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    26/09/2012

    Les Québécoises ont-elles vraiment de quoi envier les Parisiennes ?

    Souper de gonzesses

    Par Urbania

    Elles ont la classe de Coco Chanel, le style de Charlotte Gainsbourg et le sex-appeal d'Emmanuelle Seigner. Urbania a réuni 4 nanas autour d'une poutine et de bières pour savoir si la vie des Françaises est plus belle que celle des Quebecoises

    Paris – Ça s’est passé dans notre petit appartement dans Châtelet, l’appartement temporaire où je logeais avec toute l’équipe d’Urbania le temps de notre séjour à Paris. Par un beau dimanche soir de printemps, j’ai convié des amies et des amies d’amies à venir souper (dîner) chez nous. Pour avoir du bon temps, mais surtout pour démystifier les clichés les plus clichés au sujet de la fameuse « Parisienne ». Celle-là même que je m’étais mise à jalouser depuis le début de mon séjour à Paris. Trop mince, trop belle, trop mode, trop distinguée, trop parfaite… trop toutte.

    C’est Marion qui est arrivée la première, vêtue d’un t-shirt noir, des jeans et… des baskets. Marion est mon ancienne collègue de travail. Pendant plus de deux ans, elle a été la gestionnaire de communauté du site d’Urbania. Aujourd’hui de retour dans sa ville natale, elle bosse dans une boîte de com.

    A suivi Emmanuelle, une jolie brunette aux yeux verts, qui a séjourné pendant sept ans en territoire québécois et qui est arrivée les bras chargés de macarons. « Je suis revenue en septembre dernier et j’ai trouvé un boulot comme chargée de projet. Je redécouvre tout le cachet parisien, je suis encore eu-pho-ri-que! » m’a-t-elle raconté, le sourire fendu jusqu’aux oreilles,  alors qu’on passait au salon.

    Attachée de presse pour Rolex, Julia est arrivée avec quelques minutes plus tard. Ce soir, la blonde qui travaille dans le milieu du luxe avait opté pour une chemise à carreaux et des jeans. Tout ce qu’il y a de plus relax. Cécile est finalement entrée la dernière. Journaliste dans un magazine féminin, il s’agissait de la plus jeune, mais aussi de la plus gênée du groupe. J’ai pris son trench et je l’ai placé sur un cintre dans le garde-robe. Mon quatrième en dix minutes.

    1 L’entrée

    Après avoir rapidement fait connaissance au salon, les filles ont pris place autour de la table. Je leur avais promis du champagne, mais faute de budget, je leur ai plutôt servi de la Blanquette de Limoux, que j’ai poppée sur fond de Django Reinhardt, musique qui créait une ambiance faussement parisienne. On était fin prêtes pour notre souper de filles.

    > Moi : Depuis que je suis arrivée à Paris, j’arrête pas de me dire que ça doit être difficile d’être Parisienne, que vous devez avoir une pression pas possible. Ici, les femmes sont toujours parfaitement mises. Est-ce seulement une impression ou est-ce bien le cas?

    Cécile : Quand on est Parisienne, on ne se rend pas compte de ces choses-là. On en prend seulement conscience lorsqu’on nous dit : «Ah oui, toi, t’es bien Parisienne! »
    Emmanuelle : Pour nous, ce sont des habitudes naturelles. Quand tu as vécu ailleurs qu’ici, tu te rends compte que le standing des gens qui sortent dehors n’est pas pareil. Tu fais vachement plus attention à Paris!

    > Moi : Mais à quel point les Parisiennes font-elles attention à leur apparence? J’ai l’impression que vous passez deux heures chaque matin devant votre miroir! Moi, j’pourrais juste pas.

    Julia : C’est vrai qu’on passe beaucoup de temps le matin sur les cheveux et sur le maquillage. Sinon, on traîne toujours un plan B dans notre sac pour la soirée.
    Marion : Moi, la préparation ne me stresse pas, c’est autre chose. L’autre soir, j’allais dans une soirée pour un apéro avant une soirée. J’étais fière de comment j’étais habillée. Quand je suis arrivée, mon amie était habillée exactement comme moi. Et mon autre amie aussi. Y a vraiment un style Parisienne! Le trench en fait partie…
    Emmanuelle : … les bottines, le blouson de jeans, la chemise à carreaux, le perfecto, le hit bag…

    > Moi, sérieuse : Le hit bag, c’est pour frapper sur les gens qui vous font chier, c’est ça?

