En ce moment

    09/02/2012

    Avec « la chanson de Charonne » à la place de « Motivés » de Zebda

    A Paris 700 manifestants pour la commémoration des morts de la rue de Charonne

    Par Edouard Dropsy

    Le 8 février 1962, la police sous autorité de Maurice Papon, réprimait par la force une manifestation à Paris pour l'indépendance de l'Algérie. 50 ans après à l'appel de la CGT, du PC et de la Mairie de Paris une manifestation était organisée.

    « J’ai participé à la manifestation, c’était ma première, et je venais d’être démobilisé d’Algérie, raconte André, 74 ans. Ce qui s’est passé m’a définitivement convaincu de m’engager dans les syndicats. » Ce qui s’est passé? Neuf morts, des centaines de blessés, et des fonctionnaires de police jamais jugés. Le 8 février 1962, il y a cinquante ans jour pour jour, le drame du métro Charonne venait d’avoir lieu.

    Thibault, Laurent et Delanoë La veille, des militants de l’OAS (Organisation de l’Armée Secrète) ont fait exploser une dizaine de bombes en métropole, dont une au domicile du ministre de la Culture : André Malraux. A Paris les anti-Algérie française dont les communistes se réunissent le lendemain en signe de protestation. La manifestation réunit 60.000 personnes selon L’Humanité. La police de Maurice Papon et du général de Gaulle sévit.

    Aujourd’hui, la CGT, le Parti Communiste et la Mairie de Paris commémorent le triste anniversaire de cette manifestation qui a fini dans le sang. Sur la place du 8 février 1962, à midi, près de 300 citoyens se sont réunis pour écouter Pierre Laurent secrétaire national du PCF, Bernard Thibault, secrétaire général de la CGT et Bertrand Delanoë, maire de Paris. Dans le froid, ils assistent religieusement à cette cérémonie annuelle « qui aujourd’hui à un goût particulier », précise Bertrand Hamache, responsable CGT à la RATP.

    J’ai participé à la manifestation, c’était ma première, et je venais d’être démobilisé d’Algérie

    Chanson de Charonne A 12h30, un cortège se forme. Direction le Père-Lachaise, où sont enterrées les victimes de l’OAS qui a sévi en 1961-1962. De 300, les manifestants sont désormais 700 à remonter le boulevard Voltaire. Une voiture à l’avant passe la chanson de Charonne à la place du traditionnel Motivés de Zebda. Bernard Thibault et Pierre Laurent sont en tête de cortège. La marche est silencieuse, mais pas muette. Deux femmes ne s’accordent pas sur l’action du général de Gaulle à cette période. L’une le défend, l’autre non. Tout en rappelant les événements qui ont eu lieu quatre mois avant, le 17 octobre 1961, où plus de 200 Algériens auraient été jetés à la Seine par les agents de la préfecture de Police, sous autorité du président de la République.

    Au Père-Lachaise Dans ce défilé, des pancartes à l’effigie des neuf victimes flottent au-dessus des bonnets. Peu de jeunes. Mais ça ne désespère pas Nicolas Dutent, membre du Parti Communiste de 26 ans:

    « Beaucoup travaillent, mais ils sont présents dans les autres cortèges. C’est important qu’il y ait du monde aujourd’hui, ça permet de mieux préparer l’avenir ».

    Arrivés au cimetière du Père-Lachaise, les manifestants se suivent le long des allées recouvertes de neige. Après un parcours de 20 minutes, les voilà, défilant silencieusement devant cette stèle qui condamne les criminels français.

    C’est important qu’il y ait du monde aujourd’hui, ça permet de mieux préparer l’avenir

    Pour continuer le combat contre l’extrême droite, on a besoin de vous

    Face au péril, nous nous sommes levés. Entre le soir de la dissolution et le second tour des législatives, StreetPress a publié plus de 60 enquêtes. Nos révélations ont été reprises par la quasi-totalité des médias français et notre travail cité dans plusieurs grands journaux étrangers. Nous avons aussi été à l’initiative des deux grands rassemblements contre l’extrême droite, réunissant plus de 90.000 personnes sur la place de la République.

    StreetPress, parce qu'il est rigoureux dans son travail et sur de ses valeurs, est un média utile. D’autres batailles nous attendent. Car le 7 juillet n’a pas été une victoire, simplement un sursis. Marine Le Pen et ses 142 députés préparent déjà le coup d’après. Nous aussi nous devons construire l’avenir.

    Nous avons besoin de renforcer StreetPress et garantir son indépendance. Faites aujourd’hui un don mensuel, même modeste. Grâce à ces dons récurrents, nous pouvons nous projeter. C’est la condition pour avoir un impact démultiplié dans les mois à venir.

    Ni l’adversité, ni les menaces ne nous feront reculer. Nous avons besoin de votre soutien pour avancer, anticiper, et nous préparer aux batailles à venir.

    Je fais un don mensuel à StreetPress  
    mode payements

    NE MANQUEZ RIEN DE STREETPRESS,
    ABONNEZ-VOUS À NOTRE NEWSLETTER