1. Les faits
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2. Le contexte
L’incident a eu lieu lors d’une manifestation à Lomé de l’UFC – un parti d’opposition non reconnu par le pouvoir. Les forces de sécurité sont en train de dissoudre le rassemblement en présence de l’officier français quand Didier Ledoux prend en photo la présence assez inhabituelle d’un militaire français à cet endroit.
Selon le Ministère de la Défense, « Le véhicule (de l’)officier français… se trouvait fortuitement aux abords d’un rassemblement [et] a fait l’objet de jets de pierres. Après avoir signalé les faits au détachement de gendarmerie qui se trouvait à proximité, l’officier n’a pas souhaité qu’un photographe fasse une prise de vue. »
3. La question de StreetPress
L’officier français défendait-il légitimement son droit à l’image en revendiquant la suppression de la photo prise par le reporter togolais?
4. La réponse de l’avocat Michael Ghnassia
«Il faudrait observer la législation togolaise mais en ce qui concerne la France, un journaliste a tout à fait le droit de filmer ou photographier un policier ou un militaire dans la mesure où il ne va pas à l’encontre de l’anonymat exigé par la mission », détaille Maître Ghnassia. Il précise que ce cas de figure vaut « la plupart du temps pour des missions d’infiltration » mais que quand « les images ont un lien avec l’actualité présentée par le journaliste, il n’y a pas de problème. »
La présence inhabituelle de militaires français sur ce type d’intervention est une information qui donc peut légitimement être rapportée et appuyée par des images. En ce qui concerne les menaces proférées à l’encontre de Didier Ledoux, il ajoute: «je doute qu’au Togo on ait le droit de casser l’appareil d’un journaliste ».
La vidéo qui a fait le buzz
Source: Samba Doucouré | StreetPress