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    07/09/2023

    Ils devraient être expulsés de l’institution

    Les militaires néonazis suspendus suite aux révélations de StreetPress

    Par Christophe-Cécil Garnier

    Suite aux révélations de StreetPress, l’armée a suspendu les deux militaires qui affichaient leur néonazisme sur les réseaux sociaux. Ils ont « reconnu les faits » et devraient être expulsés de la Grande Muette.

    L’armée n’aura pas mis longtemps avant d’agir. À peine plus de 24h après la publication de l’enquête de StreetPress sur les deux militaires néonazis engagés au sein du 35e régiment d’infanterie de Belfort (90), l’armée les a suspendu a appris France 3 Franche-Comté.

    Selon le média, les deux militaires ont été reçus « le soir même » par le commandement du régiment. « Ils ont reconnu les faits », a indiqué la capitaine Aurélie Cosson, officier communication de la 7e brigade blindée – dont dépend le 35e RI. Les deux bidasses, Lukas C. et Raphaël G., étaient engagés dans l’armée depuis un an. Ils attendent leur « expulsion de l’institution », écrit France 3 Franche-Comté.

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    Sur son compte Instagram, Lukas C. multiplie les stories et les propos néonazies et suprémacistes. À droite, il fait sur la photo un salut de Kühnen, une variante à trois doigts du salut nazi, son comparse fait directement l’hitlérien. / Crédits : DR

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    À gauche, la story éphémère de Lukas C. où il pose avec trois hommes devant le drapeau de l’Allemagne nazie – en gommant la croix gammée. À droite, la photo non-censurée. / Crédits : DR

    RELISEZ NOTRE ENQUÊTE : Drapeau nazi et appel à « nettoyer le pays », des militaires néonazis au régiment de Belfort

    Illustration de Une par Caroline Varon.

    Une expulsion dans les trois mois ?

    Sur ses réseaux sociaux, Lukas C. a depuis des mois multiplié les publications suprémacistes et néonazies, s’affichant par exemple avec un drapeau nazi ou appelant à « nettoyer le pays » des étrangers. Raphaël G., lui, a par exemple posé avec un slogan suprémaciste américain. Les deux sont membres des Vandal Besak, un groupuscule d’extrême droite violent de Besançon, et ont participé à l’attaque d’un pompier dans les rues bisontines le 17 mars dernier.

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    Lukas C. aime faire des références à la bataille de Poitiers en 732 – où le chef franc Charles Martel a vaincu l’armée omeyyade. Début août, il est encore plus direct suite à un tweet d'Alice Cordier, leader de Nemesis, où il demande à « nettoyer le pays » et critique les missions de l'armée. / Crédits : DR

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    L’acronyme « WBS », avec lequel pose Raphaël G., signifie White Boy Summer, un slogan suprémaciste américain en vogue depuis quelques années. / Crédits : DR

    Avant la publication de l’enquête, l’armée avait répondu à StreetPress que lorsque « des faits de la sorte sont avérés, un conseil d’enquête se réunit rapidement et prononce la résiliation du contrat dans un délai de trois mois (procédure normale hors période probatoire) ». C’est la procédure qui semble avoir été enclenchée.

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