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    21/01/2016

    Mamadou Sakho, Gradur, Issa Doumbia

    Le Barber Shop des stars de Paname

    Par Lucas Chedeville , Vassili Feodoroff

    Sambou et Baba, les deux patrons du 235th Barber Street, sont devenus les coiffeurs préférés des stars du rap, du foot et de l’humour. Sièges en cuir et jukebox, c’est dans une ambiance US qu’ils coupent les tiffs pour 18 euros.

    Paris 19e – Rue Tandou C’est Dyfré épaules larges et crane rasé, qui gère l’accueil :

    « Installez-vous les gars, je m’occupe d’un ou deux clients et je suis à vous ».

    Trois écrans pour suivre les matchs de NBA, une playlist « Hip Hop Lounge » dans les enceintes, des canaps en cuir donnent au 235th Barber Street une ambiance à la ricaine. Leur salon de coiffure – barbier, les cousins Sambou et Baba Smith l’ont inauguré en décembre 2014. Et depuis le tout-paris se précipite pour se faire faire les contours. Comptez 18 euros la coupe.

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    Les boss Sambou et Baba Smith / Crédits : Vassili Feodoroff

    La Story

    Gamin, Sambou tombe sur Barbershop, série de films sur la vie d’un salon de coiffure afro-américain avec Ice Cube et Tyga comme acteurs. Le concept lui plait, d’autant plus qu’il est un habitué des salons de coiffure :

    « Quand j’étais jeune, je changeais de coiffure toutes les deux semaines, ça me coutait un bras. On s’est dit qu’il y avait un truc à développer et pas que ça coûte trop cher. »

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    Ambiance ricaine / Crédits : Vassili Feodoroff

    A la vingtaine, Sambou multiplie les aller-retours entre la France, les States et le Canada. Pas coiffeur pour un sou, pour monter son affaire, il s’entoure d’une dizaine de pros, recrutés parmi ses potes ou en passant des annonces. Parmi eux, Bayron, alias Le Général, longues dreads et bandana sur la tête est de l’aventure depuis le début :

    « Moi à la base je suis mécano. La coiffure c’était une passion, je faisais ça pour gagner un peu de thunes en Guyane. Quand la boutique s’est ouverte ils m’ont engagé et me voilà ! Des spots comme ça, ça existait déjà à Panam, mais c’était super cher. Nous, on fait de la qualité, mais à prix raisonnable. »

    All Star Game

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    Le coup de ciseaux des coiffeurs afro attire les stars. « Une fois y’a Issa Doumbia [acteur et chroniqueur sur D8, ndlr] qui débarque dans le salon », rembobine Dyfré :

    « Il s’était pas coupé les cheveux ni la barbe depuis un bail. Il enlève son casque de scoot et on voit le désastre. Tout le monde s’est foutu de sa gueule ! J’ai mis du temps à arranger ça ! Parfois il y a Thomas N’Gijol qui fait des petits sketchs en impro. »

    Dans le salon ce matin-là, on croise justement Thomas N’Gijol, venu rafraichir sa coupe. Un habitué des lieux, dont la présence n’étonne pas les autres clients. Dyfré explique :

    « Ce qu’on cherche vraiment, nous, c’est de créer une complicité. Peu importe si le gars est connu. »

    Sur  l’Instagram du shop, suivit par plus de 34.000 personnes, une flopée de peoples en train de se faire couper les tiffs : Mamadou Sakho, Gradur ou Mister V, ont confié leur crâne à l’équipe du 235th Barber Street.

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    L'humoriste Issa Doumbia, le joueur de basket français Rodrigue Beaubois, le footballeur du PSG Layvin Kurzawa, les rappeurs Mc Jean Gab1 et Tunisiano, et DJ Snake /

    Success Story

    Et leur côte auprès des peoples attire le chaland. Ce mardi matin, le salon est plein. D’après Dyfré, des mecs viennent spécialement du Havre ou d’Auxerre pour se faire coiffer. Son succès, Sambou l’explique par la qualité des services qu’ils proposent :

    « L’environnement est cool, pas prise de tête, les gars travaillent bien. Après ça marche par le bouche à oreille. On connaît quelques mecs dans le milieu et puis ils en parlent à leurs potes, etc. Tu vois N’Gijol, ça fait quelques temps qu’il vient, ça ne m’étonnerait pas que dans la foulée d’autres humoristes commencent à arriver. »

    Dans leur lancée, ils vont ouvrir, dans quelques semaines, un deuxième salon à République.

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    OKLM au 235th Barber Street / Crédits : Vassili Feodoroff

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    NYC / Crédits : Vassili Feodoroff

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    / Crédits : Vassili Feodoroff

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