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    10/12/2015

    « On utilise 300 kilos de pois chiches par mois »

    Le Daily Syrien, resto préféré des réfugiés Syriens de Paname

    Par Tomas Statius

    Basem, le cuistot du Daily Syrien, a fui la guerre, comme pas mal de ses clients. Son Houmous fait maison attire aussi de nombreux riverains. Ahmed, le patron, également proprio de 2 autres spots, envisagerait même d’ouvrir un 4ème restau'.

    Rue des Petites-Ecuries, Paris (10e) – « Il y a plein de restos où le houmous arrive en boîte directement du Liban ou de Turquie. Pas ici, nous on fait tout maison. On utilise 300 kilos de pois chiches par mois » , claironne Basem. Il est 15h et au Daily Syrien, le resto dont il est le cuistot, c’est l’heure du ménage. Le service reprend à 19h et le bonhomme à l’impeccable pullover beige n’a pas le temps de s’attarder.

    Sur des grandes tables en bois façon bistrot, le couvert est déjà mis. Au comptoir, des pâtisseries orientales rencontrent les tireuses à bière. Au mur, une plaque minéralogique indique la rue des Petits Mezzés. « En fait, on fait comme les restos français pour le service mais avec de la cuisine syrienne », rembobine Basem

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    « En fait, on fait comme les restau' français pour le service mais avec de la cuisine syrienne » / Crédits : Tomas Statius

    Colonie Syrienne

    Depuis son arrivée en France en 2012, Basem n’a connu que les cuisines du Bistrot Syrien et des 2 « Daily Syrien », 3 restos qui appartiennent à Ahmad Al Batin. Ce syrien débarqué en France il y a 20 piges est devenu l’un des bienfaiteurs de la communauté :

    « Si je suis parti de Syrie, c’est à cause la guerre. Je ne me voyais pas faire ma vie là-bas. Ahmed vient de la même ville que moi, Darrar. Si je suis venu ici, c’est pour travailler avec lui ».

    Aujourd’hui une quinzaine de personnes bossent dans les 3 restaurants du « petit père des réfugiés », dont une bonne partie de Syriens. Au fil du temps, l’adresse est devenue une référence. « C’est vrai qu’on est un peu devenu le resto préféré des réfugiés », rembobine Basem.

    « Il y a beaucoup de syriens et d’opposants qui viennent ici », abonde Firas. Ce prof d’arabe syrien arrivé à Paname en 2010 passe souvent prendre un petit noir au comptoir du Bistrot Syrien. Il y emmène même ses élèves.

    Success story

    Des plats orientaux à déguster dans une ambiance mi-orientale, mi franchouillarde, c’est la recette des restos d’Ahmed Al Bittin. A 10 euros le menu midi, les bobos du coin s’emballent :

    « Il y a des clients qui mangent ici plusieurs fois par semaine. Certains viennent aussi le midi avec leurs collègues et le soir avec leur famille. »

    3 restos installés tout autour de la rue du Faubourg Saint-Denis, l’empire d’Ahmed Al Bittin est déjà conséquent. Et le boss aurait encore des rêves d’expansion :

    « On a ouvert le dernier resto en juillet 2015. Et je sais qu’Ahmed pense déjà à l’ouverture d’un nouveau. »

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