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    10/01/2011

    Critique: Harry Brown avec Michael Caine

    Par StreetPress

    Dans la lignée des « vigilante movies » des 70's, Harry Brown met aux prise l'inégalable Michael Caine avec des sauvageons made in England. Sauf qu'on est loin de Dirty Harry: le film pèche à cause de son manque de subtilité.

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    Avec Que Justice soit faite (de F. Gary Gray, avec l’inexpressif Jamie Foxx) en décembre et ce mois-ci Harry Brown, nous assistons depuis quelques semaines au retour d’un genre cinématographique jusque là en sommeil, le « vigilante movie ». Mais est-ce pour le mieux ?

    Dans la lignée des Inspecteur Harry ou de Un justicier dans la ville

    Avant de répondre, revenons brièvement sur ce genre ayant eu son heure de gloire avec la série des Inspecteur Harry (avec en vedette le big magnum 44 de Clint Eastwood) ou celle d’Un Justicier dans la ville (avec le visage impassible d’un Charles Bronson expéditif), dans les années 1970-1980. Le vigilante movie est un genre qui émerge principalement lors de périodes troubles (sous l’ère Reagan notamment aux Etats-Unis), et centré sur des personnages qui se sentent contraints de prendre les armes pour pallier les carences d’une justice ne faisant plus son boulot.

    Ce genre n’a pas non plus été totalement abandonné ces dernières années. En effet, la série TV Dexter, par exemple, met en scène un vigilante, dont l’ambigüité et le charme permet de renouveler le genre, en le plaçant sous un angle plus pernicieux. Au cinéma, nous avons eu récemment Gran Torino de et avec Clint Eastwood, qui nous offrait une fin sacrificielle magnifique,  lui permettant de clore définitivement la polémique lancée à  propos du personnage de l’inspecteur Harry. Mais qu’en est-il d’Harry Brown ? Dépasse-t-il ce genre plutôt réac ou en est-il un énième avatar ? Malheureusement, on pencherait plutôt du côté de la seconde réponse.

    Fiche technique

    Réalisé par Daniel Barber avec Michael Caine et Emily Mortimer
    Vu: Grâce au téléchargement :)
    J’y vais avec: Des vieux armés de batte de base-ball qui veulent casser du sauvageon
    Glace ou pop corn: Plutôt un bon steak bien saignant
    Note: 1/5 pour le film, 4/5 pour  l’interprétation Michael Caine car ça reste  du bon Michael Caine

    Immoral mais surtout plein de prétentions sociologiques

    Tiré de faits réels, Harry Brown est l’histoire d’un ancien marine à la retraite, incarné par Michael Caine,  vivant paisiblement et seul dans un quartier difficile de la banlieue londonienne. Apprenant le meurtre d’un de ses amis par des jeunes de ce quartier, et face à l’impuissance policière, il décide de prendre les armes afin de le venger.

    L’amoralité du film n’est en soi pas un reproche que l’on peut faire au réalisateur, car c’est son parti pris. Par contre, là où sa vision atteint ses limites, c’est dans sa volonté de décrire la réalité sociale de ces quartiers difficiles: Sa vision de la jeunesse est malheureusement beaucoup trop simpliste et caricaturale. Le film ne la dépeint que sous l’angle de la violence (gratuite) sans lui laisser la place de s’exprimer ou de la comprendre. Au final, les personnages manquent totalement de relief et ne sont que peu crédibles, ce qui leur donnent peu de chances de se sauver aux yeux du spectateur.

    Heureusement Michaël Caine est impec’ et émouvant

    Pour comprendre, la réalité de la jeunesse britannique mieux vaut regarder (ce qui peut paraître paradoxal) la série britannique de science-fiction, Misfits, dans laquelle cinq jeunes de quartiers difficiles effectuant des travaux d’intérêts généraux, héritent de super pouvoirs.

    Là où le film est, par moments (peu nombreux malheureusement), plutôt juste, c’est sur son allusion à la solitude de nos aînés, magnifiquement incarnée par Michael Caine qui semble attendre patiemment sa mort, en se ressassant son passé - son passé militaire notamment, volontairement enfoui, dont les résurgences sont inéluctables. Malgré cela, le film reste fortement critiquable quant sa vision de la jeunesse anglaise, mais également pour la violence de certaines scènes, qui sont parfois à la limite du supportable.

    La bande-annonce

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