Depuis sa création en 1969, l’UNI a représenté les étudiants conservateurs jusqu’à être vassal du principal parti de la droite. Ses troupes vont désormais au RN et multiplient les actes de racisme et signes néonazis. Bruno Retailleau les soutient.
Strasbourg (67), Caen (14), Rennes (35), Nantes (44), Dijon (21), Toulouse (31) ou encore Saint-Étienne (42)… Nombreux sont les militants actifs de l’Union nationale inter-universitaire (UNI) — jusqu’à un responsable national — qui se sont fait remarquer cette dernière année pour des saluts nazis, des montages antisémites ou des relations avec des groupuscules néofascistes. À la rentrée, Mediapart a révélé de nouvelles images de saluts néonazis effectués par des militants de l’UNI à Toulouse — encore — et à Bordeaux (33). StreetPress ajoute aujourd’hui le racisme de l’ancien chef de l’UNI à Aix-Marseille ainsi que des liens avec des groupes d’extrême droite radicale à Rouen (76), Mulhouse (68) et surtout à Reims (51).
Une situation assez embarrassante pour le syndicat créé en 1969 qui se présente comme « la droite étudiante ». L’UNI revendique 25.000 adhérents et a compté dans ses rangs le milliardaire catho-identitaire Pierre-Édouard Stérin. Une association capable de recevoir Patrick Hetzel, alors ministre de l’Enseignement supérieur, en octobre 2024 à la Convergence, son grand événement annuel.
L’embarras touche aussi Les Républicains, étroitement liés à l’UNI depuis la création du mouvement universitaire. « C’était l’appendice de droite affirmée du Rassemblement pour la République (RPR) et au début de l’UMP [ancêtre de LR, ndlr] », se souvient l’ancien ministre Brice Hortefeux, condamné à deux ans de prison dans l’affaire des financements libyens (1). Le parti compte dans ses rangs des responsables locaux UNI « avec lesquels on entretient de très bons rapports », atteste Manon Deliot, présidente Jeunes LR jusqu’à cet été.
Bruno Retailleau a soutenu personnellement le mouvement quand il était encore ministre de l’Intérieur dans une interview accordée à leur magazine, « L’Action Universitaire » : « Vous incarnez la pensée libre. Tenez bon ! » « Ces jeunes sont le visage d’une jeunesse qui s’engage », a-t-il enchéri cet été au micro de Mediapart. Confronté par le journaliste aux nombreux saluts nazis, le patron de LR a ensuite fait la sourde oreille.
À LIRE AUSSI : Épidémie de saluts nazis à l’UNI, le syndicat qui fournit des troupes à la droite ou au RN
Historiquement, et jusqu’à la campagne de François Fillon en 2017, l’UNI s’est muée en machine à tracter pour la droite lors des élections présidentielles. Pourtant, le syndicat a toujours eu un côté sulfureux. Du genre à ce que ses fondateurs voient Mai 68 comme un « complot international marxiste téléguidé par des régimes étrangers », rappelle dans ses travaux le docteur en histoire, Bryan Muller. Ou du genre à afficher des positions contre le droit à l’avortement et l’éducation sexuelle à l’école. Les actuelles campagnes xénophobes où l’UNI cible les migrants « n’ont absolument rien de neuf. Dès 1986, l’UNI commençait à produire des discours anti-musulmans », ajoute auprès de StreetPress Bryan Muller, qui a épluché les archives de l’association. Alors, bascule surprise à l’extrême droite ou continuité logique de ses militants ?
Alors qu'elle est responsable de la section UNI de Mulhouse, Maria L. colle des affiches « À bas la république » avec l'Action française. / Crédits : Instagram Action Française
Un syndicat au fort réseau chez Les Républicains
Longue barbe poivre et sel, Olivier Vial n’a pas vraiment l’âge ni de réviser des partiels ni de boire des shots le jeudi soir. Président de l’association depuis 2009, membre depuis 1999, il est présenté comme un « Tanguy » du syndicalisme universitaire. « L’UNI n’est pas simplement un mouvement étudiant », justifie le quinquagénaire, des patrons et des cadres « issus de la société civile » se trouvent au sein de l’association. Il bombe le torse pour présenter l’étendue du Réseau Alumni : dans le gouvernement Bayrou, il y avait « quatre ministres » passés par l’UNI. « On a une quinzaine de députés et au moins autant de sénateurs, plusieurs maires de grandes villes… », liste celui qui a siégé jusqu’à tout récemment au bureau politique de LR. Il nomme aussi des exemples « en Macronie ou au Modem » et ne reconnaît « qu’une seule erreur » :
« Un de nos responsables a été candidat aux législatives LFI. »
Troisième liste étudiante la plus représentée au Conseil national de l’enseignement supérieur et de la recherche, le syndicat ne fait généralement pas le poids en termes de forces militantes face aux syndicats de gauche sur les campus. En revanche, ses relais politiques et médiatiques lui offrent un pouvoir de nuisance pour faire annuler des assemblées antifascistes, par exemple à Reims (51). Ou faire obstacle à des conférences comme celle en présence de l’eurodéputée Insoumise Rima Hassan, à Grenoble (38).
