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    19/10/2010

    Reportage au pays du cul participatif

    Deviens producteur de porno chez Dorcel

    Par StreetPress

    Un film de cul sur la colocation de coquines, euh copines, c'est le nouveau Dorcel. Mais l'originalité de ce projet est dans son financement.«Mademoiselle de Paris», c'est 960 internautes coproducteurs. StreetPress était à la présentation du film.

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    Le film de la soirée par StreetPress

    Le film en chiffres:

    Tournage: Juin 2010 (une semaine)

    Budget: 185 000 €

    Producteurs: Plus de 960

    Financement: 49% par Dorcel et 51% par les producteurs internautes de MyDorcel

    VOD disponible: Le 11 octobre 2010

    Bande-Annonce: C’est ici

    Ce lundi soir, le très chic 8ème arrondissement de Paris s’acoquine et reçoit des producteurs de X. Mais pas n’importe lesquels : des internautes ! Comme pour le chanteur Grégoire (via My Major Company) ils sont devenus producteurs d’un projet pour lequel ils ont eu un coup de cœur (si ce n’était que le cœur). Ceux qui sont présents aujourd’hui ont choisi un film porno « Mademoiselle de Paris ». Mais, attention, c’est classe et élégant, c’est signé Dorcel.

    Ambiance sexy chic

    Au sous sol, sous la lumière rose tamisée, au milieu des canapés aux énormes coussins, une trentaine de personnes est venue assister à cet évènement de taille : la première fois que des internautes deviennent coproducteurs d’un film porno. Marc et Grégory Dorcel sont là, accompagnés de leur équipe.

    On l’avoue, on s’attendait à des jupes ayant la largeur d’une ceinture, mais là, rien d’orgiesque dans ce tableau sage, où coule le Ruinart et circulent de petits toasts raffinés. Jade Laroche, dans une robe noire en laine, avec sa gentille queue de cheval sur le côté et sa voix frêle, semble tout juste sortie du dessin animée Princesse Sarah. Nina Roberts, au look décoiffé/négligé, fait plus trash que sexy. Anna Polina sauve l’honneur des porn stars avec un décolleté… hélas assagi par un jean basique. Pas cul-cul les filles, mais quand même rien à voir avec leurs alias vus dans la bande annonce du film.

    Quelques actrices du film:

    Jade Laroche

    Anna Paulina

    Claire Castel

    Seulement 5 coproducteurs sont venus

    Sur plus de 960 coproducteurs (dont la mise oscille entre 40 et 120 euros), seuls 5 sont venus afficher leur fierté d’être associés au projet. Leur profil ? Trois ingénieurs informaticiens, un libraire et un chargé d’étude pour un opérateur mobile et internet. Au total, 4 garçons pour une fille. Une assez bonne représentation de la composition des participants, puisque plus de 90% des coproducteurs sont des hommes. Vanessa, 28 ans, en couple avec Christophe, a fait partie de l’aventure «parce que c’était original. Et puis, j’ai voulu qu’on se pose un peu des questions. » Adrien, 32 ans, a lui mis 60 euros pour avoir un retour sur investissement. Mais, il admet volontiers sa première motivation : « Je voulais voir le milieu du X de l’intérieur, et le côté Marc Dorcel aussi. Au final, j’ai eu ce que je voulais puisqu’il y a eu de la figuration dans la scène de comédie qui me faisait rêver ».

    Miser sur la bonne pouliche

    Etre coproducteur du premier film porno, c’est orienter certains petits choix du scénario, comme les lieux, ou le choix des actrices. La production MyDorcel a soumis plusieurs filles au vote des internautes qui ont élu leurs vedettes. Pour Jade Laroche, actrice principale, le fait d’être choisie par son public « c’est valorisant. Ca prouve vraiment qu’il veut vous voir et pas quelqu’un d’autre.» Un regret par contre du côté de la gent féminine coproductrice : « J’aurai bien voulu voter pour les acteurs. J’ai trouvé ça dommage. Sur ce point là, on a été mises un peu de coté », déplore Vanessa. Machiste, le milieu du porno ?


    « Au final, j’ai eu ce que je voulais puisqu’il y a eu de la figuration dans la scène de comédie qui me faisait rêver »

    « J’aurai bien voulu voter pour les acteurs […] Sur ce point là, on a été mises un peu de coté »


    Dans les coulisses d’un porno

    Mais l’autre avantage du financement est la possibilité d’assister aux coulisses du film. Certains ont même fait office de figurants dans certaines scènes de comédie. Mais seuls les producteurs au financement égal ou supérieur à 5000 euros ont pu se rincer l’œil (soit 3 personnes) sur les scènes hard. Aucun de ces petits producteurs ne peut en revanche prendre de vraies décisions scénaristiques.

