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    08/12/2018

    Contre l’essence chère, pour l'accueil des étudiants étrangers, ou pour ne plus être « transparent »

    Dis gilet jaune, pourquoi tu manifestes ?

    Par Cléo Bertet

    Dix gilets jaunes expliquent à StreetPress pourquoi ils manifestaient dans Paris, ce samedi 8 décembre.

    Aliyane galère à cause du prix de l’essence

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    Contre le prix de l'essence / Crédits : Cléo Bertet

    Assis au pied de la colonne de République, Aliyane attend des amis. Plombier, Montreuillois, il en a ras la casquette… mais surtout après l’augmentation subite du prix de l’essence :

    « Je fais 70 bornes par jour pour mon travail. Et mon boulot ne me rembourse pas. Du coup, je subis de plein fouet la situation actuelle. Ça me fait 350 à 400 euros par mois en moins sur mon salaire. »

    Virginie ne veut plus être transparente

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    / Crédits : Cléo Bertet

    « On n’interdit pas à un Français de manifester ! », s’insurge Virgnie. Pour sa première manif fluo, la quinqua a été servie, douchée de gaz lacrymogène à deux reprises. Elle s’en ouvre aux nombreuses caméras de télé positionnées sur la place :

    « Je prône la non-violence, mais par contre, on ne peut pas m’interdire d’exprimer mes idées. Je ne suis pas transparente, j’existe ! »

    Clément est contre la hausse des frais d’inscription pour les étudiants étrangers

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    / Crédits : Cléo Bertet

    Sur les Grands Boulevards, Clément se protège des gaz lacrymos. L’étudiant de 20 piges, originaire des Hauts-de-Seine, manifeste pour la deuxième fois. Le jeune homme a répondu à l’appel du collectif Adama. Il marche pour ses amis étudiants étrangers :

    « À cause de la hausse des frais d’inscription à l’Université, ils vont peut-être devoir quitter la France. C’est important d’être ici aujourd’hui pour porter sa voix contre la politique de Macron. »

    Pat, chef d’entreprise, dénonce les multinationales

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    / Crédits : Cléo Bertet

    À Saint-Lazare, la manifestation s’est éclatée façon puzzle, suite à une charge de CRS. C’est dans une petite rue que l’on croise Pat. Ce chef d’entreprise de 35 ans est venu de Seine-et-Marne. Écoeuré par un système qui « enrichit toujours les plus riches, tandis que les plus pauvres subissent », il aimerait que le mouvement fasse tâche d’huile :

    « Ce qui se passe ici, j’aimerais que ça prenne de l’ampleur partout dans le monde. Ce qu’on veut dénoncer, c’est les multinationales. Il y a des peuples entiers qui ne vont jamais se développer à cause des mêmes qui s’en mettent plein les poches. »

    Dalilou en a marre de se faire tirer du lacrymo comme un lapin

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    / Crédits : Cléo Bertet

    Dalilou émerge d’un brouillard de gaz lacrymogène. Educ spé de 34 ans, s’il manifeste aux côtés des gilets jaunes c’est parce que « malgré les revendications, rien ne bouge » :

    « Le pire, c’est le mépris du président et des ministres. Là on vient de se faire réprimer avec des gaz sans aucun motif. On se fait pourchasser comme des lapins alors que tout se passait bien depuis ce matin. À force de réagir comme ça, ça ne peut que provoquer la colère chez les gens. »

    Annie défile pour les femmes qui trinquent

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    / Crédits : Cléo Bertet

    « Ce sont les femmes qui trinquent le plus, ce sont elles qui se retrouvent avec les salaires les plus faibles, qui doivent souvent élever leurs enfants seules, et qui sont les plus précaires dans cette France précaire », lance Annie, aux abords de la gare Saint-Lazare. La comédienne de 43 ans, venue avec un groupe de féministes radicales, soutient les gilets jaunes et marche avec eux pour la « justice sociale ». Elle porte son engagement sur son dos : son gilet est jaune… et violet (couleur des féministes).

    Michelle : « Macron met les gens dans la misère »

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    / Crédits : Cléo Bertet

    Michelle a sorti son plus beau gilet. Mi-jaune fluo, mi-rouge CGT. C’est la troisième semaine qu’elle et son mari battent le pavé. L’indignation toujours au max :

    « Macron a touché à tout, comme à la sécurité sociale. Il a mis les gens dans la misère. Il nargue le peuple : “T’as qu’à traverser la route pour trouver du boulot”. Comment voulez-vous que les gens soient contents ? »

    Laura et Louise veulent changer les choses

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    / Crédits : Cléo Bertet

    Tandis que la manifestation est bloquée peu après la gare Saint-Lazare, Laura et Louise, 23 ans, attendent qu’un autre itinéraire s’ouvre. Toutes deux ont dépassé leur crainte que le mouvement soit récupéré par l’extrême-droite pour rejoindre le cortège. SMIC plus élevé, la fin des violences policières, une politique migratoire plus humaine, leurs revendications sont sociales… et proches de celles de la gauche :

    « Macron ne nous a pas écoutés sur toutes les autres manifestations qu’il y a eu, alors nous sommes venues. C’est très positif comme mouvement. Les gens qui sont là ont tous les mêmes intérêts à être ici. »

    Sophie ne s’en sort plus

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    / Crédits : Cléo Bertet

    39 ans, mère de deux enfants, intermittente du spectacle, Sophie dénonce le cercle vicieux dans lequel elle est actuellement plongée… Pas de travail, pas de crèche, peu d’argent : son quotidien est rythmé par les galères :

    « Financièrement c’est l’horreur. Je ne m’en sors plus. Le gouvernement est tellement sourd et aveugle à la réalité de la vie des gens que la colère monte. Et elle est légitime. Il faut absolument qu’on arrive à converger. »

    François est là pour « la basse-classe »

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    / Crédits : Cléo Bertet

    Face à la statue de Marianne, sur la place de la République, ce retraité de 69 ans porte fièrement son gilet jaune… et son drapeau breton. « Je manifeste pour mes enfants, mes petits-enfants, et le reste des gens qui sont dans la basse-classe ». C’est la quatrième fois qu’il participe aux manifestations des gilets jaunes. La veille, François était à l’hôpital. Mais inimaginable pour lui de ne pas manifester aujourd’hui :

    « À l’hôpital, on m’a dit : “demain, restez cool”. J’ai dit “non, j’y vais, pour mes petits-enfants, et pour tout le monde”. Et je suis là ! »

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