquels s'ajoute plusieurs dizaines de pigistes, photographes et illustrateurs.
    Soutenez StreetPress, faites un don à partir de 1 euro 💪🙏

    Je soutiens StreetPress  
    mode payements

    NE MANQUEZ RIEN DE STREETPRESS,
    ABONNEZ-VOUS À NOTRE NEWSLETTER