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    24/03/2010

    Yoann de la Gare aux Gorilles: « On est optimistes »

    Par StreetPress

    Sur StreetPress, Yoann Bazin un des fondateurs du squat la Gare Aux Gorilles explique pourquoi son collectif a lancé une pétition « qui n'est pas de protestation » pour ralentir une procédure d'éviction lancée par la SNCF.

    Alors comme ça t’es à Copenhague ? C’est pour échapper aux huissiers ?

    Non, non t’inquiètes pas, je n’ai pas fui ! J’y suis pour le travail !

    Qu’est ce qu’il se passe dans votre squat de Corentin Cariou ?

    Comme on s’y attendait, la SCNF a lancé une procédure d’éviction pour récupérer son bâtiment. Elle a mandaté une agence immobilière qui s’occupe de ça.

    Vous faites une pétition qui n’est pas une pétition de protestation. Je comprends pas, c’est une pétition pour qu’ils vous virent ou quoi?

    L’idée, c’est pas de se mettre sur la défensive en disant « regardez ces salauds qui veulent nous virer! » Nous, on dit on va partir un jour, c’est normal. Mais autant que ça ne soit pas tout de suite parce qu’on fait des choses intéressantes. La pétition c’est du soutient plus que de la protestation.

    Mais, il n’y a pas une contradiction entre l’idée de se battre et de revendiquer un lieu de squat éphémère ?

    C’est pour ça qu’on engage un soutient et pas une protestation. Un squat c’est voué à disparaître et il y a aucune injustice au fait que la SNCF commence la procédure d’éviction. On proteste pas contre le fait qu’ils veuillent nous vider. Mais ça ne veut pas dire qu’on va rester les bras croisés. Ce qu’on veut faire valoir, c’est le fait qu’on exerce une activité qui participe à la vie culturelle du quartier. Et que c’est intéressant de nous laisser encore un peu de temps.

    Vous dialoguez avec la SNCF où c’est carrément hostile?

    La SNCF n’a pas pris contact avec nous et nous n’avons pas pris contact avec eux. Mais on n’est pas du tout dans l’opposition frontale. On est encore dans l’utopie pirate genre, on fait un peu ce qu’on veut. Mais quand il faudra discuter avec la SNCF on discutera avec la SNCF.

    Et vous envisagez une forme de partenariat ?

    Le but de beaucoup de squats c’est de signer une convention d’occupation précaire qui en échange d’un loyer extrêmement modéré te permet de rester. Si on nous propose ça, on verra ce qu’on fait avec le collectif. Moi personnellement ce n’est pas ce qui me branche le plus. Car ça veut dire qu’il faut que l’on se mette aux normes, qu’on ne soit plus fumeur, qu’on soit limité dans le nombre de personnes… C’est à l’encontre de nos valeurs.

    Vous pensez pouvoir rester combien de temps ?

    Je pense qu’avec un peu de chance on tiendra jusqu’à la prochaine trêve hivernale. Heureusement les tribunaux d’Île-de-France ont autre chose à faire que de déloger des squats artistiques qui occupent des bâtiments qui ne servent à personne depuis des années.

    Vous avez quand même prévu un programmation sur le long terme ?

    Bah tu vois, là j’ai rempli la programmation jusqu’à début juin. Avec un événement par semaine. On est optimiste!

    La Gare aux Gorilles, l’anti-Flèche d’or

    La Gare aux Gorilles est le lieu hype de l’underground parisien depuis septembre 2009. Bien qu’il se situe dans une gare désaffectée, le squat ne partage rien d’autre avec la Flèche d’Or, et se veut indépendant. Au programme: soirées, concerts et expos au tarif le plus bas dans une ambiance comme à la maison. Le squat a redynamisé la vie nocturne et culturelle du quartier et est plutôt bien-vu par la mairie du XIXème. On partage l’optimiste de Yoan.

    Plus d’info sur leur MySpace et sur StreetPress :)

    Pour signer la pétition cliquez ICI


    Afficher Gare aux Gorilles sur une carte plus grande

    Source: Robin D’Angelo | StreetPress

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