En ce moment

    02/04/2010

    Pas à une contradiction près, les sites identitaires s’exilent hors de l’hexagone

    Le site « anti-immigration » Fdesouche.com n'est pas hébergé en France

    Par Robin D'Angelo

    Fdesouche.com, le site qui arbore un coq gaulois et dont la devise est « liberté, identité, sécurité » est hébergé… à l'étranger. Comme beaucoup de sites d'extrême droite ou anti-musulmans, susceptibles de tomber sous le coup de la loi

    François Desouche, le site d’extrême droite le plus populaire de France (24.000 pages vues par jour), n’est pas hébergé en France. « Identitaire » » et « nationaliste », ses créateurs ont pourtant choisi de l’installer aux États-Unis, dans la petite ville de Lansing au Michigan. Plutôt paradoxal pour un site qui stigmatise les étrangers qui s’installent en France, avec des titres d’articles plutôt tranchés : Marseille: La Bonne Mère transformée en Mosquée ou La vie en France de Soraya et Nesma: CMU, RMI, allocs…

    Hors de France, dur de condamner les propos racistes

    « Ces sites s’hébergent à l’étranger parce qu’il existe une loi anti-raciste en France depuis 1972 », explique à StreetPress, Marc Knobel chercheur au Crif et ancien responsable d’une association de lutte contre le racisme sur Internet : « Les propos racistes et antisémites sont considérés non comme des opinions mais comme des délits, et des actions en justice peuvent être intentées contre les directeurs de publication de ces sites.» Marc Knobel poursuit: «A partir du moment où ils sont à l’étranger, ils sont tranquilles. Les coordonnées que possèdent les hébergeurs étrangers ne peuvent pas être transmises aux services français ».

    Quitter l’Hexagone, un choix délibéré

    Parfois les sites en question se défendent de tout racisme. Même si beaucoup de textes frôlent la ligne jaune. « Comme leur modérateurs ne sont pas formés comme dans les grands médias, des propos racistes peuvent facilement se retrouver en ligne », estime Marc Knobel. « Soit par inattention, soit par convergence d’idées ». Partant, « il est clair que les sites en question choisissent un hébergement à l’étranger pour des raisons de sécurité et non de commodité ».

    Un site aux audiences pas anodines


    Avec 24.000 pages vues par jour, Fdesouche.com est le site plus couru à droite de la droite en ce moment.

    Ciao la préférence nationale

    Triste extrême droite. Une partie de la galaxie nationaliste du web s’est exilée à l’étranger pour éviter des poursuites sur le sol national. D’autant qu’il est aussi simple, en quelques clics de souris, de louer un serveur à l’étranger qu’en France. Du coup, dans la balance, face au risque juridique, la préférence nationale se fait bien vite oublier.

    Vous voulez en savoir plus ? Pas de chance, François de Souche n’a pas jugé bon de répondre à notre demande d’interview.

    02.04 – 23h00 Mise à jour
    Dernier paragraphe supprimé :
    Les sites cités, Novopress et Bloc-identitaire sont hébergés chez les mêmes prestataires que… StreetPress.com, à savoir la SAS OVH, à Roubaix (59). A propos de Nationspresse, son directeur Jacques Vassieux nous écrit pour signaler notre erreur, précisant “respecter la législation de notre pays”. Quant au site Voxnr, Christian Bouchet nous informe que “si l’hébergement est bien à l’étranger, c’est uniquement pour des raisons de coûts”. Délocalisation… économique ?

    Source: Robin D’Angelo | StreetPress

    Pour continuer le combat contre l’extrême droite, on a besoin de vous

    Face au péril, nous nous sommes levés. Entre le soir de la dissolution et le second tour des législatives, StreetPress a publié plus de 60 enquêtes. Nos révélations ont été reprises par la quasi-totalité des médias français et notre travail cité dans plusieurs grands journaux étrangers. Nous avons aussi été à l’initiative des deux grands rassemblements contre l’extrême droite, réunissant plus de 90.000 personnes sur la place de la République.

    StreetPress, parce qu'il est rigoureux dans son travail et sur de ses valeurs, est un média utile. D’autres batailles nous attendent. Car le 7 juillet n’a pas été une victoire, simplement un sursis. Marine Le Pen et ses 142 députés préparent déjà le coup d’après. Nous aussi nous devons construire l’avenir.

    Nous avons besoin de renforcer StreetPress et garantir son indépendance. Faites aujourd’hui un don mensuel, même modeste. Grâce à ces dons récurrents, nous pouvons nous projeter. C’est la condition pour avoir un impact démultiplié dans les mois à venir.

    Ni l’adversité, ni les menaces ne nous feront reculer. Nous avons besoin de votre soutien pour avancer, anticiper, et nous préparer aux batailles à venir.

    Je fais un don mensuel à StreetPress  
    mode payements

    NE MANQUEZ RIEN DE STREETPRESS,
    ABONNEZ-VOUS À NOTRE NEWSLETTER