Yaël Braun-Pivet serait « le mariage de l’argent roi et de l’homme nomade », d’Alain Minc et de Jacques Attali — trois personnalités fréquemment identifiées comme juives, incapables de comprendre les « Français enracinés ». En direct sur CNews, Erik Tegnér, fondateur du magazine d’extrême droite « Frontières », égrène des clichés antisémites. Sur le plateau, coutumier des propos nauséabonds, personne ne réagit. Et la chaîne, habituée aux saillies racistes, va jusqu’à partager l’extrait sur ses réseaux sociaux.
Dans la foulée, StreetPress débusque les propos, les dissèque et traite le sujet car jamais l’antisémitisme ne doit se banaliser. SOS Racisme, contacté par StreetPress, annonce saisir le gendarme de l’audiovisuel : l’Arcom.
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« L’Obs », « L’Humanité » et L’Insoumission — le journal de La France insoumise — reprennent l’info. De son côté, Erik Tegnér hurle à la cabale, d’abord sur X (anciennement Twitter) et ensuite sur I24News : « De ma vie, jamais je n’aurais imaginé qu’on puisse m’accuser d’être antisémite » et affirmer être « l’un des principaux défenseurs des juifs en France ».
Contre-attaque devant les tribunaux
Vraiment, Monsieur Tegnér ? Ça n’est pourtant pas la première fois que votre média est épinglé pour flirter avec l’antisémitisme. « Le Monde » rapportait que l’un de vos journalistes, Jordan Florentin, se baladait avec un passe sanitaire au nom d’Adolf Hitler. Nous avions à StreetPress révélé que Louise Morice, une autre de vos collègues, était fiancée à un collectionneur d’objets du IIIe Reich. Une appétence qu’on retrouve dans vos colonnes : vous avez publié un article dithyrambique sur le bataillon ukrainien Azov, qui compte dans ses rangs de nombreux néonazis. Un texte signé par Xavier Maire, un néonazi français.
Extraits de la plainte adressée aux médias StreetPress et L'Insoumission.fr. / Crédits : DR
Aujourd’hui, ce média d’extrême droite contre-attaque devant les tribunaux. Erik Tegnér a porté plainte contre StreetPress et L’Insoumission. Pour le représenter et démontrer qu’il n’est pas antisémite, le fondateur de « Frontières » a mandaté l’avocat Frédéric Pichon, qui est accessoirement l’ancien leader du GUD — un groupuscule violent et antisémite dissous en 2024.
Des frais non remboursés
L’objectif de « Frontières » est évident : nous pousser à stopper nos enquêtes qui les dérangent et nous user financièrement. StreetPress a actuellement onze procès sur le dos. Ça représente un coût financier important. L’an dernier, nous avons dépensé plus de 51.000 euros en frais juridiques et cela risque d’être encore plus cette année. Rappelons que même si nous gagnons tous nos procès, nous ne serons pas remboursés de ces frais.
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Face aux procès-bâillons de l’extrême droite, je soutiens StreetPress
Illustration de Une par Caroline Varon.
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