Un long cri de joie monte. Sur certains de nos visages, des larmes coulent. Le soulagement est immense et les sourires semblent effacer les cernes. Quelques minutes après 20h, un rayon de soleil illumine les toits de Paris. Comme un symbole, les démons qui ont hanté nos nuits retournent dans l’ombre.
Place de la République, dimanche 7 juillet 2024, 20h. / Crédits : Pauline Gauer
Ce dimanche soir, le Nouveau Front populaire arrive en tête à l’Assemblée nationale. / Crédits : Pauline Gauer
Au fil de la soirée, Lucas, le responsable des réseaux sociaux de StreetPress, égrène la litanie des candidats RN sortis. Christian Perez, le copain des négationnistes, battu. Annie Bell, la preneuse d’otage, battue. Louis-Joseph Pecher, le twittos antisémite, éliminé. Même Marie-Caroline Le Pen, la sœur de Marine, et Meyer Habib, le présumé indéboulonnable député de la 8e circonscription des Français de l’étranger, n’entrent pas à l’Assemblée. La liste est longue et notre plaisir immense.
Le soulagement. / Crédits : Pauline Gauer
La joie. / Crédits : Pauline Gauer
Sur la place de la République, épicentre parisien du combat contre l’extrême droite, la foule est en liesse. Les gens se serrent, s’embrassent, rient, pleurent. L’amour a gagné. Tard dans la nuit, nous quittons nos bureaux avec un sentiment de devoir accompli.
Célébration. / Crédits : Pauline Gauer
La foule est en liesse. / Crédits : Pauline Gauer
Édito de Mathieu Molard et photos de Pauline Gauer.
Face au péril, nous nous sommes levés. Entre le soir de la dissolution et le second tour des législatives, StreetPress a publié plus de 60 enquêtes. Nos révélations ont été reprises par la quasi-totalité des médias français et notre travail cité dans plusieurs grands journaux étrangers. Nous avons aussi été à l’initiative des deux grands rassemblements contre l’extrême droite, réunissant plus de 90.000 personnes sur la place de la République.
StreetPress, parce qu'il est rigoureux dans son travail et sur de ses valeurs, est un média utile. D’autres batailles nous attendent. Car le 7 juillet n’a pas été une victoire, simplement un sursis. Marine Le Pen et ses 142 députés préparent déjà le coup d’après. Nous aussi nous devons construire l’avenir.
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