L’avis de Camille
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Tout au long de son spectacle, Karine Lyachenko nous offre un panel de personnages féminins: Tantôt une femme autoritaire – quasi militaire – prête à tout faire exploser si elle n’a pas un homme à son service dans la minute. Puis une jeune rêveuse qui s’imagine passer la nuit avec le pompier de sa caserne à chaque bal du 14 juillet. Ou encore en femme conquise nous présente son nouvel amant un américain, qui a les mêmes aspirations qu’elle, et la fait vibrer: c’est en réalité son aspirateur…
Sur fond de tubes romantiques et de danses endiablées, la show-girl incarne un féminisme moderne et comique qui s’alimente des clichés pour mieux s’en défaire. Cette bombe d’humour et d’audace est dans l’air du temps, à l’heure où les femmes en mal de mâles font leur shopping sur le site adopteunmec.com et parlent plus librement de leur sexualité. C’est donc avec un style romantico-trash, toujours osé mais jamais vulgaire, qu’elle réussit pleinement à dresser le portrait de femmes qui nous ressemblent.
La critique d’Ulysse
Karine Lyachenko est un one-woman show qui raconte avec des mots crus la vie d’une femme à la recherche de l’amour. Le début est difficile, entre la show-girl qui débite des obscénités et un banc sur lequel on est très mal assis. Puis le temps passe et on s’habitue. Les jeux de mots débiles nous font sourire et nos postérieurs s’adaptent.
Certaines situations dans ce spectacle volent très bas tandis que d’autres sont réellement recherchées et bien trouvées. Cette pièce pourrait s’apparenter à une farce pour la légèreté des termes et des expressions employées. Détail à remarquer: la blonde sur le flyer à 20 ans de moins que celle sur scène.
La contre-expertise de Sophia
Le rendez-vous est pris, il est huit heures moins le quart, la petite file s’allonge peu à peu. Un public assez éclectique, tous les genres, tous les âges, prend alors place dans la petite salle aux banquettes rouges exigües mais conviviales. On a l’impression d’embarquer sur un petit navire, avec un capitaine nommée Karine.
Celle-ci ne tarde pas à faire son entrée sur la scène sur avec un entrainant air de salsa qui annonce la couleur flashy de ce one woman show. C’est dans une mini-robe à volants saumon (à 12,95€ ! comprendrons ceux qui verront le show) qu’elle nous apparaît, converses roses aux pieds. Un contraste vestimentaire qui nous donne un avant goût de son humour décalé et sans complexe.La croisière Lyachenko nous fera découvrir les différentes facettes d’un personnage (plus ou moins réel) en quête, pas forcément du grand amour comme le voudrait le cliché, mais simplement du « bon coup », de l’amant attentif et expérimenté. Cette quête nous entrainera dans diverses situations – du bal des pompiers à la prise d’otage avec un homme comme rançon, en passant par la SAF (sans amour fixe) – toutes prétextes pour décliner le désespoir et l’auto-dérision de ce personnage à la libido sur-activée.
Second degré et langage trash s’entremêlent pour notre plus grand plaisir. Comme dans ce sketch où une Karine « marylinisée » nous annonce son idylle avec le compagnon idéal…son aspirateur ! Que les plus féministes soient tranquilles, s’il est parfait pour elle c’est parce que personne mieux que lui ne peut lui permettre de danser un tango, tout en faisant virevolter sa robe Maryline blanche comme il se doit.
Karine Lyachenko avec Karine Lyachenko, mis en scène par Michèle Bernier au théâtre de la Clarté.
Comment s’y rendre: 74 Avenue du Général Leclerc, 92100 Boulogne Billancourt, métro Billancourt
Prix: Plein tarif 22 euros, étudiant 15 euros
Source: Camille Bordier, Sophia Mazouz et Ulysse Blau | StreetPress