    Les filles éclatent de rire et m’expliquent qu’il s’agit plutôt du dernier sac à la mode. « Ta réponse est mythique », s’exclame Emmanuelle. La glace est cassée.

    Les pires remarques que je me suis prises, elles venaient de femmes!

    > Moi : Dites-moi, ressentez-vous une certaine pression quand vous marchez dans la rue? Celle de vos pairs qui vous jugent sur la façon dont vous êtes vêtues, par exemple? Un peu comme dans The Devil Wears Prada, mais de façon permanente?

    Emmanuelle : C’est certain qu’il y a une pression à Paris qu’on ne sent pas à Montréal. Le dimanche, à Montréal, les filles portent des sportswear. À Paris, le dimanche, t’as un style déstructuré… mais VRAIMENT calculé!
    Marion : Quand je vivais à Montréal et que je m’habillais bien, c’était pour mon mec ou pour des garçons en général. À Paris, je m’habille pour mes copines. C’est elles qui portent un jugement. Dans mon groupe d’amies, elles vont tout de suite me faire un commentaire sur la façon dont je suis habillée. Mais les mecs autour, eux, ils s’en foutent : ils ne voient même pas la différence entre une jupe courte et une jupe longue!

    > Moi : Est-ce qu’on peut attribuer cette attitude à la façon dont vous avez été socialisée par votre famille? Genre à votre mère qui vous a donné des cours de bon goût quand vous étiez jeunes? Qui vous a enseigné à la maternelle que le marine ne matchait pas avec le noir, genre?

    Emmanuelle : Oui, ça se transmet par ta mère, mais aussi par tes amis, les magazines…
    Marion : Dans la rue aussi! On apprend tellement en regardant les autres.
    Julia : Quand on aime un morceau de fringue d’une nana, on n’hésite pas à lui demander d’où il vient. La Parisienne adore les bons plans : le bon, pas cher.
    Marion : Même si c’est un truc de luxe à un prix moindre, elle est prête à dépenser 200 euros si ça valait 800 euros à la base. Elle se dit : j’ai fait une bonne affaire!
    Julia : Le secret pour les Parisiennes, c’est qu’elles connaissent toujours quelqu’un qui travaille dans la mode. Elle a accès à des ventes privées où tu peux dégoter des pièces pas cher.

    J’ai beaucoup de potes mecs et ils ne profitent pas de toutes les possibilités qu’offre Paris

    Pendant que Marion raconte l’histoire d’une de ses collègues de travail qui achetait des souliers de contrefaçon à un petit Chinois, ma collègue Lisa-Marie procède au service de la salade tomates, avocat et mozzarella. Même si notre menu est vraiment menu, les filles, elles semblent impressionnées. « Avec la grosseur de vos cuisines, c’est vraiment tout un défi de préparer à manger! » explique la chef qui passera la soirée dans un espace de cinq pieds carrés.

    Cette salade, c’est la meilleure chose qu’on a pu leur offrir, compte tenu de notre budget. Faut avouer que, depuis le début de notre séjour à Paris, la vie nous avait coûté pas mal cher comparé à Montréal. D’ailleurs, à ce sujet, j’avais beau faire tous les calculs imaginables, je ne voyais pas comment les filles pouvaient réussir à se payer des vêtements à 200 euros et des loyers à des prix exorbitants.

    > Moi : Comment faites-vous pour arriver? J’catche pas.

    Julia : À la fin du mois, on se retrouve souvent avec zéro dans notre compte en banque…
    Emmanuelle : Des fois, c’est même moins que zéro!
    Julia : C’est à ce moment qu’on commence à jongler et à faire des calculs. Résultat, on propose rarement à nos amis de faire une sortie entre le 20 et le 30 du mois! En même temps, quand la Parisienne essaye d’aller contre sa nature, elle n’y arrive pas! Moi, par exemple, la dernière fois que je me suis dit que je ne sortais pas, je suis entrée chez moi à 6 heures du matin! On le dit, mais on ne le fait pas…
    Emmanuelle : Faut dire que les Parisiens, en général, n’ont pas beaucoup d’économies. En revanche, ils s’arrangent pour avoir un bon plan… comme habiter dans l’appart de leur grand-mère!
    Julia : Des fois, on appelle aussi nos parents sympas en désespoir de cause: « Maman, on est le 25 du mois, je crois que j’aurais besoin de 200 euros…» Sinon, on marchande. La Parisienne marchande tout! On l’entend souvent dire : « J’ai acheté cette veste, mais elle était en solde! »

    > Moi : Avouons que la tentation est grande aussi… Y a des magasins partout! Y a un H&M juste au coin de cette rue…

    Cécile : Puis un autre H&M un coin de rue plus loin!

