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    23/09/2025

    Ton futur maire est-il d’extrême droite ?

    Le plan de l’extrême droite pour conquérir les villes de France : notre carte interactive | FACTS

    Par Thomas Porlon

    Dans ce nouvel épisode de FACTS, on vous présente notre carte inédite des communes qui pourraient basculer à l’extrême droite. À six mois des élections municipales 2026, StreetPress et ses partenaires dévoilent le plan du RN pour conquérir les mairies.

    En mars 2026 se tiennent les élections municipales. Chaque ville va élire son maire. Le Rassemblement national (RN) et ses alliés espèrent en gagner des dizaines. Nice, Toulon, Vitrolles, dans le Sud. Calais, Lens ou Boulogne-sur-Mer dans le Nord… C’est peut-être plus d’une centaine de villes qui sont dans son viseur. Sans oublier que Reconquête, le parti d’Éric Zemmour, pourrait lui aussi mettre la main sur quelques villes, en s’appuyant sur des élus de droite, bien implantés localement.

    Malheureusement, ils peuvent y arriver. Rien n’est joué. À StreetPress, on lance une grande carte interactive recensant ces villes qui pourraient basculer à l’extrême droite. Lors de cette bataille des municipales, nous avons besoin de vous !


    Cliquez-ici pour afficher la carte en plein écran.

    Pour continuer à mettre des bâtons dans les roues de l’extrême droite, nous avons développé cette carte et préparé ce projet, qui est gratuit.

    Des politiques racistes

    Actuellement l’extrême droite a treize communes de plus de 9.000 habitants. Et le moins qu’on puisse dire, c’est que ça ne s’est pas toujours bien passé… Dans plusieurs villes gérées par le Rassemblement national, les affaires s’accumulent. Louis Aliot, maire de Perpignan, est accusé de « favoritisme » ; une enquête est en cours. David Rachline, maire de Fréjus, est soupçonné de corruption ; une enquête est également en cours.

    Sans surprise, les maires d’extrême droite mènent des politiques racistes comme à Hayange, où Fabien Engelmann organise chaque année une « fête du cochon ». Il n’est pas le seul : depuis qu’il est maire de Béziers, Robert Ménard multiplie les sorties racistes. Tout cela pourrait arriver dans de nombreuses villes si le RN remporte ces municipales.

    À LIRE AUSSI : La bataille des municipales

    Dans quelles circonstances l’extrême droite peut-elle l’emporter ? Le chercheur en sciences politiques, Alessio Motta, a croisé les résultats des précédents scrutins locaux et nationaux avec des dizaines de scénarios. Pour que les données soient accessibles à tous, elles s’expriment sous le système du NutriScore.

    L’enjeu principal concerne les villes marquées d’un « D- » de couleur orange. Il y a un risque « significatif » de voir 52 communes parmi les 500 les plus peuplées basculer à l’extrême droite.

    « Parrainer » des candidats

    Dans le Sud de la France, Éric Ciotti — allié de Marine Le Pen — rêve d’avoir Nice mais il va devoir faire face au maire sortant, Christian Estrosi. Toutefois le risque est plus élevé, notamment dans le Nord et le Sud-Est de la France. Il y a Agde, Roquebrune-sur-Argens, Fos-sur-Mer, Menton ou Vitrolles.

    C’est sur cette circonscription que s’est fait élire Franck Allisio en 2022, le grand organisateur des municipales au RN. Avec Toulon ou Marignane, c’est l’une des premières communes françaises à avoir été conquise par le Front national en 1997. La ville, alors dirigée par Catherine Mégret, est devenue un symbole de ce que l’extrême droite peut faire lorsqu’elle arrive aux affaires.

    À LIRE AUSSI : Municipales : ces dix villes qui pourraient basculer à l’extrême droite

    Dans le Nord, le Rassemblement national lorgne sur Liévin ou encore Lens, ville emblématique du bassin ouvrier. La ville de Calais va essayer d’être conquise par le député Marc de Fleurian, permettant ainsi à Marine Le Pen de conquérir une grande ville dans le département où elle est élue.

    En clair, l’extrême droite pourrait placer certains de ses militants sur des listes divers droite, sans marquer ni nom ni logo du parti sur les affiches et les tracts de campagne.

    Ce n’est pas l’unique stratégie du RN. Pour conquérir des petites communes, le parti pourrait « parrainer » des candidats — soit leur proposer un soutien discret, en échange, s’ils sont élus de leur soutien. C’est important car les conseillers municipaux, en plus de gérer leurs communes, parrainent les candidats à l’élection présidentielle et élisent les sénateurs.

    Se mobiliser

    Le risque de victoire de l’extrême droite est réel. Mais rien n’est joué. Dans ce projet, une quinzaine d’organismes — Greenpeace, Le Mouvement ou encore Victoires Populaires — s’engagent. Grâce à cette plateforme, vous pourrez être mis en relation avec ces organisations qui, près de chez vous, se mobilisent.

    Le but de StreetPress est de mieux connaître pour mieux combattre l’extrême droite. Des formations gratuites sont proposées et des enquêtes sur les arrière-cuisines du RN continueront d’être publiées.

    Ce qui va se passer dans les prochains mois est crucial, donc plus que jamais, nous avons besoin de votre soutien. Rappelez-vous, StreetPress vit d’abord grâce à vos dons.

    Illustration de Une par Mila Siroit.

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