3 jours après les attentats, les milieux alternatifs crient à la censure. Mardi 17 novembre, une pétition de soutien aux combattants kurdes est mise en ligne sur Change . Une jeune femme posant avec sa kalach et son keffieh sert d’illustration alors que le slogan « Fuck Daesh, Support PKK » s’affiche en lettre capitale. Des groupes antifas français, belges et canadiens ont signé l’appel.
Dans la foulée, la pétition est partagée plusieurs dizaines de milliers de fois sur Facebook. Quelques heures plus tard, de nombreux posts relayant la mobilisation sont censurés par le réseau social. La mésaventure est arrivée à Momo*, animateur de la page Action Antifa Marseille :
« J’ai posté la pétition en milieu d’après midi sur mon compte perso et sur celui de l’Action Antifa Marseille. Quand je me suis reconnecté, Facebook l’avait supprimé. Il menaçait même de geler la page. »
Pas initimidé pour un sou, le militant ironise :
« Attends, moi s’ils font ça, je monte à Paris et je vais leur expliquer aux dirigeants de Facebook »
Un campagne commune
L’objet de cette pétition, c’est la déclassification du PKK et de ses branches comme organisation terroriste, l’obtention de soutiens financiers pour le parti politique et l’arrêt des poursuites pour ses soutiens. « Cela fait un an qu’on se mobilise pour le PKK et l’idée de cette pétition date d’il y a quelque temps déjà » rembobine Jason*, le militant qui anime la page Action Antifa NPDC :
« Après ce qui s’est passé à Paris, on a décidé de publier un texte commun pour soutenir les combattants kurdes sur le terrain. Ce n’est pas en bombardant des milliers de civils qu’on va changer quoi que ce soit. Il faut soutenir les groupes sur place. »
Pas de PKK sur Facebook
Contacté par StreetPress, l’agence de presse qui représente Facebook en France s’efforce de dégonfler la polémique :
« La règle est très simple sur Facebook : il n’y a pas de place pour le contenu faisant l’apologie du terrorisme. Et le PKK est une organisation terroriste selon l’U.E et les Etats-Unis »
A chaque fois le mécanisme est le même : Un utilisateur signale la publication qui est ensuite analysée par des employés de Facebook. « Il n’y a d’automatisation de ce type de processus », détaille t-on du côté de la firme de Palo Alto. Mais si le contenu signalé est contraire à la charte du réseau social, il est supprimé. Ainsi, en 2013, selon un blog du Monde , le compte du parti BDP avait déjà été bloqué. En cause ? L’utilisation du mot kurdistan dans un grand nombre de ses publications.
Momo n’est pas franchement convaincu par l’explication de Facebook :
« Je trouve juste un peu bizarre que ce soit toujours les mêmes qui soient signalés »
*Le prénom a été modifié à sa demande.
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