    La Parisienne est habituée d’envoyer chier les mecs qui l’abordent

    2 Le plat principal

    Au même moment, Lisa-Marie ressort des cuisines avec quatre bols débordant de poutine… mais revisitée. Revisitée parce qu’on a dû remplacer le fromage en grains qui fait squish-squish par du fromage cheddar orange, la fameuse sauce brune par de la sauce au poivre et les bonnes frites grasses par des juliennes. Marion et Emmanuelle, qui sont déjà venues à Montréal, sont extatiques. Julia et Cécile, qui n’en ont jamais vu de leur vie, semblent un peu plus perplexes. On goûte. Alors que je fais des grimaces de dégoût, les filles, elles, dévorent leur assiette.  Avec tous mes préjugés, je suis plutôt étonnée qu’elle ne soit pas plus rebutées que ça devant les gras trans que nous leur offrons sur un plateau d’argent.

    > Moi :  À Paris, ressentez-vous une pression de rester mince?

    Emmanuelle : Oui, il y a plus de pression ici qu’au Québec, parce que tu vas croiser beaucoup plus de nanas qui sont minces dans la rue qu’en Amérique du Nord. Mais on ne la ressent pas tous les jours.
    Cécile : Les Françaises sont ultra-friandes des régimes, mais c’est en train de changer. On met de plus en plus de l’avant les rondes dans les magazines.

    > Moi : Ça ne paraît pas encore, par contre… Quand on passe dans la rue, on a l’impression que les Parisiennes ont plus la silhouette de Charlotte Gainsbourg que celle de Beth Dido.

    Cécile : Tu as raison. Moi, je vois beaucoup de filles maigres. Quand je travaillais dans les magazines féminins, la moitié des filles à la cantine faisaient le régime Dukan. Le matin, elles mangeaient trois bols de fromage blanc et un steak!
    Emmanuelle : Moi, quand je vivais à Montréal, j’avais l’impression de gonfler à cause de ce qui a dans la bouffe. Tu manges un steak au Canada et il n’y pas les mêmes règles pour ce qui a dedans au chapitre des hormones. Quand je rentre à Paris, je dégonfle un peu, parce qu’il y a moins de conneries dans les aliments.

    > Moi : Je dirais que, dans mon cas, c’est plutôt l’inverse… j’ai l’impression de gonfler quand je suis à Paris!

    Marion : Ici, on boit plus qu’on mange, je pense!

    Sur ces belles paroles, j’ouvre une autre bouteille de rouge. L’alcool coule à flot et la soirée va bon train,  les filles n’ont pas la langue dans leur poche. Dans notre petit appartement, nos discussions résonnent. À six dans notre deux pièces, disons qu’il y a du monde  à la messe.

    > Moi : Comment faites-vous pour vivre dans une ville aussi peuplée? Les unes sur les autres?

    Emmanuelle : Tu t’habitues!
    Julia : Pas moi. De mon côté, c’est l’angoisse permanente, surtout quand je suis dans le métro avec tous ces gens bizarres… Quand je prends les transports, je regarde mon magazine. Ici, tout le monde connaît quelqu’un qui s’est fait agresser.

    > Moi : My god! Êtes-vous nerveuses quand vous vous promenez dans la rue?

    Emmanuelle : Ça dépend des gens que tu croises. Si tu croises la racaille de banlieue à Paris ou le gitan qui va te coller un peu trop, tu fais super gaffe d’un coup.
    Julia : Très souvent, je mets mes écouteurs d’iPod. Comme ça, on ne me fait pas chier et on ne vient pas me parler.
    Emmanuelle : Limite, tu regardes tes pieds!
    Marion : Tu dois faire bien attention de ne pas croiser leur regard. Quand t’es une fille, en tout cas, ça fait partie des réflexes.

    > Moi : Et c’est pareil pour les gars?

    Emmanuelle : Les mecs ne vivent pas Paris de la même manière. Pour les filles, ça devient facilement insécurisant.
    Julia : J’ai déjà pris des premiers métro à 5 h du matin… c’était lunaire! T’as seulement des gens ivres morts ou super chelous. T’es-pas-en-sé-cu-ri-té.
    Emmanuelle : Je me suis déjà fait braquer avec un flingue par trois racailles qui voulaient mon cellulaire et c’était même pas extraordinaire, quoi!

