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    08/11/2011

    Contrôle au faciès: Un numéro contre les discriminations

    Par Alban Elkaïm

    Samedi 29 octobre, le collectif Stop le contrôle au faciès organisait un happening à Châtelet pour faire connaître son service d'aide juridique face aux contrôles abusifs.

    Ni la couleur ni le style qu’il faut ? Fait voir tes papiers, et que ça saute ! C’est un peu cliché mais c’est le lot quotidien de bien des jeunes. Car on a 10 fois plus de chances que n’importe qui d’être contrôlé quand on est jeune, 6 fois plus quand on est  black et  9  fois plus quand on est maghrébin.

    C’est contre cela que se bat le collectif « Stop le contrôle au faciès ». Sa création fait suite à la parution d’un rapport de l’ONG Open Society Justice Initiative , qui dénonce les contrôles de police « au faciès » (« ethnic profiling ») dont sont victimes les jeunes issus des minorités visibles en France. Des contrôles à répétition, puisque cela peut arriver jusqu’à 15 fois dans la journée pour certains, assure l’ONG

    Photos Le collectif a choisi la fontaine des Innocents, à la station Châtelet, pour son action du samedi 29 octobre. Il s’agissait d’aller à la rencontre de jeunes gens afin de leur expliquer l’action de Stop le contrôle au faciès. On leur explique leurs droits, on leur demande de parler de leur expérience. Les moins timides se font prendre en photo tenant devant eux une ardoise qui indique nom, prénom, et nombre de contrôle(s) à leur actif. Comme au comico !

    Surtout, ils ne doivent pas repartir sans le numéro de téléphone. Le collectif a mis en place un numéro auquel toute personne qui estime avoir été contrôlé sans raison objective peut envoyer un SMS. Elle sera rappelée dans les 24 heures, écoutée et conseillée, puis aidée si elle décide de porter plainte.

    Stop le contrôle au faciès travaille avec un collectif d’avocats mobilisés autour de la même cause. Le but : monter un dossier solide pour mener en justice une action collective. Stop le contrôle au faciès demande à ce qu’une « attestation de contrôle » soit systématiquement remise par les policiers à la personne contrôlée.

    07.60.19.33.81 Mais au-delà de ça, l’action de samedi visait à soulever le débat. Et particulièrement parmi les jeunes des quartiers, qui ont tendance à trouver cela normal. Selon les membre du collectif, contrôler des individus en fonction de leur couleur, leur âge et leur style vestimentaire est inefficace et discriminatoire. C’est aussi humiliant et ça donne une image négative de soi-même . Et puis au fait, c’est illégal.

    En attendant, personne n’était très chaud métro Châtelet pour que circule sur internet une photo de lui en criminel. Tant pis, l’important est de mettre des moyens en place pour que cette pratique soit un peu plus… contrôlée. Et si t’as un problème avec les keufs surtout n’oublie pas : 07.60.19.33.81.

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