Quand StreetPress lui passe un coup de bigo, Thierry est calé derrière son ordi. Depuis des mois, il ne quitte presque plus les bureaux bruxellois de Pipette Inc, le studio de jeux vidéo qu’il a monté après avoir fait son temps dans la com’.
Son projet : un jeu d’aventure et de survie où le gamer incarne un groupe de cinq réfugiés qui tentent de fuir leur pays, en train de basculer dans le totalitarisme.
Extrait du jeu / Crédits : DR
Ça raconte quoi ton jeu ?
L’histoire commence dans une société contemporaine européenne, on pourrait aisément imaginer qu’on se trouve en Belgique ou en France. Et cette démocratie commence à glisser doucement dans le totalitarisme.
Les 5 personnages incarnés par le joueur décident de quitter le pays, en essayant de passer la frontière au Nord. L’aventure commence à ce moment-là.
Qu’est-ce que tu as voulu explorer à travers ces personnages ?
Tout au long de leur parcours, les persos doivent survivre à la nature et aux hommes. Surtout, ils devront faire face à des choix moraux difficiles : sacrifier un membre de l’équipe, conclure des accords douteux avec les gardes-frontières ou des passeurs, laisser des innocents périr pour sauver leur propre vie…
J’ai essayé de comprendre ce que pouvaient vivre les gens qui actuellement fuient leur pays afin d’avoir une vie meilleure.
A quel moment t’as eu l’idée de créer ce jeu ?
J’avais en tête de créer un jeu d’aventure et de survie depuis pas mal de temps. J’ai commencé à bosser dessus, au départ sans portée politique ni rien du tout.
Et l’actualité m’a rattrapé. Avec la crise des réfugiés à l’été 2015, la fermeture des frontières à l’Est, le débat autour des réfugiés.. Puis il y a eu les attentats de Paris et de Bruxelles, l’état d’urgence, les manifs contre la loi Travail, la répression policière, le durcissement des Etats…
Bref, je me suis demandé comment agir, et j’ai pensé que c’était la meilleure manière de parler de ces questions-là.
Comment tu finances ce jeu ?
Il faut savoir qu’un jeu vidéo, surtout en indé, ça coûte super cher. J’ai estimé toutes les dépenses à plus ou moins 100.000 euros. Ce qui coûte le plus cher, ce sont les sons et la musique.
Pour le financement, c’est plus compliqué. Vu la thématique, j’avais pas trop envie d’aller faire un prêt à la banque. J’ai mis un peu de thune de ma poche, et j’ai lancé une campagne Kickstarter avec pour objectif de réunir 10.000 euros. Le reste on verra. Si tout se passe bien, mon jeu sortira fin 2018.
Face au péril, nous nous sommes levés. Entre le soir de la dissolution et le second tour des législatives, StreetPress a publié plus de 60 enquêtes. Nos révélations ont été reprises par la quasi-totalité des médias français et notre travail cité dans plusieurs grands journaux étrangers. Nous avons aussi été à l’initiative des deux grands rassemblements contre l’extrême droite, réunissant plus de 90.000 personnes sur la place de la République.
StreetPress, parce qu'il est rigoureux dans son travail et sur de ses valeurs, est un média utile. D’autres batailles nous attendent. Car le 7 juillet n’a pas été une victoire, simplement un sursis. Marine Le Pen et ses 142 députés préparent déjà le coup d’après. Nous aussi nous devons construire l’avenir.
Nous avons besoin de renforcer StreetPress et garantir son indépendance. Faites aujourd’hui un don mensuel, même modeste. Grâce à ces dons récurrents, nous pouvons nous projeter. C’est la condition pour avoir un impact démultiplié dans les mois à venir.
Ni l’adversité, ni les menaces ne nous feront reculer. Nous avons besoin de votre soutien pour avancer, anticiper, et nous préparer aux batailles à venir.
Je fais un don mensuel à StreetPress
NE MANQUEZ RIEN DE STREETPRESS,
ABONNEZ-VOUS À NOTRE NEWSLETTER