Si l’identité visuelle de l’UNI a toujours été le rouge — c’est peu dire qu’il s’agit d’un paradoxe. L’association a été fondée par des militants gaullistes proches du pouvoir. La naissance a même eu lieu dans le bureau élyséen de Jacques Foccart connu comme le grand ordonnateur de la Françafrique. Pour grossir, l’UNI a rapidement « formé un vaste réseau politique et institutionnel », retrace l’historien Bryan Muller :
« Elle profite de ses appuis pour diffuser et faire entendre ses analyses au sein des mouvements de l’ensemble de la droite française. »
En 1984, au moment d’un vaste mouvement réactionnaire contre le projet d’un service public d’éducation unifié et laïque, l’UNI devient le syndicat incontournable pour les jeunes de droite — sauf pour les plus bagarreurs qui vont au Groupe Union Défense. Ce dernier peut, à l’occasion, servir de renfort à l’UNI contre les étudiants de gauche. En perte de vitesse après la chute du bloc soviétique, le syndicat devient une succursale du grand parti de droite, appelant à voter pour son candidat à chaque présidentielle de 1995 à 2012. « Même en 2017, on a fait la campagne pour François Fillon », précise Clément Armato, ancien délégué général de l’UNI.
Président de l'UNI depuis 2009, Olivier Vial est présenté comme un « Tanguy » du syndicalisme universitaire. En 2020, il a d’ailleurs lancé avec l'organisation un « Observatoire du wokisme ». / Crédits : CNews
De ces liens, de généreuses subventions en découlent. Ainsi, en 2016, Olivier Vial a reçu un chèque de 50.000 euros signé par le président de la région Auvergne-Rhône-Alpes et ami, Laurent Wauquiez. Deux ans plus tôt, ce sont les députés Jean-François Copé et Gilles Carrez qui arrosaient l’UNI de 70.000 euros avec leur réserve parlementaire. Une aide bienvenue pour tenir le mouvement ? « Ces dirigeants se disaient : “Si l’UNI n’est pas sur notre ligne, on ne va plus leur donner du fric…” », résume Guilhem Carayon, ex-président des Jeunes LR, passé par l’UNI, désormais allié du Rassemblement national dans le sillage d’Éric Ciotti. Aujourd’hui, le président de l’UNI promet que ces sommes ne sont plus d’actualité. Et pour cause : le syndicat a pris ses distances avec LR.
Prêt à l’union de l’extrême droite
Septembre 2024. À son apéro de rentrée, la section Grenoble de l’UNI rassemble ses soutiens. Il y a l’ancien ministre de la droite, plusieurs fois condamné pour corruption, Alain Carignon ; la conseillère régionale LR, Nathalie Béranger ; la députée ciottiste et ex-UNI, Hanane Mansouri ; le responsable Jeunes du RN en Isère, Enzo Billon et l’attaché parlementaire RN, Valentin Gabriac — petit frère d’Alexandre Gabriac, ancien du FN viré pour ses saluts nazis. Bref, toute « l’union des droites » est rassemblée sur la photo souvenir, partagée sur les réseaux de la section.
À LIRE AUSSI : Filatures et caméras, l’université Paris-Nanterre a espionné des syndicalistes étudiants
« On essaye d’entretenir des bons rapports avec tous les partis de droite », déclare Olivier Vial qui évite soigneusement de nommer l’extrême droite. Pour se démarquer du RN, il ne parle ni du racisme ni de ses créateurs mais du programme économique : « On est beaucoup plus libéraux. On est plus vieux qu’eux, il y a de grandes chances qu’on leur survive. » Il fut un temps, pourtant, où l’extrême droite vouait une haine viscérale aux Gaullistes et son « fondement même était de tuer de Gaulle et ses partisans », souligne l’historien Bryan Muller.