    > Moi, sous le choc : Êtes-vous game de sortir seules après minuit?

    Cécile : Y a toujours une appréhension… mais on s’organise.
    Marion : Par exemple, y a plein de soirs où je sors avec une amie et on s’en fout de prendre le taxi et de payer le double pour une question de sécurité.

    > Moi : Donc, se promener en mini-jupe à 1 heure du matin, c’est un no-go?

    Emmanuelle : C’est même pas une question de jupe. Même si t’es en pantalons, tu vas te faire emmerder, juste parce que t’es une fille!
    Marion : Non, c’est pire en mini-jupe!

    En les écoutant parler, je ne pouvais faire autrement que de comparer ma situation en tant que femme au Québec, à la différence entre les Québécois et les Québécoises. De manière générale, on pouvait dire que nos conditions étaient assez similaires, mais que le terrain où il restait le plus de chemin à faire, c’était dans le milieu du travail.

    Quand je travaillais dans les magazines féminins, la moitié des filles à la cantine faisaient le régime Dukan

    > Moi : Est-ce que c’est plus difficile une femme que pour un homme de trouver une job à Paris?

    Emmanuelle : Je n’ai jamais ressenti de problèmes pour trouver du boulot. Par contre, pour le salaire, à job égal, le salaire ne sera pas le même. Si mon collègue et moi, on fait la même job et on a la même ancienneté, il aura 500 euros de plus par mois. Pourquoi? Parce que c’est un mec.
    Marion : En vrai, je pense que les Parisiens mecs ont tellement plus confiance en eux, même quand il ne le faut pas… Du coup, ils négocient mieux que nous.

    > Moi : Si j’apprenais qu’un de mes collègues masculins étaient mieux que moi à travail égal, je pèterais les plombs!

    Emmanuelle : Quand t’es Française, tu sais que ça arrive souvent, donc tu ne vas pas péter une crise directe. Soit t’essayes de négocier ton salaire, soit tu changes de job. La parité est défendue de temps en temps, mais je ne pense pas que ce soit une priorité.

    > Moi : Au travail, est-ce que la compétition est forte avec vos collègues féminines?

    Emmanuelle : C’est hyper-hiérarchisé. Ta chef, même si elle est juste un peu au-dessus de toi, elle va te le faire sentir. Le ton qu’elle va employer en te parlant, tes tâches, la façon dont elle va te demander de faire les choses…
    Marion : Quand tu remets en cause une de ses décisions, une de ses opinions, c’est une contestation de l’autorité. À Paris, si je donne mon opinion à mon chef, je suis considérée comme ingérable.
    Emmnauelle : Résultat, tu prends pour plus tard, tu te dis « quand je serai chef, je vais me venger ». C’est un mal pour un bien. C’est complètement vicieux.
    Julia : Et en mode? C’est le royaume de la peste!
    Cécile : Moi, j’ai fait des stages au Marie-Claire et c’était… pfff!

    Moi: The Devil Wears Prada?

    En chœur : Oui!
    Marion : Même tes collègues qui sont au même niveau que toi vont être méchants avec toi.
    Cécile : Tout le monde se déteste!
    Julia : Elles te font surtout des remarques sur ton look.
    Emmanuelle : C’est l’attitude passive-agressive, du genre : « Ah bon, t’as mis ça! » Ou elles font des remarques sur ton vernis un peu écaillé…
    Marion : Moi, les pires remarques que je me suis prises, elles venaient de femmes!

    Les mecs parlent beaucoup plus de performance qu’à Montréal !

    3 Le dessert

    Une à une, les filles se racontent leurs pires anecdotes de travail. Alors que les oreilles me chauffent, Lisa-Marie nous apporte des macarons et la meilleure tarte poire et chocolat de l’histoire des pâtisseries françaises. Dès la première bouchée, c’est l’amour.

    > Moi : En tant que Parisiennes, croyez-vous que Paris est vraiment une ville romantique?

