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    15/02/2011

    StreetPress s'infiltre aux Jeudis de la théologie

    Le plaisir charnel est-il bon ?

    Par Anaïs K.

    Le jeudi le collège des Bernardins – l'école des prêtres de Paris – organise « les Jeudis de la théologie », des conférences sur des thèmes de société. Au menu la semaine dernière du cul: StreetPress n'allait pas manquer ça.

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    Devant un public dont la moyenne d’âge tournait autour de 60 ans – au moins 80% des participants étaient retraités – le père de Longeaux n’a pas pris de pincettes pour parler sexe au collège des Bernardins, jeudi 10 février.

    « Accueillir comme un don de Dieu, les moments de plaisir que nous ressentons »

    Premier constat: Nous ne sommes pas de super héros mais simplement des hommes faits de chair et de sang.  « Nous avons un corps et il est source de plaisir » explique t-il le plus sereinement du monde. De quoi rassurer son auditoire de sexagénaires en rut.

    Rompant avec les catholiques les plus extrémistes, Jacques ne remet pas en cause le fait qu’il soit naturel de rechercher du plaisir, même charnel, et explique que ce n’est pas incompatible avec la perfection chrétienne: « Il faut savoir accueillir comme un don de Dieu, les moments de plaisir que nous ressentons ». Sympa.

    Le sexe oui, mais pas « égocentré »

    « C’est en se donnant que l’on trouve le bonheur », clame le père. Il prend l’exemple des couples (mariés) : « être chrétien n’implique pas une sexualité sans désir ni plaisir. Le plaisir sexuel que les époux se donnent mutuellement n’est pas coupable ».

    Mais le père de Longeaux met en garde contre les dérives du plaisir charnel : à trop chercher le plaisir, on risque un repli sur soi voire, une dépression. Il prévient que la recherche trop égocentré du propre plaisir de l’un des partenaires peut donner à l’autre le sentiment d’être humilié et considéré « comme un objet de jouissance ». Il préconise donc le « décentrement de soi pour ouvrir un espace à autrui et aimer autrui ». C’est lui qui l’a dit …

    La vague « rigoriste » prochainement chez toi

    Pour le Père de Longeaux, nous vivons dans une société « érotisée » qui vante les mérites du plaisir. Il regrette le fait qu’il soit parfois difficile de regarder un film ou un article sur un site sans être confronté à des images qui sollicitent nos pulsions.

    Pour autant, et malgré sa position, il ne semble pas effrayé. Selon lui, il existe une quantité d’autres moyens pour accéder au plaisir comme, « un verre de vin ou la caresse du soleil sur la peau ». Plutôt confiant, il explique qu’au cours de l’histoire, une période puritaine laisse souvent place à une période libertaire où « l’on estime qu’il a n’y a pas de mal à se faire plaisir », laquelle provoque ensuite un « contrecoup rigoriste ». Il n’émet d’ailleurs aucun doute quant à la prochaine vague rigoriste à venir très prochainement. Ouf !

    Et après la lecture de cet article, une petite question pour vous, lectrices et lecteurs

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