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    30/08/2011

    Les étudiants seront-ils à poils pour la rentrée?

    Coût de la rentrée : le fight des organisations étudiantes

    Par Eléonore Friess

    L'Unef et la Fage, viennent chacune de sortir une étude sur le coût de la rentrée. Si elles ne sont pas d'accord sur la manière de compter, elles conviennent que ce genre d'études, « c'est pour faire parler dans les médias ».

    « Il n’est pas question de rentrer dans une guéguerre » martèle Philippe Loup, président de la Fédération des associations générales étudiantes (Fage). La semaine dernière, voilà que l’Union nationale des étudiants de France (Unef) et la Fage, publient chacune coup sur coup une étude sur l’augmentation du coût de la rentrée étudiante : C’est +4,1% de hausse d’après l’Unef et +4,2% selon la Fage.

    Des chiffres très proches mais c’est bien la première fois : « Cette année ça tombe quasiment pareil mais ce n’était pas du tout le cas les autres années », rappelle-t-on à l’Unef, où l’on nous explique que les organisations ont basé leurs calculs sur des sources différentes: « Chez nous, ce n’est pas la même chose qu’à la Fage. Nous, on se réfère à l’ Olap . La Fage, elle, se réfère à l’ OVE . Je ne dénigre pas l’OVE mais l’Olap est un organisme sûr ».

    Combien ? Bon, concrètement, si vous êtes étudiant, la rentrée devrait vous coûter quelque chose comme environ 4% de plus que l’année précédente. Elle vous coûtera 2657,30€ si vous êtes un étudiant francilien, selon la Fage. L’Unef calcule elle un coût mensuel de 1151€ à débourser pour un étudiant en master à Paris non boursier. Qui dit vrai ? « Si vous me demandez qui a le bon chiffre, évidemment je vais vous dire nous », se vante Philippe Loup, de la Fage.

    Bidon ! « L’Unef et la Fage font des moyennes qui ne sont pas mathématiquement satisfaisantes ! Pour moi, ces chiffres sont complètement bidons », s’agace Antoine Diers, du Met, le syndicat étudiant de droite : « Il y a 9 ans, avec son indicateur, la Fage faisait un truc relativement crédible puis, l’Unef est arrivée avec des chiffres beaucoup plus forts. Ça a été le jeu pendant des années à celui qui donnerait le chiffre le plus gros…». Antoine Diers qui ressort les vieux dossiers : « Jean-Marie le Pen était quand même membre de l’Unef… ».

    Fight club « Avec les médias, c’est chacun pour soi. Il y a une véritable guerre », confesse Philippe Loup de la Fage. Pourtant au Met, on jure que les organisations étudiantes de gauche et du centre : « se partagent les médias ». Rires au bout de la ligne de l’Unef : « On ne se répartit pas du tout les médias, la Fage n’a que RMC, nous on fait tout le reste. On n’aurait aucun intérêt à partager avec eux. La Fage a beaucoup moins d’audience que nous ». Même le Met le concède: « L’Unef a une grosse force médiatique. Ils ont tellement le monopole qu’ils se sont permis de ne pas venir à un programme LCI où on devait se rencontrer en face-à-face. C’était juste pour ne pas nous donner d’audience ».

    Antoine Diers résume : « Aux réunions ministérielles, l’UNEF c’est les patrons, ils en imposent et ça marche, tant mieux pour eux, c’est le jeu… » Ahah, jalousie quand tu nous tiens.

    Tout pour la pub ? Dans son communiqué, le Met s’interroge: « On se demande alors ce que cherchent ces organisations étudiantes… si ce n’est de la publicité ». A la FAGE, on se défend : « On ne le fait pas que pour la pub ». Vraiment ? « Mais on ne va pas se mentir. On va chercher les médias, on a besoin d’eux ». A l’Unef, on est plus cash : « On ressort chaque année le coût de la vie universitaire, c’est pour faire parler dans les médias et puis ça peut être un moyen d’avoir de nouveaux adhérents ». Oh oui, des chiffres, encore des chiffres !

    Edit Mardi 20h : Modifs dans le 2e paragraphe sur les sources des études

    L’Unef et la Fage se partagent les médias

    Avec les médias, c’est chacun pour soi. Il y a une véritable guerre

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