En ce moment

    03/05/2013

    Plutôt City Stade, Indoor ou parc André Citroën ?

    Dis-moi où tu joues au foot, je te dirais qui tu es

    Par Matthieu Bidan

    Quand t'entends printemps, y'a football qui va avec. Mais pour ne pas se retrouver à taper le cuir avec des mecs en crampons alors que vous êtes venus en tong, sachez que chaque terrain à ses joueurs.

    Au parc André Citroën, en famille ou entre footix

    Le terrain : Une vraie belle pelouse ce parc André Citroën ! Bon, par contre il y a ce couple qui n‘arrête pas de s’emballer à votre gauche, tandis que votre ballon en plastique a déjà atterri 4 fois sur les fesses d’Anne-Charlotte venue lire un roman du Milan Kundera au soleil. Plus grave : votre iPhone 5 qui devait faire le poteau droit de vos cages a disparu…

    Le dress code : Ça joue pieds nus pour les plus hippies, comme Karson, la trentaine tout en dreadlocks, tandis que Pierre, étudiant en architecture, a jugé bon de venir jouer au foot en jean… Oui, oui, en jean.

    Les plus belles actions : Karson fait une passe à Noé, son fils de 5 ans, qui tombe en ratant la balle. Du côté des étudiants en architecture, Pierre court avec le ballon dans les bras et s’amuse, rigolard, à embêter un groupe de filles…. Amoureux des contrôles orientés, passez votre chemin.

    Entendu sur le terrain : « J’adore le foot ! L’Inter Milan c’est le club de Silvio Berlusconi, non ? » signé Ludo, étudiant en architecture, et visiblement à la page question Calcio.

    Le + : On peut passer au frisbee ou à la sieste quand on veut.

    Le – : Dangereux pour vos nerfs si vous ambitionnez de faire un tennis-ballon avec vos nouveaux camarades. Encore pire si vous disséquez avec eux la dernière demie de la Champion’s.

    Au city stade dans le 18e, entre « mecs du quartier »

    Le Terrain : Du béton à la place de l’herbe fraîche, c’est le foot version Street. Au milieu des murs tagués et sous une barre transversale estampillée « 75018 », les deux équipes de 5 joueurs s’affrontent avec un ballon à moitié dégonflé. A la place des supporters, des mecs trop flemmards qui préfèrent rouler et vanner plutôt que de tripoter le ballon.

    Le dress code : Survêt, baskets, casquette comme le chantait Sniper en 2001. Sérieux mais détente, c’est le combo classique : jogging et t-Shirt. Sinon il y a ce mec avec le maillot du Barça orange et jaune … oui le dégradé dégueulasse qui ne trouve même pas preneur pendant les soldes à Décathlon.

    Les plus belles actions : Le goal foire sa parade sur une frappe de Samba. « T’as déconné là ! » balancent tous ses coéquipiers. Il doit donc subir ce supplice qu’on a tous connu dans nos cours de récréations respectives : le cul rouge. Le principe : shooter chacun son tour dans le postérieur de la victime. Le plus fort possible évidemment.

    Entendu sur le terrain : « Messi, c’est le meilleur, sans contestation. Il marque tout le temps, il est hyper rapide » lance « 13 heures », adossé au mur. Lui est « Plus fumette que compète » et préfère ne pas se fatiguer.

    Le + : Pour les fans de Bob Marley, pas besoin d’aller chercher très loin, tout est à dispo.

    Le – : Quand tu as la technique d’un Brandao plutôt que celle d’un Messi, les roulettes et les doubles contacts, c’est toi qui les prends sur le béton du 18e.

    En indoor à Porte de la Chapelle pour les trentenaires qui sortent du boulot

    Le Terrain : Le foot version lounge. 12 terrains indoor sur gazon synthétique, club house de 250 m2 et écrans géants. Vestiaires collectifs ou premium avec cabine de douche individuelle et carrelage stylé au mur. Quitte à transpirer, autant avoir un peu de confort, faut pas déconner non plus.

    Le dress code : On dépose son costard cravate dans les vestiaires pour mettre son plus beau maillot vintage de « Sainté’ » ou de l’Ajax. Clash de générations sur un terrain entre les trentenaires qui arborent fièrement leurs maillots de Nantes et du PSG version RTL alors que les petits jeunes ont déjà le tout nouveau maillot Fly Emirates sur le torse.

    Les plus belles actions : Ambiance coupe du monde sur le terrain vert. La petite équipe de 5 se congratule après une volée zidanesque de Marouane. Sur le terrain d’à côté, Mathieu, le trentenaire un peu dégarni, attend impatiemment la fin du match. « J’ai plus vingt ans les mecs » assène t-il avec son maillot de Saint Etienne, version Manufrance, dégoulinant de sueur.