    Seule exception pour le « super producteur », un mystérieux type interviewé par StreetPress, qui a déboursé 10 000 euros dans le film, et qui a pu réaliser une scène pour laquelle il a choisi l’actrice et les positions. « Ça a été l’occasion de faire quelque chose d’exceptionnel dans une vie normale » nous confie au téléphone ce jeune homme de 24 ans (cf interview ci-contre). C’est là qu’on se dit qu’ «allonger son argent» prend tout son sens.

    On ne dit pas “chiottes”, on dit “toilettes” sur un Dorcel

    Pour les autres, c’est donc un simple droit de regard. Mais, c’est aussi approcher les actrices… On n’ira pas jusqu’à dire qu’ils sont échangés leurs « 06 », mais ils auront fait une belle rencontre. « On ne nous a pas du tout pris de haut, alors que ça reste quand même des stars, même si c’est dans le milieu du X. Et en fait, les actrices sont vachement réservées », s’amuse Vanessa.

    «Et puis, c’est vraiment marrant de voir comment ça se passe. Il y a toujours des petites blagues orientées autour du cul sur le tournage. Un jour, Nina a dit «Faut que j’aille aux chiottes !» Et là, on entend : «coupez, coupez on ne dit pas ‘chiottes’ sur un Dorcel. On est classe sur un Dorcel, on dit ‘toilettes’ sur un Dorcel.» Euh…et on dit comment «double pénétration anale» sur un Dorcel ?

    3 questions à Mister J, le super producteur de Mademoiselle de Paris :

    Mister J, 24 ans, a déboursé 10 000 euros dans la prod du film. Il travaille dans le secteur du loisir et vit à Monaco chez ses parents.

    Il parait que vous gagnez moins de 2000 euros par mois, pourquoi s’investir autant dans ce projet ?
    En fait, je gagne 1315 euros par mois. En faisant ça, je m’associais à un grand nom. Ça a été l’occasion de faire quelque chose d’exceptionnel dans une vie normale. Mais je n’ai jamais pensé à me lancer dans cette activité.

    Comment s’est passée la scène ? Vous y aviez réfléchi avant ?
    C’est ma copine qui m’a donné la première piste : avoir 2 actrices dans une scène. Après, j’avais d’autres idées précises, mais il a fallu faire en fonction du lieu du tournage quelques modifications. J’imaginais la scène sur un lit et on l’a fait sur un canapé par exemple.

    Et votre petite amie n’a pas mal réagi ?
    Non, elle l’a très bien pris! Je pensais que ça risquait de la choquer, et en fait, pas du tout. Je ne suis pas libertin mais je peux avoir certains fantasmes. On a parlé ensemble et on a fait tourner les idées, avec des amis aussi. Je suis allé seul sur le tournage parce qu’elle travaillait, mais elle aurait bien aimé venir!

    La communauté Dorcel

    « On ne savait absolument pas quel était le type d’internaute qu’on allait rencontrer », explique Grégory Dorcel. « Est-ce qu’on allait avoir des types animés par un mauvais esprit, qui nous auraient fait tomber dans une ambiance graveleuse ? On a finalement été stupéfaits de voir qui étaient les participants, venant de tous horizons et de tous âges. C’est que l’image Dorcel véhicule un côté rassurant. » Plus surprenant encore, les réactions de « la communauté » à l’égard d’un commentaire déplacé ou insultant. « C’est ça qui est formidable dans une communauté, c’est qu’elle s’autorégule », continue Grégory Dorcel, qui concède avoir mis de gros garde-fous au départ pour éviter les dérapages. Il pensait quoi ? Tomber sur des pervers aux idées mal placées ? Non, non, ceux-ci disent ne plus regarder de films X depuis longtemps et ne jurent que par Tabatha Cash et Clara Morgane.

    « En France, hors Dorcel, il n’y a pas grand-chose »

    Une semaine a suffit pour le tournage de l’histoire de ces colocataires à la Sex in the City. Plutôt novices dans le monde du X (à l’exception de Nina Roberts, déjà reconvertie dans la chanson et la photo), Anna Polina et Jade Laroche tournent leur 5ème film, toujours chez Dorcel. La première avoue qu’ « économiquement parlant, c’est quand même moins rentable qu’avant, mais [qu’]humainement, ça vaut le coup. Après, c’est sur la durée que le problème va se poser. En France, hors Dorcel, il n’y a pas grand-chose. Quand les filles sont nouvelles et mignonnes, on les prend un an et demi, mais ensuite, il n’y a plus rien pour elles » explique-t-elle. La Bordelaise Jade Laroche, elle, ne gagne pas sa vie avec le X. «Je préfère la qualité à la quantité. Ca reste un plaisir et pas un travail», assène t-elle. « Je fais plein d’autres business à coté. Je fais du live, de la visiocam… Le X me sert de tremplin.» Quant aux coproducteurs, l’éventuel succès du film, leur permettrait peut-être de se faire des couilles en or ! Mais, on en doute un peu…

    Les producteurs et les actrices de « Mademoiselle de Paris »

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    Source: Armelle de Rocquigny | StreetPress

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