    Julia : Quand tu y vis, tu perds un peu cette notion. Combien de Parisiens ne sont jamais entrés dans la tour Eiffel et n’ont jamais pris le bateau mouche?
    Marion : Personnellement, je la trouve surtout romantique quand je suis célibataire. Depuis que je suis en couple, avec mon copain, on ne fait rien de romantique par rapport à Paris. On s’est pas fait de bisous sous la pluie sous le pont des Arts, par exemple!
    Julia : En général, le Parisien n’est pas très romantique! Moi, j’ai beaucoup de potes mecs et ils ne profitent pas de toutes les possibilités qu’offre Paris.
    Marion : Les mecs sont plus trash. Entre eux, ils parlent beaucoup plus de performance qu’à Montréal!
    Julia : Plus ils en ont, plus ils sont fiers.
    Emmanuelle : Mais y a des premières dates qui peuvent être magiques, juste parce que tu es à Paris. J’ai déjà passé une nuit blanche à marcher sur les quais avec un mec. On a fini sur la Grande Roue aux Tuileries à 9 am. J’ai jamais revu le mec, mais on aurait pu faire un film avec notre date tellement c’était beau!
    Marion : Je pense que pour voir le Paris romantique, il faut que tu aimes Paris à la base. Je vis plus le Paris romantique avec ma meilleure amie qu’avec mon mec. On aime découvrir des trucs, comme des cours intérieures…

    > Moi : Donc, les beaux baisers à la Doisneau, y en a pas tant que ça!

    Emmanuelle : Y en a, mais ce sont des moments volés. Je pense qu’une scène entre deux Parisiens qui s’embrassent, aux yeux d’un Américain, ça va paraître ultra-romantique, mais pour nous, c’est juste normal!

    Autour de la table, deux des filles sont en couple depuis belle lurette. Les deux autres sont célibataires.

    > Moi : On va se dire les vraies affaires. Est-ce que c’est difficile de trouver l’amour à Paris?

    Cécile : Oui, ce l’est, parce que la plupart des mecs ne veulent pas se poser.
    Marion : J’ai cinq copines dans la même situation. Elles sont toutes ultra-mignonnes, ultra-séduisantes, elles ont des jobs de rêve, mais ce sont des célibataires qui cherchent. Chaque fois, elles se retrouvent avec les mecs les plus minables de l’existence. Y a un vrai problème en ce moment, à notre âge.

    > Moi : Le problème ne viendrait pas un peu des Parisiennes? Ne seraient-elles pas un trop difficiles avec les gars?

    Marion : Je pense qu’elles le font savoir rapidement quand elles n’en veulent pas…
    Emmanuelle : C’est certain qu’il ne faut pas que le gars y aille trop directement, sinon la fille va l’envoyer chier. Faut dire qu’elle est habituée d’envoyer chier les mecs qui l’abordent en général!

    > Moi : Donc, si je comprends bien, la drague, c’est plus l’affaire des mecs, c’est ça?

    Emmanuelle : C’est pas comme au Québec, où les filles ont 50 %, 75 % du travail à faire. Ici, quand un mec leur plaît, les filles minaudent et ouvrent la voie, mais c’est tout. Jamais t’iras le voir directement, parce que tu vas avoir l’air un peu trop motivée et ça va se retourner contre toi. Une fille ne prend pas les devants.

    > Moi : Le gars doit-il avoir de l’argent?

    > Marion : Non, ça prend surtout de la personnalité.
    Emmanuelle : En tant que Parisienne, tu peux craquer sur un mec qui n’a pas une tune, mais qui a un côté artiste. L’artiste, c’est une race, ici!

    Pendant de longues minutes, on discourt sur les plus beaux Parisiens connus à Paris, comme Lorànt Deutsch et Romain Duris, que Marion a croisé l’autre jour avec son chien. Alors qu’elles s’emportent comme seules des Parisiennes peuvent le faire, j’essaie de compter le nombre de bouteilles sur la table et j’en suis incapable. Je suis saoule raide. Faut croire que les petites Québécoises ont un peu moins de tolérance à l’alcool que les Parisiennes. Avant de se quitter, je leur pose une dernière question pour la route.

    > Moi : Selon vous, Paris est-un homme ou une femme?

    En chœur : Une femme!
    Emmanuelle : Une femme un peu vieille, avec beaucoup de vécu…
    Marion : … mais qui essaye de te piéger, comme les responsables de stage!
    Emmanuelle : Elle a l’air inoffensive, mais c’est une vraie vipère. Sauf qu’elle est très belle, très bien conservée.

    > Moi :  Let’s drink to that!

    bqhidden. Je vis plus le Paris romantique avec ma meilleure amie qu’avec mon mec

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