Septembre 2024. Toute « l’union des droites » s'est rassemblée lors de l'apéro de rentrée de la section Grenoble de l'UNI. / Crédits : DR
« En 2002, Chirac, ça ne m’allait pas. Moi, je votais [Jean-Marie] Le Pen », pose Jean-Guillaume Remise, ancien délégué national de l’UNI, qui a claqué la porte du syndicat quelques années plus tard. Jusqu’à la fin des années 2010, rares étaient les cadres de l’UNI à s’afficher du côté du parti à la flamme. Le tabou a été brisé lors de la dernière campagne présidentielle.
« C’est l’époque où Éric Zemmour est arrivé sur le marché politique. On a senti chez les militants de l’UNI un vrai engouement pour lui », rembobine Manon Deliot de LR. À l’époque, de nombreux cadres zemmouristes sont des anciens du syndicat : Sarah Knafo, Samuel Lafont, Hilaire Bouyé… Comme le polémiste multicondamné, ils enchaînent les déclarations ou les propositions radicales. De quoi faire passer les Jeunes Républicains pour des « centristes », se souvient Manon Deliot. La Retailliste, convaincue, ne l’a pas pris comme un compliment. Un autre responsable LR se souvient de ces militants désabusés à la sortie d’un meeting de Valérie Pécresse :
« On part chez Reconquête, on ne va plus chez les gauchistes de LR ! »
Aujourd’hui, le syndicat joue le rôle de courroie de transmission entre Les Républicains, Reconquête, l’Union des droites pour la République d’Éric Ciotti et le Rassemblement national en invitant leurs membres pour des débats. « Ça n’a rien à voir avec le passé quand c’était le syndicat de la droite LR », lance le transfuge Guilhem Carayon. Numéro 1 de Génération Zemmour, Hilaire Bouyé était présent à celui organisé au début de l’année par la nouvelle section rennaise du mouvement étudiant. Pour l’ancien chef du syndicat à Angers, la proximité est logique : « On a milité sous les mêmes drapeaux de l’UNI. » Le Zemmouriste assure :
« Sur l’immigration, sur l’identité, sur la sécurité, sur les frontières… Toute la base de ces quatre partis est d’accord. »
« Est-ce que j’approuve ce constat ? Oui », répond franchement Clément Armato, collaborateur parlementaire d’une députée LR et formateur influent à l’UNI. « L’UNI, ça a toujours été le mouvement étudiant rassemblant les différentes sensibilités de droite », tente de nuancer l’ex-responsable national, Jacques Smith. Difficile tout de même de cacher la bascule. En 2021, « il était hors de question de mettre un responsable de section pro-RN », rappelle Manon Deliot. Aujourd’hui, un profil comme Yvenn Le Coz vient d’être nommé directeur de cabinet du député RN, Yoann Gillet, dans la foulée de son mandat à la tête de l’UNI.
À la Convergence 2024 de l'UNI, Thomas R. de l'UNI Reims — militant qui traîne avec les néofascistes rémois — est au premier rang, à droite de Patrick Hetzel, alors invité en tant que ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche. / Crédits : DR
Peu de mots sur la précarité étudiante
Durant cette enquête, StreetPress a pu interviewer huit responsables ou anciens boss de l’UNI, dont cinq au niveau national. Beaucoup affirment s’être engagés en réaction à des blocages de campus par des militants de gauche. Aucun ne parle ni de précarité alimentaire qui pousse plus d’un tiers des élèves à sauter régulièrement le dîner — les représentants du syndicat assument s’opposer au repas étudiant à 1 euro. Ni des coupes budgétaires qui vont réduire les places dans certaines licences.
« Dans les débats auxquels j’ai assisté et dans les tractages, ça parlait surtout de l’immigration et de l’insécurité », témoigne un ancien militant à Lille (59), qui n’a pas le souvenir d’une seule discussion en interne sur la précarité. Une source intégrée à une autre section cette année confirme :
« L’écriture inclusive était peut-être la thématique qui se rapprochait le plus de ce qui pouvait être en lien avec ce qui se passait dans une fac. »
Pour Olivier Vial et ses partisans, la mère de toutes les batailles est le combat contre le « wokisme » et « l’islamogauchisme » — deux concepts flous dans la bouche de leurs détracteurs et à la réalité scientifique contestée. En 2020, il a d’ailleurs lancé un « Observatoire du wokisme » avec l’UNI, plateforme qui enquête notamment sur « l’activisme trans ». Les personnes trans sont des cibles de l’extrême droite trumpiste aux États-Unis depuis des années.
