1 Les faits
Lundi 6 janvier, la monnaie virtuelle bitcoin franchissait à nouveau la barre symbolique des 1.000 dollars (735 euros) après la décision de la société en ligne Zynga d’accepter cette devise pour certains paiements. Le bitcoin avait déjà dépassé ce seuil en décembre dernier mais la monnaie électronique avait entre-temps pâti de mises en garde de nombreuses banques centrales (Inde, Chine, France…).
2 Le contexte
Le bitcoin est une monnaie électronique conçue en 2009 par un développeur non-identifié, connu à travers le pseudo de Satoshi Nakamoto. La devise n’est adossée à aucun État, banque ou entreprise mais fonctionne sur la logique du peer-to-peer. Sa valeur est déterminée de façon entièrement flottante par l’usage qui en est fait et par le marché des changes. Quant à l’émission monétaire, elle n’est déterminée que par un code informatique open-source. Le nombre de bitcoins devrait progresser lentement jusqu’à atteindre un plafond de vingt-et-un millions d’unités en 2033.
Les détracteurs de la monnaie numérique pointent sa forte volatilité. Son cours a parfois pu varier du simple au triple en moins d’une semaine et ce à la hausse comme à la baisse. Pour les opposants à la monnaie l’absence de contrôle des différents flux ouvre la porte à une utilisation frauduleuse (blanchiment, trafics, évasion fiscale…).
Les aficionados du bitcoin rappellent que la jeune monnaie permet des transactions internationales avec beaucoup moins de frais, et soulignent son fonctionnement de pair à pair décentralisé et transparent. Pour eux, la volatilité actuelle du cours du bitcoin est lié au fait que la monnaie est encore jeune et peu développée.
3 La question de StreetPress
Vous préférez recevoir un Euro ou un Bitcoin ?
4 La réponse des députés
Les pro-bitcoins :
Malek Boutih – PS – Essonne: « Je dirais que j’ai plus confiance dans le bitcoin que dans l’euro ! (…) Je pense que la monnaie électronique va finir par s’imposer. Et le temps que les États comprennent qu’on est en train de les vider de l’intérieur et qu’internet ce n’est pas seulement un petit à côté, un petit jouet… Le regard qu’on a sur la monnaie électronique c’est globalement le regard qu’on a sur la modernité : on dit ce n’est pas vrai, pas solide, alors que c’est notre monde qui n’est pas solide ! »
Pascal Cherki – PS – Paris : (En apprenant le cours du bitcoin) « Ah bon?! Donnez-moi un Bitcoin ! »
Razzy Hammadi – PS – Seine-Saint-Denis : « C’est intéressant, parce que c’est déconnecté de l’inflation, je crois. C’est l’usage qui en structure l’utilité… »
Les anti-bitcoins :
Patrick Ollier – UMP – Hauts-de-Seine : « Un euro, parce que je suis fondamentalement européen ( …) Je suis dans la logique de la construction des États, je ne sais pas raisonner autrement en matière monétaire. »
Jean-Pierre Door – UMP – Loiret : « C’est de l’argent virtuel, donc on joue au Monopoly »
Christian Eckert – PS – Meurthe-et-Moselle : « Je pense qu’il faudrait prendre des mesures pour réguler, limiter l’utilisation de ce type de monnaies (…) L’informatique arrive à faire des miracles ».
Philippe Gosselin – UMP – Manche : « C’est comme lutter contre les réseaux de pédopornographie qui se déplacent, pas seulement de façon physique mais par internet et donc les Etats sont un peu démunis. »
Les ni l’un ni l’autre:
Nicolas Dupont-Aignan – DLR – Essonne : « Un bon Franc, un Euro-Franc! »
bqhidden. On joue au Monopoly
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