Le groupe de jeunes aux bras chargés de matériel de collage attire l’œil dans les rues de Meyzieu (69), le 20 juin dernier, à une semaine du premier tour des législatives. Des habitants viennent discuter avec ces militants venus afficher les couleurs du Rassemblement national (RN). Ici, dans la 13e circonscription du Rhône, c’est Tiffany Joncour, déléguée départementale du RN depuis moins de six mois, qui est candidate.
L’un des curieux dégaine son portable et filme l’interaction. Sur les images, un militant interpelle les jeunes du quartier et les questionne sur le lieu de naissance de leurs parents. Connu de la mouvance identitaire, il s’agit de Victor G., un des porte-parole des Remparts, organisation héritière de Génération Identitaire (GI). Le groupe, connu pour ses actions coups de poing, a été dissous pour son discours de haine, son organisation similaire à celle d’une milice paramilitaire et ses liens avec des groupuscules défendant des théories racialistes ou suprémacistes. Les Remparts sont habitués aux descentes racistes dans Lyon (69). Ce groupe a lui aussi été dissous le 26 juin dernier.
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Si les identitaires collent spécifiquement pour Tiffany Joncour, ce n’est pas pour rien : arrivée en tête avec 37% des voix, la jeune femme, engagée au Front national (FN) depuis les années 2010, serait proche de plusieurs figures du milieu identitaire lyonnais. En 2017, alors qu’elle était candidate FN aux législatives dans la 3e circonscription du Rhône, son compte secondaire, supprimé depuis, oscillait entre des publications du Front national et Génération identitaire.
En 2018, la candidate revendiquait aussi une appartenance à la Manif pour tous, et une forte proximité avec Marion Maréchal et Bruno Gollnisch, figures de l’aile la plus radicale de l’extrême droite et historiques du Front national.
Des amis identitaires
Sur sa page Facebook personnelle, dans les quelques likes que les publications publiques de Tiffany Joncour comptent, on trouve systématiquement une petite dizaine de visages de Génération Identitaire ces dernières années. La candidate est par exemple amie avec Marc Barrault, sous son pseudo « Marc Assin », un ancien cadre de GI Paris exilé à Lyon. Il a été condamné en décembre à un an de prison dont six mois ferme pour une agression raciste à la sortie d’une boîte de nuit.
Parmi les amis de Tiffany Joncour, on croise aussi Chloé Camus (un pseudo), son compagnon Adam A., et Roxane Chaudesaigues. Ces trois profils sont liés à une affaire de port et de transport d’armes de catégorie D – dont StreetPress vous parlait en novembre. Ils ont été retrouvés en possession de barres de fer et de bombes lacrymogènes dans leurs voitures, alors qu’ils collaient des slogans sur le racisme anti-blanc. Roxane Chaudesaigues est d’ailleurs une ancienne candidate RN, cette fois-ci dans l’Ain aux départementales et aux régionales de 2015. C’est aussi une habituée du bar de Génération identitaire, La Traboule, qui devrait être dissous en même temps que les Remparts.
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Les groupuscules violents et le RN main dans la main
Le soutien matériel des identitaires lyonnais au RN local est loin d’être une surprise, tant les liens entre le parti et le groupuscule sont étroits. L’ancien porte-parole des Remparts, Sinisha Milinov (1) est un ancien candidat aux municipales pour le RN. Il a été condamné à de la prison ferme pour une agression que la justice a reconnue raciste en février dernier – il a passé à tabac et agressé au couteau des individus à la sortie d’une boîte de nuit. Plus ancien, Adam Vega, a lui été responsable de Top sport Rhône, l’association derrière un des locaux identitaires du Vieux-Lyon – également dissous en même temps que les Remparts. Il a lui aussi été candidat RN aux métropolitaines de Lyon, aux côtés de Lucie Issartel, une autre cadre identitaire. Une liste sur laquelle on trouvait aussi… Tiffany Joncour, fameuse candidate RN actuellement en course pour la députation.
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Contactée, Tiffany Joncour n’a pour le moment pas donné suite à nos sollicitations.
(1) Edit le 03/07/24 : Sinisha Milinov n’est pas dans les amis de Tiffany Joncour.
Propos racistes, homophobes, antisémites, complotistes, anti-IVG, liens avec des groupuscules radicaux… Retrouvez ici, la liste des candidats du Rassemblement national épinglés par StreetPress.
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- Agnès Laffite, 7e circonscription de Seine-et-Marne. La candidate RN qui a plus peur de l’islam que du réchauffement climatique.
- Christian Pérez, 8e circonscription du Finistère. Le candidat RN qui compare les joueurs de l’équipe de France à des « clandestins ».
- Josseline Liban, 2e circonscription du Calvados. Une nouvelle candidate RN raciste et complotiste.
- Julie Aprineca, 3e circonscription du Cher. La suppléante RN qui porte un t-shirt de suprémaciste blanc et qui s’affiche avec des skinheads néonazis.
- Ludivine Daoudi, 1ere circonscription du Calvados. La candidate RN à la casquette nazie qui est aussi membre du très raciste et antisémite Parti de la France.
- Pierre Gentillet, 3e circonscription du Cher. Le médiatique candidat RN pro-russe.
- Brice Bernard, 4e circonscription de Savoie. Le candidat RN qui aime la quenelle.
- Louis-Joseph Pecher, 5e circonscription de Meurthe-et-Moselle. Le candidat antisémite de Ciotti et du RN.
- Julie Rechagneux, 4e circonscription de Gironde. La candidate RN qui fricote avec les néonazis.
- Nicolas Conquer, 4e circonscription de la Manche. Le candidat investi par Éric Ciotti et fervent supporter de Trump.
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