En 1973, dans les colonnes de son magazine, l'UNI milite contre le droit à l'avortement et contre l'éducation sexuelle. / Crédits : DR
Le syndicat nie le racisme et les saluts nazis de ses militants
Lors de la dernière rentrée, les discussions en interne ont été bien occupées par la batterie de casseroles que se traîne désormais le syndicat. Les saluts nazis ? « Dès qu’on apprend ce genre de choses, c’est l’exclusion immédiate », affirme Olivier Vial sur un ton catégorique. Pourtant, le responsable national Mathis Gachon, auteur de plusieurs saluts de Kühnen — une variante à trois doigts du salut nazi — a été maintenu dans ses fonctions. « On a discuté avec lui et il nous a donné toutes les garanties en nous disant que ce n’était pas du tout ce qu’il pensait faire. Cette histoire-là a été réglée », évacue le président de l’UNI. Il précise tout de même que Mathis Gachon a écopé d’un « avertissement ».
Sur la photo dans ce restaurant d'Arcachon, le responsable national de l'UNI, Mathis Gachon (au centre, sur la rangée de droite) est « copain » avec celui qui porte une casquette (à droite) Thomas R., un cadre de l'UNI Reims. Il traîne avec Hugo C. (au centre, sur la rangée de gauche), militant néofasciste violent, qui fait un salut de Kühnen sur ce cliché. / Crédits : DR
Les différents cadres interrogés nient tous l’idéologie que représentent ces gestes. « Dans tous les syndicats étudiants, quels qu’ils soient, il y a toujours eu des brebis galeuses », dit Rémi Martial, ex-responsable national de l’UNI et maire LR de Lèves, à côté de Chartres (28). Jean-Guillaume Remise met ces saluts nazis sur le compte de la jeunesse, « le temps que le dernier bouton d’acné passe », ajoutant qu’il ne faudrait « pas en tirer des conclusions de profondeur idéologique ». L’ancien responsable national, Jacques Smith assure comme les autres n’avoir jamais vu de salut nazi à l’UNI pendant leurs fonctions. « De mon temps, ça n’aurait jamais été toléré », affirme l’ancien président de l’UMP, Jean-François Copé. La succession récente de ces événements ressemble à un sacré tournant.
Plusieurs témoins détaillent des tractages au faciès par le syndicat. À l’image de Camille Pagiras, présidente de l’Union Étudiante de Grenoble, qui se souvient d’un tractage à Lille (59) : « Il y avait Yvenn Le Coz avec un autre militant de l’UNI. On tracte un étudiant racisé et il dit : “Ça, on vous le laisse, ce n’est pas notre clientèle”. » Une expérience similaire a été vécue à Toulouse (31) par Ilies Djaouti, étudiant en droit et président de l’association Alertes Racisme : « Une militante UNI Toulouse m’a dit : “Ah, elle est pour toi celle-là”, parce que l’étudiante était voilée. Ce sont des petites phrases comme ça. Ils se contiennent mais des fois, c’est plus fort qu’eux. »
À LIRE AUSSI : « Les RaSSelards » : quatre stagiaires radiés d’un grand cabinet d’avocats pour comportements racistes
En « off », un cadre actuel des Jeunes LR affirme avoir assisté à plusieurs scènes avec des propos racistes tenus par Clément Armato, alors responsable national du syndicat. « C’étaient des blagues sur les noirs, les arabes… », affirme cette source. Populaire en interne à tel point que les militants lui ont fait une chanson en son honneur, Clément Armato nie ces accusations auprès de StreetPress. Selon nos informations, pendant la campagne présidentielle de 2022, un autre haut-cadre de l’UNI aurait affirmé à ses proches que Zemmour allait « nous débarrasser de ces sales migrants ». À ces derniers s’ajoute Côme de Montaigne de Poncins. Début octobre, StreetPress a révélé comment ce président de 2020 à 2023 de la section Aix-Marseille a été viré de son stage dans un cabinet d’avocats pour « propos à caractère raciste ».
Les différents responsables de l’UNI nient ces accusations de racisme. Olivier Vial assure d’ailleurs que le syndicat ferait « une différence entre les partis politiques et les groupuscules » d’extrême droite radicale, « avec qui la frontière est étanche ». Vraiment ?
