A deux pas pas du Père-Lachaise, Paris 11e, la rue de la Folie-Regnault croise celle du Chemin-Vert. Difficile de ne pas remarquer la devanture de ce restaurant, peinte aux couleurs du drapeau colombien, et l’air de Cumbia qui en échappe. A l’intérieur du Juanchito, les murs sont tapissés de bibelots à la gloire de la Colombie : maillots de la sélection de football ou portraits de chanteurs populaires trônent à côté d’une citation de Garcia Marquez.
69 Rue de la Folie-Regnault : l'adresse préférée de Shakira à Paris / Crédits : Mehdi Boudarene
Annabelle, blonde aux traits fins, est une habituée du lieu. Aujourd’hui, elle est venue faire découvrir à ses amies sa « cantine », comme elle l’appelle. De retour d’un échange universitaire à Bogota, elle a longtemps cherché un lieu où elle pourrait retrouver les saveurs de la cuisine colombienne. Et elle le jure, ici on mange comme au bled :
« Je retrouve l’essence même de ce qui fait la Colombie : l’ambiance, tout le monde parle espagnol et puis bien sûr, la cuisine… »
Pile ce qu’espérait Jorge Bustillos, le boss du lieu et figure de la communauté :
« Ce lieu est né de la volonté d’offrir aux nôtres un endroit où se retrouver en famille et profiter de la bonne cuisine colombienne. »
Alors heureux ? Très heureux ! / Crédits : Mehdi Boudarene
Comme à la maison
Ouvert toute la semaine c’est pourtant le week-end qu’il faut venir si l’on veut tailler le bout de gras avec les expat’ colombiens venus chercher le goût du pays. Salle bondée, rires sonores et serveurs débordés, c’est dans ce joyeux bordel que se rendent au moins deux fois par mois Adriana, une jeune maman de 29 ans assistante administrative au consulat de Colombie, et ses deux filles :
« Le Juanchito c’est le lieu parfait pour nous autres Colombiens ; le mois dernier on a fêté l’anniversaire de ma fille Monica. »
Une assiette de « Bandeja Paisa », un plat pantagruélique typique de la région de Medellin / Crédits : Mehdi Boudarene
Au menu, « le meilleur de la cuisine colombienne », promet le boss des lieux : Bandeja Paisa, un plat pantagruélique typique de la région de Medellin, ou Arepas un pain de maïs garnie avec de la viande, du jambon, du fromage. Mais pour Sairi, doctorante colombienne à la Sorbonne et qui vit à Paris depuis 4 ans, le must ce sont les jus de fruits exotiques :
« Pour 5 euros t’as une grande carafe de jus de guanabana (Corossol en VF), ou de lulo (naranjille) : en France c’est impossible de trouver ces fruits ! ».
Diaspora
Ne leur demandez pas s'ils servent des plats vénézuéliens ! / Crédits : Mehdi Boudarene
Selon le consulat, environ 30.000 Colombiens résident dans l’Hexagone, dont les ¾ en région parisienne. Et la rue du Chemin Vert est devenue l’un des points de rendez-vous des expat’ de Medellin. En plus du restau, on trouve l’épicerie Colombie Exotique et le Barra Latina. « C’est une communauté très dynamique », assure le patron du restau. Il en veut pour preuve le succès du championnat de foot 100% colombien, à Paris :
« Nous jouons tous les samedis à Vincennes, c’est une ligue avec 15 équipes. La finale a lieu tous les ans le 20 juillet, date de la fête nationale colombienne. »
Depuis un an, le clan Bustillos a ouvert un nouveau commerce juste à côté du restaurant, une boulangerie qui propose des pâtisseries typiquement colombiennes :
« Il n’y avait aucune boulangerie, ça manquait un peu à la communauté. »
Nous on a goûté les Arepas de la boulangerie et on a adoré ! / Crédits : Mehdi Boudarene
Face au péril, nous nous sommes levés. Entre le soir de la dissolution et le second tour des législatives, StreetPress a publié plus de 60 enquêtes. Nos révélations ont été reprises par la quasi-totalité des médias français et notre travail cité dans plusieurs grands journaux étrangers. Nous avons aussi été à l’initiative des deux grands rassemblements contre l’extrême droite, réunissant plus de 90.000 personnes sur la place de la République.
StreetPress, parce qu'il est rigoureux dans son travail et sur de ses valeurs, est un média utile. D’autres batailles nous attendent. Car le 7 juillet n’a pas été une victoire, simplement un sursis. Marine Le Pen et ses 142 députés préparent déjà le coup d’après. Nous aussi nous devons construire l’avenir.
Nous avons besoin de renforcer StreetPress et garantir son indépendance. Faites aujourd’hui un don mensuel, même modeste. Grâce à ces dons récurrents, nous pouvons nous projeter. C’est la condition pour avoir un impact démultiplié dans les mois à venir.
Ni l’adversité, ni les menaces ne nous feront reculer. Nous avons besoin de votre soutien pour avancer, anticiper, et nous préparer aux batailles à venir.
Je fais un don mensuel à StreetPress
NE MANQUEZ RIEN DE STREETPRESS,
ABONNEZ-VOUS À NOTRE NEWSLETTER