    Entendu sur le terrain : « Nan mais le PSG aujourd’hui ça n’a plus rien de magique. Bianchi, Susic et Rocheteau, ça c’était des vrais guerriers. Zlatan, avec sa queue de cheval, il ne me fait pas rêver … » tranche Thierry, un nostalgique du PSG version Borelli.

    Le + : Tu peux croiser quelques stars comme Lavezzi, le joueur du PSG venu tourner un spot pour Adidas, ou Samir Nasri, qui a joué un jour où il n’était pas sélectionné avec l’équipe de France.

    Le – : 100 euros le soir et le Week-End, 60 euros la semaine avant 18h, ça fait cher pour se prendre un petit pont par son collègue du bureau d’en face qui va s’en vanter tout la journée à la machine à café.

    Dans la rue, pour les gosses qui sortent de l’école

    Terrain : Les enfants inventent le terrain n’importe où à la sortie de l’école. 4 sacs à dos et les trousses à crayons délimitent une surface improvisée au milieu des voitures et des immeubles.

    Dress Code : Les petits mecs ont des t-Shirt à l’effigie de Pokémon et des joggings qui finiront la journée plein de taches. Jonathan porte un pull avec un petit chaton et se justifie penaud « c’est ma grand mère qui vient de me l’offrir, je suis obligé de le mettre ».

    Les plus belles actions : Léo arrête la frappe de son pote de classe. Il se lance dans un dégagement digne du stade de France. Manque de pot, la balle atterrit sur une voiture et casse le rétroviseur. Les gamins ramassent à la hâte les sacs et décampent avant de se faire chopper par le propriétaire.

    Entendu sur le terrain : « Tu regardes PSG-Barça ce soir ? T’es malade toi ! Il y a du catch sur NT1 » rétorque un gosse apparemment plus fan des clés de bras que des passements de jambes.

    Le + : A force de se faire courser par Roger, le concierge de l’immeuble, les enfants vont finir par rattraper UsainBolt.

    Le – : Teddy, le petit gros de la bande, en a marre d’être désigné pour aller chercher la balle sous les voitures. Surtout qu’une fois, il est resté coincé …

    Au stade Emile Anthoine, en mode Coupe du Monde avec les puristes du ballon rond

    Le terrain : A deux pas de la Tour Eiffel, le stade est le seul en herbe au cœur de Paris. Le grand classique : un terrain en herbe bien tondu, 120 mètres de longueur sur 90 de largeur. Comme les pros.

    Dress code : Ici, on ne rigole pas avec le style. Crampons, protèges tibia et maillots fétiches sont obligatoires.

    Les plus belles actions : Inspiration à la Joey Barton pour Théo qui assène un vilain tacle à son adversaire. Il n’en fallait pas plus pour déclencher un début de bagarre : un vrai remake de PSG-Evian pour ces ados qui veulent suivre la trace des plus grands. Le défenseur de l’équipe qui gagne passe lui son temps à engueuler ses milieux de terrains…. Ici, on joue pour gagner.

    Entendu sur le terrain : « Garrincha, le brésilien qui a gagné la coupe du monde en 1958 avec le Brésil, c’était le meilleur ! Il dribblait tout le monde alors qu’il avait une jambe plus courte que l’autre » assure Daichail, éducateur pour les enfants du quartier, venu faire le coach.

    Le + : Une vue imprenable sur la Tour Eiffel. Pratique pour le banc de touche en manque de temps de jeu.

    Le – : L’affluence est telle que les plus jeunes doivent se partager des bouts du terrain pour pouvoir s’entraîner.

    Pour continuer le combat contre l’extrême droite, on a besoin de vous

    Face au péril, nous nous sommes levés. Entre le soir de la dissolution et le second tour des législatives, StreetPress a publié plus de 60 enquêtes. Nos révélations ont été reprises par la quasi-totalité des médias français et notre travail cité dans plusieurs grands journaux étrangers. Nous avons aussi été à l’initiative des deux grands rassemblements contre l’extrême droite, réunissant plus de 90.000 personnes sur la place de la République.

    StreetPress, parce qu'il est rigoureux dans son travail et sur de ses valeurs, est un média utile. D’autres batailles nous attendent. Car le 7 juillet n’a pas été une victoire, simplement un sursis. Marine Le Pen et ses 142 députés préparent déjà le coup d’après. Nous aussi nous devons construire l’avenir.

    Nous avons besoin de renforcer StreetPress et garantir son indépendance. Faites aujourd’hui un don mensuel, même modeste. Grâce à ces dons récurrents, nous pouvons nous projeter. C’est la condition pour avoir un impact démultiplié dans les mois à venir.

    Ni l’adversité, ni les menaces ne nous feront reculer. Nous avons besoin de votre soutien pour avancer, anticiper, et nous préparer aux batailles à venir.

    Je fais un don mensuel à StreetPress  
    mode payements

    NE MANQUEZ RIEN DE STREETPRESS,
    ABONNEZ-VOUS À NOTRE NEWSLETTER