À Mulhouse, la responsable UNI de la section Maria L., également engagée à l'Action française, milite contre l’avortement avec l’association Choisir la vie. / Crédits : DR
Action française et néofascistes
À Mulhouse (68), la responsable de section Maria L. milite contre l’avortement avec l’association Choisir la Vie — et ce n’est pas la ligne la plus gênante de son CV. Royaliste convaincue, l’étudiante est engagée à l’Action française. Elle colle des affiches « À bas la République » et affirme sur X (anciennement Twitter) que « Dieu [aurait] créé les Arabes pour tester notre patience ». Elle n’est pas la seule : selon nos informations, le trésorier de l’UNI Rouen revendique aussi son appartenance au groupe monarchiste (2). Rien d’étonnant à écouter Olivier Perceval, l’ancien secrétaire général du mouvement :
« On a plutôt un regard bienveillant envers les militants de l’UNI. »
Du côté de Rennes (35), les révélations en septembre 2024 de la porosité entre la section de l’UNI et des groupuscules néofascistes ont valu à la section locale d’être « débranchée » en catimini par la direction nationale. « Tout le monde a été viré, encore plus qu’à Strasbourg », précise le président Olivier Vial à StreetPress en référence aux révélations de montages antisémites et saluts nazis qui ont touché la branche alsacienne. Quid de la section nantaise, repérée elle aussi pour ses liens avec des militants néofascistes ? « Je ne me rappelle plus », lâche-t-il. Sans oublier la proximité entre celle de Toulouse et le groupe identitaire violent Furie française.
Cet été, l'ancien chef de l'UNI Reims Thomas R. a partagé une story pleine de testostérone avec Hugo C. et Valentin C. Les deux ont défilé en mai dernier à Paris dans la manifestation annuelle des néofascistes français. / Crédits : DR
À Reims (51), ces dernières années, la section menée par Thomas R. et Thomas C. a déjà fait appel à des militants d’extrême droite radicale pour « faire le sale boulot », selon une de leurs opposantes locales. Les deux hommes — devenus respectivement responsables des Jeunes LR et GZ dans la Marne — ont été épinglés par Mediapart. StreetPress a découvert de nouveaux éléments : en 2023, Thomas R. sollicite Remes Patriam pour tenter de « débloquer » Sciences Po Reims. Des vidéos et photos le montrent à la manœuvre avec des cadres du groupe royalisto-néofasciste, qui vont ensuite au contact des manifestants. Un militant de gauche est blessé.
L’alliance remet ça dans la nuit et se vante du « déblocage » de Science Po. Dans l’escouade nocturne du syndicat se trouvent encore Thomas R., mais également Hugo C. Ce militant violent adepte des bras tendus et fortement soupçonné d’être l’auteur de tags néonazis dans les rues de Reims.
En 2023, l'UNI s'est vanté du « déblocage » de Science Po Reims. Dans l’escouade nocturne du syndicat se trouve Thomas R. mais également le militant violent Hugo C., membre de Remes Patriam et des hooligans MesOs. / Crédits : X-Twitter
Les deux hommes sont amis. Toujours en 2023, ils se sont retrouvés dans un restaurant du bassin d’Arcachon avec le responsable national de l’UNI, Mathis Gachon. Au menu : plateau d’huitres, bouteille de vin blanc et salut de Kühnen d’Hugo C. pour la photo. Cet été, Thomas R. a partagé une story pleine de testostérone dans un bar du centre-ville rémois, bras dessus-bras dessous avec Hugo C. et Valentin C. Les deux ont défilé en mai à Paris dans la manifestation annuelle des néofascistes français. De son côté, Thomas R. a toujours son rond de serviette à la Convergence de l’UNI, aux côtés du gratin de la droite et de l’extrême droite.
Contactés, Mathis Gachon, Yvenn Le Coz, Thomas R., Hugo C. ou encore Maria L. n’ont pas répondu à nos sollicitations pour cet article. Tout comme le trésorier de l’UNI Rouen.
(1) Déclaré coupable d’association de malfaiteurs par le tribunal de Paris en première instance, Brice Hortefeux a fait appel de sa condamnation.
(2) Contacté par StreetPress, ce dernier n’a pas contesté ces informations et a préféré répondre avec deux mèmes moqueurs.
Illustration de Une par Mila Siroit.
- Enquêtes /
- Syndicat /
- syndicats étudiants /
- Université /
- Laurent Wauquiez /
- Jean-François Copé /
- François Fillon /
- Les républicains /
- nazis /
- Antisémitiste /
- antisémitisme /
- Strasbourg /
- Dijon /
- Toulouse /
- Saint-Étienne /
- Rennes /
- Nantes /
- reims /
- syndicats /
- Racisme /
- Discrimination /
- Eric Ciotti /
- Rassemblement national /
- Transgenres /
- Cover /
- A la une /