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    21/04/2010

    La nouvelle coqueluche de la presse rock parle de Disneyland, de Mars Volta et de ses fans italiens

    Johnny Bell, leader de Crystal Antlers: «Captain Beefheart et Stevie Wonder seront toujours mes inspirations pour tout!»

    Par Matilda Clarck

    Sur StreetPress, Johnny Bell le leader du groupe de lo-fi rock Crystal Antlers confie s'être plus inspiré de Stevie Wonder que de Kurt Cobain. Et pour ceux que ça étonnerait, Johnny tacle même le mythe du Sex, Drugs and Rock'n Roll.

    Bonjour Johnny, vous êtes en tournée pour votre deuxième album qui cartonne. C’était quoi vos inspirations pour ce disque ?

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    Captain Beefheart et Stevie Wonder seront toujours mes inspirations pour tout!

    Les gens pensent plutôt que vous vous inspirez de Nirvana…

    Ça m’a toujours étourdi d’entendre que je ressemblais et que je chantais comme Kurt Cobain car je ne cherche pas du tout de faire ça! Je respecte le groupe et ce qu’ils ont fait, c’est flatteur d’être comparé à eux. Mais aujourd’hui aucun band ne réussira à avoir le même degré de notoriété à cause d’Internet et de l’état de l’industrie musicale… Mais si les gens nous voient comme les nouveaux Nirvana, tant mieux! Les années 1990 sont de retour non?

    Pendant qu’on parle de Cobain, un autre grand rockeur américain, Jay Reatard, vient de nous quitter à 29 ans. Tu crois que les morts tragiques sont inévitables si tu suis le précepte Sex, Drugs and Rock’n Roll ?

    La mort de Jay Reatard a été une vrai tragédie. Je le connaissais et j’étais à Memphis (ville d’origine du rockeur décédé, ndlr) en vacances le jour où il est mort. En fait le problème ce sont les personnes qui nous entourent et qui croient que la musique est le sanctuaire du “Sexe, Drugs et Rock’n Roll”. La plupart de ces personnes sont des gens périphériques qui cherchent quelque chose à quoi s’accrocher. Nous seront toujours destinés à cette fin tragique tant que les gens croiront à ce “sanctuaire”. Mais c’est possible vivre en dehors, comme avec la religion. Attention je ne suis pas croyant!

    Crystal Antlers c’est une des révélations rock de l’année 2010. Le groupe est tout jeune et sort son premier EP en 2008, produit par le légendaire clavieriste de The Mars Volta, Ikey Owen. Aujourd’hui c’est leur deuxième album au nom très relou à prononcer – Little sister/Dead horses 7 inch – qui vient de paraître chez Pias.

    A la croisé des groupes psyché-rock à la Brian Jonestown Massacre et de groupes plus garage, leur son fait l’unanimité. Pour NME «Les Crystal Antlers sont tellement dangereusement rafraichissants qu’on se dit que c’était trop de charité que de nous avoir invité à leur concert» . Pour les Inrocks «les chansons en cascade des Crystal Antlers sont des trombes supersoniques que rien n’arrête ». Si vous n’écoutez plus rien depuis Interpol, c’est peut-être le moment de s’y remettre.

    Little sister/Dead horses 7 inch est vôtre deuxième album, et vous l’avez auto-produit. Vous n’avez pas eu peur de devoir tout recommencer comme au début?

    Little sister /dead horses 7 inch est en fait notre deuxième enregistrement auto-produit. Le premier c’est une cassette de toutes nos démos faites à la maison du temps de Tentacles . Ça a nous fait un bien fou de tout faire seul à nouveau, à la main. On a même dessiné la pochette en coupant et recollant des dessins faits sur de vieilles cassettes. C’était difficile niveau argent de ne plus avoir un label derrière mais en fin de compte c’était mieux. On avait surtout peur que les gens ne viennent pas aux concerts car nous n’avions pas fait de vrai marketing.

    D’ailleurs quand Touch & Go a fermé ses portes, ça vous a fait quelque chose d’avoir été le dernier groupe a être produit par le label?

    Cela a été un honneur pour nous. On était le premier groupe à être signé par le label depuis des années, on pensait que c’était le début d’une longue collaboration. Ça a été un choc que d’apprendre leur fermeture, surtout qu’on avait signé chez eux 6 mois auparavant. 2 semaines après que les disques aient été dans tous les bacs on apprend ça. Le rêve était détruit et on devait tout recommencer.

    Crystal Antlers – Andrew

    Ikey Owen de “Mars Volta” a produit vôtre premier EP, c’était comment?

    C’était très naturel de bosser ensemble. Ikey vient de la même ville que nous, Long Beach en Californie. La scène musicale à côté du Gangsta Rap, est assez restreinte et apporte un vrai sens au mot « communauté » entre les musiciens. On s’est connu en ville et on l’a rencontré à plusieurs de nos shows. Quand on a décidé de sortir de l’armoire notre vieil orgue, on a lui demandé de jouer avec pour une tournée. Après, il a nous demandé si on voulait travailler pour lui, on l’a suivi à San Francisco et on a enregistré l’EP.

    Comment vous créez vos chansons?

    Ça commence d’une simple ligne de basse ou d’un accord du piano. Les paroles et la mélodie sont construites à partir de ça. On arrive à un squelette et on joue pendant des heures jusqu’à que cela forme un tout cohérent. Puis on enregistre tout. On réécoute et on pense aux arrangements qui iraient bien. C’est assez simple la plupart du temps.


    « Le problème ce sont les personnes qui nous entourent et qui croient que la musique est le sanctuaire du “Sexe, Drugs et Rock’n Roll” »

    Damian, votre tour manager est devenu membre à part entière du groupe. Comment on passe de” l’autre coté” ?

    Damian avait des vacances par son boulot à Disneyland, du coup il a nous demandé s’il pouvait venir en tournée avec nous sur la côte ouest. On a pensé que c’était cool de l’avoir pour nous aider à se faire payer après les concerts. Il est plus âgé et il a l’air d’un vrai dur! Puis il a amené dans le bus des percussions et on l’a engagé pour jouer avec nous à notre premier concert à Oakland. Depuis ce moment, il continue. Je pense qu’il préféré être de “l’autre côté”…

    Vous êtes venus plusieurs fois en Europe, vous trouvez que le public est différent du public américain?

    Cette année c’est la quatrième fois qu’on vient en Europe. Le public n’est pas vraiment différent mais on le trouve plus informé et plus énergique ici. On a joué à Verone en Italie: Les jeunes étaient furieux car le show n’avait duré qu’une heure, le temps de notre album. On a dû retourné sur scène jouer des covers et des vieux morceaux pour les calmer. Je ne me rappelle pas avoir fait ça aux USA.


    « En Californie la scène musicale à côté du Gangsta Rap, est assez restreinte et apporte un vrai sens au mot communauté »

    L’album photo du concert de Crystal Antlers au Point Éphémère

    Source et Crédits Photos: Michela Cuccagna | StreetPress

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