C’est l’histoire d’un riche homme d’affaires qui veut faire gagner l’extrême droite en France à grands coups de millions mais qui est en train de subir un retour de boomerang. Pierre-Édouard Stérin est la 81e richesse de France. C’est un exilé fiscal en Belgique qui a fait une grande partie de sa fortune avec les coffrets cadeaux Smartbox. Et qui, depuis 2023, prévoit de filer 150 millions d’euros sur dix ans à l’extrême droite pour la faire gagner et lutter contre ce qui est, pour lui, les « maux principaux » de la France : le wokisme, l’immigration ou le socialisme… Tout ça autour d’un projet qu’il a appelé « Périclès », un acronyme pour « patriotes, enracinés, résistants, identitaires, chrétiens, libéraux, européens, souverainistes ».
Sous le feu des projecteurs depuis plus d’un an, le milliardaire catho-identitaire a multiplié les prises de position radicales. Mediapart a révélé sa politique nataliste et son envie de voir davantage de « bébés de souche européenne » — comprendre « blancs » dans le discours identitaire. Il est visé par plusieurs enquêtes judiciaires. L’une après avoir dénigré les députés en boudant une commission de l’Assemblée, l’autre pour avoir illégalement financé des candidats du Rassemblement national. Il traverse actuellement une crise sans précédent, alors que de nombreux mouvements d’extrême droite comptaient sur lui.
Analyser les actions de Stérin
Derrière cette crise se trouve une contestation importante avec des manifestations qui ont accompagné chacun des événements liés à Stérin comme Les Nuits du Bien commun. Ces galas caritatifs cofondés par le milliardaire en 2017, où des centaines de personnes font des dons à un panel d’associations choisies durant une soirée, ont eu lieu dans quinze villes de France. À chaque fois, des manifestations de syndicats et d’associations l’ont accompagné. À Paris, plusieurs centaines de personnes issues d’une quarantaine d’organisations sont venues exprimer leur opposition à Stérin. Ces protestations touchent également les entreprises et mécènes qui aident Les Nuits du Bien commun comme McDonald’s, le Crédit agricole ou le Crédit mutuel, comme StreetPress l’avait souligné dans une enquête.
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Contacté via sa holding familiale Otium pour répondre à nos questions, Pierre-Édouard Sterin et ses équipes n’ont pas répondu. Qu’à cela ne tienne, nous avons mené l’enquête en allant aux Nuits du Bien commun, en donnant la parole au journaliste de « L’Humanité » Thomas Lemahieu, qui a révélé les détails de son plan et en analysant ses actions. Retrouvez tous ces éléments dans notre dernière enquête vidéo.
Illustration de la Une par Caroline Varon.
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