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    24/10/2019

    Ils sauront quoi faire de tous ces deniers

    Radio Parleur, le média des luttes, a besoin de 10.000 euros

    Par Cassandre Leray

    Après trois ans d’existence, Radio Parleur lance sa première campagne de dons. Le média indépendant veut travailler sur de nouveaux projets, gagner en qualité avec du matériel neuf et salarier ses quatre membres permanents.

    « Il y a des médias spécialisés dans la politique, l’environnement, l’éducation… Mais rien sur les mouvements sociaux, alors qu’il y a une manifestation par jour en France. » Violette Voldoire a voulu remédier à cela. Avec ses camarades Martin Bodrero et Tristan Goldbronn, elle a fondé Radio Parleur il y a 3 ans. « Le son de toutes les luttes », comme l’indique leur slogan. Les manifestations des Gilets jaunes, le mouvement écolo Extinction Rébellion ou encore le contre-sommet du G7 à Biarritz… Ils sont de tous les combats, toujours sur le terrain avec leurs micros.

    « On veut donner la parole aux acteurs des mobilisations. Nous sommes engagés, en produisant un travail sourcé et de qualité. »

    Leurs différents podcasts comptabilisent plus de 25.000 écoutes par mois. Mais pour continuer, ils ont besoin d’un coup de pouce. Depuis le 21 octobre, ils ont lancé une levée de fonds pour pérenniser leur plateforme. Embaucher une partie de l’équipe, financer de nouveaux projets et du matériel, autant de défis pour la petite structure indépendante. Ils ont besoin de 10.000 euros avant fin novembre.

    Une radio debout depuis 2016

    « C’est l’heure ! » Il est 18h30 et la conférence de rédaction hebdomadaire va commencer dans leurs locaux du 18ème arrondissement. Ils sont une trentaine de bénévoles à Radio Parleur. Certains sont journalistes professionnels, d’autres étudiants ou chercheurs. Tout ce beau monde est encadré par Violette, Tristan et Martin, tous les trois journalistes pigistes. Même s’ils ont, depuis quelque temps, mis leurs activités de côté pour se consacrer à leur radio.

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    Toute l'équipe au complet, des fondateurs aux bénévoles. / Crédits : Cassandre Leray

    « On a commencé à quatre pattes sous une bâche, et maintenant on a des locaux. C’est là qu’on se rend compte qu’on a avancé depuis 2016 », raconte Violette Voldoire en riant. Les fondateurs se connaissent depuis belle lurette. Mais c’est en 2016, pendant Nuit Debout, que le trio lance Radio Debout, avec d’autres journalistes. Ils installent un petit studio artisanal sur la Place de la République, jusqu’à la fin de la mobilisation. « Puis on s’est dit que ce n’était pas parce que Nuit Debout n’était plus là que le mouvement ne s’était pas déplacé dans d’autres espaces », poursuit Tristan Goldbronn. Alors que certains quittent Radio Debout, Violette, Tristan et Martin décident de poursuivre l’aventure et donnent un nouveau nom au projet : Radio Parleur.

    Une association fragile

    Ils se forment en association et passent leur été 2016 à bricoler un site internet sur Wix. En septembre, ils se jettent à l’eau et réalisent leur première grosse émission à l’occasion de la manifestation contre la Loi Travail. « On faisait un live qui suivait la manif, et un plateau place de la République sur lequel on invitait des militants et des chercheurs. On a construit notre identité comme ça », relate Tristan Goldbronn.

    Ils campent dans leur salon pour monter leurs reportages et les publier, et s’en sortent avec l’aide de Radio Campus Paris, qui leur prête une salle pour les conférences de rédaction avec les bénévoles. En 2018, après deux années à squatter d’appart en appart, Radio Parleur s’installe dans ses premiers locaux.

    Malgré leur statut d’association, Radio Parleur ne touche aucune subvention. La structure repose pour le moment sur deux piliers économiques : des ateliers d’éducation aux médias dispensés dans des établissements scolaires et la réalisation de podcasts pour d’autres entreprises. En 2019, les 40.000 euros empochés ont été directement investis dans la radio. Tout passe dans le défraiement des reportages des bénévoles, le matériel, ainsi que la mince rémunération des quatre permanents. Tristan et Martin se paient 600 euros par mois. Violette et Antoine, le responsable com’, vivent eux avec les allocations chômage pour 900 euros. Une organisation fragile, qu’ils comptent consolider avec les dons de leurs auditeurs.

    10.000 euros, c’est ce qu’il leur faudrait pour se rémunérer à hauteur de 800 euros chacun – puis 1.100 la deuxième année – ainsi qu’organiser des reportages partout en France, sans compter chaque centime. « Et améliorer notre matériel », ajoute Martin. Alors, pour une presse libre et indépendante, et pour que les voix des luttes soient entendues, lâchez un billet !

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